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La secrétaire d’État US rencontre la famille d’Anna Politkovskaïa À Moscou, Rice pointe du doigt les atteintes à la liberté de la presse

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a profité samedi d’une visite à Moscou consacrée au dossier nord-coréen pour mettre l’accent sur les atteintes aux libertés en Russie en rencontrant la famille et les collègues de la journaliste assassinée Anna Politkovskaïa. Avant de rencontrer le président Vladimir Poutine et de dîner avec le ministre de la Défense Sergueï Ivanov, Mme Rice a pris le temps de recevoir en son hôtel les collègues et le fils de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, critique acerbe du Kremlin, assassinée le 7 octobre, et de donner une interview à son journal d’opposition, Novaïa Gazeta, qui sera publiée aujourd’hui. Selon un haut responsable du département d’État, Mme Rice considérait cette initiative comme une possibilité, « d’une part, de présenter ses condoléances et, d’autre part, de soutenir ce qu’il reste de presse libre en Russie ». Il a nié cependant que cette entrevue symbolique soit un affront infligé au président russe. C’était « juste la bonne chose à faire », a-t-il dit. Née à New York de parents diplomates soviétiques, Politkovskaïa possédait également la nationalité américaine. Condoleezza Rice « a exprimé sa profonde tristesse et ses condoléances », et « a exprimé l’espoir que le meurtre soit élucidé », a déclaré à l’AFP Vitali Iarochevski, rédacteur en chef adjoint de Novaïa Gazeta, qui n’était pas présent mais s’était entretenu avec les trois journalistes rencontrés par Mme Rice. Depuis l’arrivée au pouvoir en mars 2000 de Vladimir Poutine, avec la fermeture de plusieurs quotidiens et surtout la mise au pas des chaînes de télévision, la presse indépendante s’est réduite à peau de chagrin. Et le bihebdomadaire Novaïa Gazeta – qui a accueilli nombre de journalistes indépendants ou d’opposition réduits au chômage – fait depuis figure, avec les sites d’informations sur Internet, de dernier refuge de la liberté de la presse. En annonçant dans la matinée son intention de voir les journalistes de Novaïa Gazeta, la secrétaire d’État américaine avait déclaré que « le sort des journalistes en Russie est un sujet majeur d’inquiétude » pour les États-Unis. « Je me suis toujours efforcée d’être interviewée par ceux qui essayent d’être des voix indépendantes », avait ajouté Mme Rice. Parallèlement, Mme Rice devait interroger ses interlocuteurs sur une nouvelle loi qui soumet les ONG à un contrôle accru. Les organisations étrangères, dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, accusent le Kremlin de chercher à s’immiscer dans leurs activités souvent consacrées aux atteintes aux droits de l’homme. Des dizaines d’ONG ont de facto dû suspendre leurs activités.
La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a profité samedi d’une visite à Moscou consacrée au dossier nord-coréen pour mettre l’accent sur les atteintes aux libertés en Russie en rencontrant la famille et les collègues de la journaliste assassinée Anna Politkovskaïa.
Avant de rencontrer le président Vladimir Poutine et de dîner avec le ministre de la Défense Sergueï...