Rechercher
Rechercher

Actualités

CIMAISES Impressionnisme et modernisme américains, héritiers de Monet et Duchamp

De Claude Monet à Marcel Duchamp, deux expositions à Washington mettent à l’honneur l’influence de la peinture française et européenne, sources d’inspiration de l’impressionnisme américain et, plus tard, du modernismec L’American Art Museum affiche avec la collection Halff « la sensibilité impressionniste » américaine qui s’inspire de la France au tournant du XIXe siècle. La Phillips Collection accueille, quant à elle, les trésors de la «Société anonyme», ce musée expérimental fondé dans les années 20 par l’artiste français Marcel Duchamp et la mécène Katherine Dreier pour promouvoir l’art moderne en Amérique. Pour la première fois exposée dans son intégralité, la collection Halff rassemble 25 toiles de maîtres américains de l’impressionnisme, minutieusement choisies au cours de ces vingt dernières années par un couple de riches mécènes du Texas, héritiers d’entrepreneurs venus d’Allemagne. Tous les artistes, de William Merritt Chase à Childe Hassam, en passant par John Singer Sargent, ont étudié et peint en France pour en rapporter «cet esprit moderne et radical, cette joie du regard et célébration de l’acte de peindre», a expliqué Elizabeth Broun, directrice du musée. À l’entrée de l’exposition, l’écrivain Henry James explique en 1887 «cette vérité simple: quand aujourd’hui vous voyez de l’art américain, vous le trouvez d’abord à Paris. Et quand vous le voyez en dehors de Paris, il y a beaucoup de Paris dedans». «C’est une génération d’artistes qui se tournaient vers la France pour leur formation, pas tant pour les sujets ou les thèmes de leur peinture, mais pour l’impulsion moderne que leur apportait l’impressionnisme», explique encore Eleanor Harvey, commissaire de l’exposition. Le peintre américain Frederick Carl Frieseke, qui a Monet pour voisin à Giverny au début du siècle, explique pourquoi il peint en France : «Parce que je me sens plus libre. Il n’y a pas cette pression puritaine qui prévaut en Amérique. Je peux peindre un nu dans mon jardin sans être expulsé de la ville.» Cette présentation d’ «une des plus jolies collections du début du siècle encore entre les mains de particuliers», selon Mme Harvey, fait écho à la vaste rétrospective «Américains à Paris, 1860-1900» qui se tient simultanément au Metropolitan Museum of Art de New York. Au musée de la Phillips Collection, l’émouvante exposition de la « Société anonyme » montre comment ce cercle, fondé par Marcel Duchamp, Katherine Dreier et Man Ray, s’est fait l’ambassadeur et porte-parole outre-Atlantique des plus grands maîtres du modernisme, dont la majorité était installée à Paris. La collection de 130 toiles est celle léguée par la riche mécène, Katherine Dreier, peintre elle-même, à la galerie d’art de Yale University. Elle compte les débuts de Miro, Mondrian, Kandinsky, Klee, mais aussi des œuvres de Fernand Léger, Juan Gris, Picabia et Brancusi qui, grâce notamment à la «Société anonyme», trouvent une tribune aux États-Unis. Elle comprend aussi le tableau de Duchamp Tu m’…, une longue toile crevée d’une cicatrice, connue comme étant l’adieu à la peinture en 1918 de cet artiste éclectique qui se consacrera ensuite à ses «objets tout faits» («ready-made») et à ses installations rotatives. – «An Impressionist Sensibility: The Halff Collection» jusqu’au 5 février à l’American Art Museum à Washington. – «The Société Anonyme. Modernism for America» jusqu’au 21 janvier à la Phillips Collection à Washington. Virginie MONTET (AFP)
De Claude Monet à Marcel Duchamp, deux expositions à Washington mettent à l’honneur l’influence de la peinture française et européenne, sources d’inspiration de l’impressionnisme américain et, plus tard, du modernismec
L’American Art Museum affiche avec la collection Halff « la sensibilité impressionniste » américaine qui s’inspire de la France au tournant du XIXe...