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Trois sorties, trois registres, trois raisons différentes d’aller au cinéma Les sorties de la semaine

k k Miami Vice, de Michael Mann Près de deux décennies après avoir produit la série policière éponyme et révolutionné les codes du genre, Michael Mann, qui s’est imposé depuis comme l’un des grands spécialistes du polar (Heat, Collateral), tente le pari de transposer lui-même cet univers très particulier au cinéma. L’occasion pour nous, spectateurs, de retrouver les célèbres enquêtes «floridiennes» des non moins célèbres policiers James Crockett et Ricardo Tubbs, membres de la brigade des stup’. Si le décor «miamiesque» reste le même, le cinéaste offre là une adaptation bien à sa sauce. Don Johnson et Philip Michael Thomas cèdent ici leur place à Colin Farrell et Jamie Foxx. Deux flics à des années-lumière des personnages de la série télévisée. Exit les cabotinages et les petites touches d’humour. Si la série avait adopté le look pastel de South Beach, Mann a choisi une toute autre esthétique. Il ne voulait pas seulement montrer les somptueuses villas et les tours de grand standing, mais les bas quartiers sinistres où règne la drogue. Filmé essentiellement de nuit, le long-métrage se veut volontairement sombre, sérieux et grave. L’histoire se déroule non pas durant les années 80, mais aujourd’hui. C’est donc le Miami du nouveau millénaire que nous dépeint Mann, à savoir une plaque tournante du crime organisé où se recoupent les activités et intérêts des consortiums internationaux et les trafics de drogue en provenance du tiers-monde. Substances illicites, sexe (censuré, mais sexe quand même), trafics, gangs, frics et infiltrations, monde du crime face au monde de la loi: voilà ce qu’a choisi de mettre en avant le cinéaste. Des thèmes des plus classiques au service d’une histoire elle aussi classique, mais qui gagne néanmoins notre attention. Et voilà d’ailleurs la force de Mann. Le contenu est effectivement familier, mais il est filmé avec tant de virtuosité qu’il nous capte instantanément. Comme pour son précédent film, Collateral, Michael Mann a décidé de tourner en HD (haute définition) avec une nouvelle caméra numérique ultraperfectionnée, la Thomson Viper. Cette caméra permet de capter des nuances que la pellicule n’attrape pas et ajoute une dimension hyperréaliste à l’image. D’autre part, le réalisateur s’est entouré de son chef opérateur, Dion Beebe, déjà présent sur le thriller nocturne se déroulant à Los Angeles. Résultat: des plans superbes, des images léchées, d’une beauté indéniable. Miami est présentée comme une ville aussi sensuelle que dangereuse, attractive qu’effrayante, à l’image des personnages de Mann. Si Farrell, Foxx et Li donnent de bonnes interprétations, ils sont surtout rehaussés par l’excellente mise en scène d’un cinéaste qui a incontestablement le sens du dynamisme, du spectacle et de l’esthétisme. On se serait néanmoins passé de la petite romance nunuche entre le gentil et la méchante qui affaiblit l’histoire. CinemaCity, Kaslik, Freeway, Circuit Empire-sauf Sofil k k The Devil Wears Prada, de David Frankel Adapté du best-seller éponyme de Lauren Weisberger, The Devil Wears Prada a dans son collimateur une audience ultraciblée. Satire aigre-douce, rigolote et légère sur le milieu de la mode, le film est fait pour séduire les amis de la mode, de la french manucure et des talons aiguilles, bref les «fashion victims» en tout genre. L’histoire nous propulse dans l’antre d’un magazine de mode où une boss despotique mène une vie d’enfer à sa nouvelle stagiaire. Réalisateur de nombreux épisodes de la cultissime série Sex and the City, David Frankel nous offre là un véritable bonbon acidulé, habillé du plus bel emballage. Le cinéaste a d’ailleurs fait appel à sa chef costumière complice, Patricia