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Au Maghreb, de plus en plus de femmes portent le hijab

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à se voiler au Maghreb, témoignant souvent d’un regain de religiosité, mais aussi d’une affirmation identitaire ou politique, voire d’un effet de mode. En Algérie, comme en Tunisie et au Maroc, le port du voile s’est développé ces dernières années, notamment chez les jeunes filles et femmes, alors que la tendance demeure stable en Libye et en Mauritanie où elles ont traditionnellement la tête couverte. Aucune loi ne régit le port ou l’interdiction du voile en Afrique du Nord, sauf en Tunisie où un décret de 1981 promulgué sous la présidence du père de l’indépendance Habib Bourguiba proscrit le port de « l’habit sectaire » dans les lieux publics. La célébration, cette année, du cinquantième anniversaire du « code du statut personnel » accordant aux Tunisiennes les droits les plus étendus de tout le monde arabo-musulman n’a en rien freiné un phénomène perceptible dans tous les milieux. En soulignant leur attachement à la religion musulmane, les autorités ont lancé en octobre une vigoureuse campagne contre les habitudes vestimentaires « d’inspiration sectaire importées de l’extérieur ». Si les contrôles sont devenus stricts en Tunisie, des policiers obligeant des femmes à se dévoiler dans les lieux publics, le foulard, qui couvre la tête et le pourtour du visage, est en revanche fréquent dans les universités marocaines, où les syndicats étudiants sont contrôlés par un mouvement islamiste radical. L’interdiction du voile à Royal Air Maroc a suscité la semaine dernière une protestation d’un député islamiste, qui a sommé la direction de la compagnie de respecter « les croyances religieuses ». En Algérie, l’interdiction du Front islamique du salut en 1991 avait été suivie de l’abandon du voile par de nombreuses femmes. Mais comme dans les pays voisins, d’autres l’ont désormais adopté. Affirmation identitaire Au-delà d’un retour à la religion encouragé par des prédicateurs et des « télécoranistes » arabes très écoutés au Maghreb sur les chaînes satellitaires émettant d’Egypte et de plusieurs pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, cette tendance semble aussi répondre à une affirmation identitaire. La guerre en Irak, l’invasion israélienne du Liban et le conflit avec les Palestiniens, tout comme les difficultés d’émigration en Europe, sont autant d’événements qui amènent des jeunes filles à adopter le voile et à affirmer leurs traditions musulmanes face au monde occidental. Sans être obligatoirement un emblème de l’islamisme militant, comme il le fut en Algérie où, selon le sociologue Nasser Djabi, il « n’exprime plus de projet politique », le voile permet parfois, comme l’affirment des Tunisiennes, de manifester son opposition au pouvoir en bravant un interdit. Succès du foulard De Tripoli à Casablanca, comme de Nouakchott à Kairouan, le voile est enfin, pour nombre de Maghrébines, un effet de mode confirmé par le succès des commerces de « tenues islamiques ». Voiles de luxe brodés de fils d’or, et pièces d’étoffe légère et colorée rehaussant l’éclat du visage y côtoient de stricts couvre-chefs de couleur sombre portés parfois avec un ample manteau long pour éviter, comme le confie une ménagère tunisienne, d’être « importunée dans la rue ». Le port du « niqab », qui dissimule entièrement le visage, sauf les yeux, demeure marginal au Maghreb.
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à se voiler au Maghreb, témoignant souvent d’un regain de religiosité, mais aussi d’une affirmation identitaire ou politique, voire d’un effet de mode.
En Algérie, comme en Tunisie et au Maroc, le port du voile s’est développé ces dernières années, notamment chez les jeunes filles et femmes, alors que la tendance demeure stable en Libye...