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KIRGHIZSTAN - Le chef de l’État est accusé de ne pas avoir adopté les réformes promises lors de son élection en 2005 L’opposition descend dans la rue pour réclamer le départ du président Bakiev

L’opposition kirghize a réuni jeudi plus de 10 000 partisans devant la présidence de cette ex-république soviétique d’Asie centrale pour réclamer le départ du président Kourmanbek Bakiev, accusé de ne pas avoir mis en œuvre les réformes promises lors de son élection en 2005. Quelque 150 petites tentes ont été installées face à la Maison blanche, siège de la présidence et du gouvernement, où les plus irréductibles s’apprêtaient à passer la nuit, alors que la manifestation s’essoufflait peu à peu dans la soirée. L’opposition, qui a cependant été loin de mobiliser les dizaines de milliers de personnes promises, a appelé les manifestants à revenir en masse aujourd’hui. La police a assuré à l’AFP qu’aucun ordre n’avait été donné d’évacuer les tentes de la place, où plusieurs centaines de policiers et militaires casqués bloquaient toute approche du siège de la présidence. « Je ne veux plus voir Bakiev. Je ne lui fais pas confiance. Nous demandons un changement total du système. C’est pour ça que tous ces gens sont descendus sur la place. Nous sommes venus pour sauvegarder l’État », a lancé à la foule un des chefs de l’opposition, le député Omourbek Tekebaïev. « Je demande pardon à mes enfants d’avoir voté pour Bakiev » en juillet 2005, a dit à l’AFP Goulnara Outenbaeva, institutrice de 44 ans. « On n’a plus de respect pour le président. Je suis ici pour réclamer son départ », a ajouté l’enseignante, prête à revenir manifester aujourd’hui, après avoir participé en mars 2005 à la « révolution » pacifique ayant conduit M. Bakiev au pouvoir avec la chute de son prédécesseur Askar Akaïev. M. Bakiev a promis quant à lui de présenter finalement lundi prochain son « projet de Constitution ». Il a jugé inacceptable « l’ultimatum » posé selon lui par l’opposition pour l’adoption dès jeudi d’une nouvelle Constitution limitant ses pouvoirs, après avoir pourtant promis mardi aux opposants du mouvement Pour les réformes un examen dès jeudi matin d’une nouvelle Constitution. « Je vous demande de l’étudier en une semaine ou dix jours », a-t-il dit devant les députés, alors que la foule promettait de lui faire connaître le même sort qu’à son prédécesseur. Lui qui avait promis une réforme constitutionnelle avant la fin 2005 s’est dit prêt à discuter de la réforme, mais sans « se dépêcher ». Toute réforme constitutionnelle doit obtenir le soutien des deux tiers des 75 membres du Parlement, où l’opposition contrôle la moitié des sièges. Depuis l’élection de M. Bakiev avec près de 90 % des voix, les crises politiques, manifestations, meurtres commandités et accusations de corruption à l’encontre de la famille du président se sont multipliés. Et aucune des réformes promises n’a été adoptée. Le mouvement Pour les réformes qui organise la manifestation est une coalition hétéroclite de partis et d’ONG, sans leader indiscutable et programme politique clair. Il a réuni par deux fois depuis le début de l’année 15 000 manifestants, déjà pour protester contre l’absence de réformes, sans réussir jeudi à passer le cap des plusieurs dizaines de milliers de partisans promis.
L’opposition kirghize a réuni jeudi plus de 10 000 partisans devant la présidence de cette ex-république soviétique d’Asie centrale pour réclamer le départ du président Kourmanbek Bakiev, accusé de ne pas avoir mis en œuvre les réformes promises lors de son élection en 2005.
Quelque 150 petites tentes ont été installées face à la Maison blanche, siège de la présidence et du...