Field, qui a elle aussi travaillé pour Sex and the City. Clinquant défilé de mode new-yorkais à base de Chanel (la marque a d’ailleurs prêté en exclusivité à la production sa collection 2006), Valentino, Donna Karan, Bill Blass, Galliano et, bien sûr, Prada, cette comédie volontairement artificielle n’a d’autre but que de divertir. Mission accomplie. Le spectateur passe un moment d’une légèreté exquise, un moment où il appréciera non seulement les derniers accessoires dans le vent, mais également le face-à-face Meryl Streep/Anne Hathaway. Alors que la première, excellente dans le rôle de la pure salope antipathique, tyrannique et irritante à souhait, ne tombe pas dans la caricature, la deuxième, petite biche intellectuelle, lâchée dans la cage des lionnes superficielles, se tient bien de nous apitoyer. Les deux actrices donnent du corps à leur personnage et rehaussent des dialogues percutants signés Aline Brosch McKenna. Les amoureux de Meryl Streep, des papiers glacés, des classiques de Madonna et du Starbucks Café vont adorer; les autres auront plus de mal. CinemaCity, Espace, Freeway, Circuit Empire k k Lady in the Water, de M. Night Shyamalan Lady in the Water est l’adaptation cinématographique d’un conte que Night Shyamalan imagina pour ses propres enfants. L’histoire raconte la légende de Story, une fascinante jeune femme à l’allure de nymphe, et Cleveland, un gardien d’immeuble qui découvre en celle-ci une «Narf» de passage dans notre monde pour une mission vitale et sacrée. En danger de mort, Story a trouvé refuge dans l’immeuble de Cleveland, et se cache dans les obscurs et humides conduits de sa piscine. Shyamalan a créé de toutes pièces une mythologie originale dans la grande tradition des films comme The Wizard of Oz ou encore E.T., des films qui nous incitent à retrouver notre âme d’enfant, notre pureté que l’âge a tendance à effacer. C’est donc une œuvre porteuse d’un message d’espoir que nous offre là le cinéaste. Exit la noirceur qui caractérisait The Village, son précédent long-métrage. Mais si le ton change, l’essence même du cinéma de Shyamalan reste intacte. Imaginaire, personnages fantastiques, mystère, féerie sont effectivement toujours au rendez-vous. Comme à son habitude, le réalisateur nous transporte dans un univers parallèle qui, bien qu’étrange et singulier, nous attire et nous fascine. L’histoire, l’originalité des personnages humains ou non humains, la musique signée James Newton Howard (compositeur attitré du cinéaste), les excellentes interprétations de Paul Giamatti et Bryce Dallas Howard: tout participe à inscrire le film dans une bulle bien spécifique, celle du rêve. Si nous entreprenons sans trop de difficulté ce voyage volontairement teinté de naïveté et de douceur, nous regrettons néanmoins que le cinéaste nous ait trop rapidement donné les clefs du monde enchanté. Shyamalan nous en montre malheureusement trop. S’il laissait dans ses précédentes œuvres un petit trou de serrure, il entrouvre ici la porte de son nouveau monde. Résultat : moins de magie, d’excitation, de tension et de suspense. Mais rassurez-vous, le conte reste joliment candide. CinemaCity, Espace, Empire ABC/Dunes/Galaxy Sorties prévues pour le jeudi 2/11/2006 (sous réserves): – The Road to Guantanamo, de Michael Winterbottom et Mat Whitecross, avec Rizwan Ahmed, Ruhel Ahmed, Asif Iqbal, Shafic Rasul et Farhad Harun. – You, Me and Dupree, de Joe et Anthony Russo, avec Owen Wilson, Matt Dillon, Kate Hudson et Michael Douglas.


k k Miami Vice,

de Michael Mann

Près de deux décennies après avoir produit la série policière éponyme et révolutionné les codes du genre, Michael Mann, qui s’est imposé depuis comme l’un des grands spécialistes du polar (Heat, Collateral), tente le pari de transposer lui-même cet univers très particulier au cinéma. L’occasion pour nous, spectateurs,...