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Le journaliste français se révolte contre l’indifférence des Européens à l’égard de notre pays Pinter à « L’Orient-Le Jour » : Je dessine le Liban pour aider le Liban PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Dessiner le Liban, dessiner pour le Liban... dans une sorte de révolte contre l’indifférence générale, lorsque, en plein été, un déluge de feu et d’acier s’est abattu sur notre pays. Journaliste qui a choisi de s’exprimer par le crayon, Patrick Pinter n’a pas supporté que les Français et les autres Européens continuent de se préoccuper, selon ses propres termes, « de nos ventres plats, nos écrans plats et du gros problème des pluies que l’on vivait pendant la période des vacances, ici, en Europe, bien protégés sans nous préoccuper de la pluie de bombes qui s’abattaient sur le Liban ». « Cela m’a beaucoup choqué, poursuit Patrick Pinter, de voir qu’une seule personne (le président Jacques Chirac) a réagi pour des raisons historiques, d’amitié, alors que les autres dirigeants, à l’exception d’une étonnante réaction d’Angela Merkel, paraissaient indifférents. » Dans ce contexte, Pinter réalise ses premiers dessins sur le thème du Liban, pays où il ne s’était jamais rendu, mais dont il a toujours suivi l’actualité à travers les médias français et les agences internationales. Entraîné dans l’élan de solidarité du peuple français envers le Liban et du soutien des Français face à la réaction israélienne disproportionnée, l’artiste-journaliste propose une collaboration avec L’Orient-Le Jour. « En lisant un éditorial de L’Orient-Le Jour, j’ai constaté une liberté de ton qui m’a fait réfléchir sur la frilosité de notre attitude en France par rapport à bien d’événements. C’est alors que je me suis décidé à envoyer quelques dessins à L’Orient-Le Jour pour montrer que, du côté français, on s’intéresse au problème du Liban et qu’on pourrait le comprendre. » Patrick Pinter évoque un de ses premiers dessins sur le Liban (paru il y a quelques années, lorsque la capitale française était la proie des attentats, à la une du quotidien français Le Matin) montrant Jacques Chirac devant un plan de Paris qui était en fait un plan de Beyrouth avec ses lignes de démarcation, ses divers quartiers et ses zones d’influence de diverses forces en présence. Patrick Pinter, par ailleurs, se considère plus journaliste qu’artiste et se dit volontiers engagé. Il évoque des voyages où il partageait ses visions et émotions avec d’autres journalistes. Tous engagés dans une révision du monde qu’ils voulaient redessiner en commun, avec des valeurs communes : celles de la liberté et de la tolérance. Chiites, Iraniens, Arabes, Israéliens, ayant tous, explique-t-il, des perceptions du monde proches l’une de l’autre. « Un dessin vaut souvent mieux qu’un long discours », explique Pinter, qui déplore que les journalistes et artistes ne puissent pas débattre sur les mêmes plateaux de télévision en raison des restrictions et interdits d’ordre politique. Un dessin passe facilement, et exprime des thèmes de base d’une manière claire et compréhensible. Mais un dessin peut aussi provoquer des dégâts considérables, dit-il. « Mon but n’est pas de blesser, mais souvent de mettre en perspective les aberrations que les uns et les autres veulent nous faire avaler tout crues. De quelque bord que ce soit d’ailleurs, car j’ai remarqué que les textes et les discours sont interchangeables. » Pinter dénonce également les intégrismes de tout bord et ne manque pas de trouver des similitudes dans les références à Dieu qui, paradoxalement, radicalisent le dialogue. Il constate que derrière ces évocations, on se catalogue de plus en plus dans des camps. Peut-être trois camps : l’Occident, le Proche-Orient et l’Asie. La planète vaut mieux que cela, conclut Patrick Pinter, qui cite un auteur qui disait qu’il est plus intéressant de jeter des ponts que d’édifier des murs, constatant amèrement qu’aujourd’hui on détruit des ponts pour construire des murs...
Dessiner le Liban, dessiner pour le Liban... dans une sorte de révolte contre l’indifférence générale, lorsque, en plein été, un déluge de feu et d’acier s’est abattu sur notre pays.
Journaliste qui a choisi de s’exprimer par le crayon, Patrick Pinter n’a pas supporté que les Français et les autres Européens continuent de se préoccuper, selon ses propres termes, « de nos...