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ÉTATS-UNIS À l’approche des élections, Wall Street entre sérénité et indifférence

Loin de craindre une victoire des démocrates aux élections parlementaires du 7 novembre, Wall Street balance au contraire entre indifférence et sérénité, estimant que la paralysie politique qui devrait sortir des urnes ne pourra que profiter aux investisseurs et à l’économie. « Une victoire des démocrates devrait paraître mauvaise pour le marché et l’économie car les gens croient a priori que les républicains sont plus favorables au monde des affaires que les démocrates », remarque Art Hogan, analyste pour la maison de courtage Jefferies. « Mais c’est une erreur de jugement », affirme-t-il. Jusqu’à présent, les marchés boursiers n’ont en effet pas semblé être particulièrement affectés par la perspective d’une victoire des démocrates aux élections parlementaires de mi-mandat. Alors que les démocrates sont crédités d’une large avance dans les sondages, Wall Street fait preuve d’une forme impressionnante et enchaîne record sur record. Le Dow Jones, l’indice vedette de la Bourse de New York, a ainsi franchi la barre des 12 000 points pour la première fois de son histoire, à moins de trois semaines des élections. Une situation qui fait dire à Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald, que « le marché a bondi en prévision d’une victoire des démocrates ». Les courtiers n’attendent pourtant pas grand-chose d’une majorité démocrate dans l’une ou les deux Chambres du Congrès. Ils n’en espèrent même presque rien. Et c’est cela qui les contente. « Les investisseurs souhaitent de la stabilité », continue M. Pado. « Ils sont satisfaits de la situation actuelle : le ralentissement de la croissance, des taux d’intérêt bas et une inflation en cours de modération. » « Et le meilleur moyen pour que rien ne change, c’est d’avoir deux partis opposés au pouvoir », assure-t-il. Une nouvelle majorité parlementaire, même dans les deux Chambres, serait en effet davantage synonyme de paralysie politique que de changement. Le président George W. Bush pourrait opposer son veto à toute initiative des démocrates et ces derniers ont peu de chance d’obtenir la majorité des deux tiers nécessaire à un passage en force. « Wall Street célébrerait une telle impasse politique », estime Robert Froehlich, analyste chez DWS Scudder. « Car, pour la Bourse, l’absence de nouvelle politique équivaut à une bonne nouvelle. » « Historiquement, quand il y a eu un président républicain au pouvoir et un Congrès démocrate, le marché a eu tendance à très bien se porter », relève lui aussi Owen Fitzpatrick, analyste à la Deutsche Bank, en référence aux années Reagan. Durant cette période, le Dow Jones en effet a vu sa valeur doubler en huit ans, et ce malgré le krach boursier de 1987. En outre, « les démocrates sont beaucoup plus centristes qu’auparavant sur le plan économique », remarque John Ryding, économiste chez Nomura Securities. « Un Congrès dominé par ce parti ne risque donc pas d’être particulièrement actif », ajoute-t-il. Même sur des secteurs précis de l’économie, un changement au Congrès se ferait peu sentir, selon les analystes. Si les démocrates ont menacé de taxer les énormes profits des compagnies pétrolières, ils devraient encore une fois se heurter au veto présidentiel. Leur dénonciation des délocalisations pourrait cependant peser quelque peu sur le secteur industriel, concède Beth Ann Bovino, économiste chez Standard and Poor’s. Mais c’est surtout le secteur pharmaceutique qui pourrait être mis sous pression, selon M. Pado, les démocrates ayant évoqué contrôle des prix des médicaments ou achats au Canada où les prix sont plus bas. « Les gens voient ça comme une mesure en faveur des personnes âgées et il sera donc difficile pour Bush de s’y opposer », affirme-t-il. « Mais je ne m’attends pas non plus à un changement majeur », prévient-il.
Loin de craindre une victoire des démocrates aux élections parlementaires du 7 novembre, Wall Street balance au contraire entre indifférence et sérénité, estimant que la paralysie politique qui devrait sortir des urnes ne pourra que profiter aux investisseurs et à l’économie.
« Une victoire des démocrates devrait paraître mauvaise pour le marché et l’économie car les gens...