La controverse sur le voile risque de déclencher des émeutes, selon la Commission pour l’égalité raciale en Grande-Bretagne

Le tapage autour du cas d’une jeune musulmane qui refuse d’enlever son niqab (voile intégral) risque de déclencher des émeutes et bien pire, avertissait hier Trevor Phillips, le président de la Commission pour l’égalité raciale, dans le Sunday Times. Les divisions exposées dans le débat qui remplit depuis plus de deux semaines les pages des médias britanniques risquent d’allumer « le feu » dans les rues, poursuit M. Phillips. Selon lui, les frictions entre communautés risquent de « déclencher la sombre spirale qui avait provoqué des émeutes dans le nord de l’Angleterre il y a cinq ans. Mais cette fois, le conflit pourrait être pire ». « Tous les derniers signes montrent que nous sommes, en tant que société, devenus plus polarisés socialement sur la race et la croyance religieuse », écrit-il dans l’édition dominicale du Times. Et M. Phillips de conclure en lançant un appel pour un débat « civilisé sur les races ». Par ailleurs, toujours en Grande-Bretagne, la police de Manchester a reçu la consigne de ne pas procéder à des arrestations pendant les heures de prière au cours du mois de ramadan, a annoncé la BBC ce week-end. Un courrier électronique, précisant les heures des prières, demande aux policiers de ne pas délivrer de mandats d’arrestation au cours de ces périodes afin de ménager la sensibilité religieuse de la communauté musulmane. Quelque 9,1 % des habitants à Manchester se revendiquaient de la religion musulmane en 2001.