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Actualités - CHRONOLOGIE

COOPÉRATION L’UE demande la réciprocité dans ses échanges commerciaux avec la Chine

L’Union européenne ne fermera pas ses portes à une concurrence chinoise « loyale », mais demande à Pékin d’appliquer intégralement les engagements pris à l’OMC afin de garantir la réciprocité dans les échanges avec son premier partenaire commercial. La Commission européenne développe cet argumentaire dans une note d’orientation politique qu’elle rendra publique demain à Strasbourg. Le commissaire au Commerce, Peter Mandelson, portera ensuite le message aux Chinois lors d’une visite début novembre, selon une source européenne. Pour assurer une relation « politiquement et économiquement acceptable » avec l’UE, « la Chine doit démontrer son attachement à des marchés ouverts, à une concurrence loyale et à un leadership responsable », fait valoir Bruxelles. « La Chine est probablement le défi le plus important que la politique commerciale de l’UE va devoir relever dans les années à venir », soulignait encore récemment M. Mandelson. L’UE est le premier partenaire de Pékin, représentant 19 % du commerce extérieur de la Chine, devenue la première source des importations entrant sur le marché communautaire, rappelle la note de la Commission. La Chine, avec une classe moyenne à l’appétit grandissant pour les produits « Made in Europe », est aussi un marché crucial : les exportations européennes y ont progressé de 69 % entre 2000 et 2005, bien plus vite que vers le reste du monde, et celles des seuls services ont décuplé entre 1994 et 2004. Bruxelles insiste d’ailleurs sur la nécessité pour l’Europe « de développer et consolider les secteurs jouissant d’un avantage comparatif dans la conception et la production à forte valeur ajoutée et de haute technologie », tout en aidant les travailleurs européens victimes de la concurrence chinoise. À l’attention de Pékin, la Commission souligne « la perception grandissante des Européens que la mise en œuvre incomplète des obligations souscrites à l’OMC (en 2001) et de nouvelles barrières à l’accès au marché empêchent une relation commerciale authentiquement réciproque ». « L’UE a une préférence marquée pour résoudre les frictions commerciales avec la Chine par le dialogue et la négociation », mais en cas d’échec, elle « n’hésitera pas à faire usage du mécanisme de règlements des conflits à l’OMC pour traiter ces questions », comme ce fut le cas pour les textiles et les chaussures. La note de Bruxelles identifie les principaux axes de la politique commerciale chinoise de l’UE dans les années à venir. L’accès élargi au marché chinois pour les exportateurs et les investisseurs européens sera un objectif-clé des négociations d’un nouvel accord de partenariat et de coopération avec Pékin. Bruxelles veut notamment pour les entreprises européennes un accès plus ouvert aux marchés publics en Chine, allant au-delà des engagements pris à l’OMC. Un autre axe majeur est la meilleure protection des droits de propriété industrielle en Chine, de très loin au premier rang pour l’origine des produits contrefaits. « La Chine doit appliquer ses engagements à l’OMC, à la fois en droit et sur le terrain, et mettre en place une dissuasion efficace contre la contrefaçon », insiste la Commission. Elle demande aussi à Pékin d’arrêter les subventions sous forme de dons aux entreprises et de réformer son système bancaire pour éliminer les prêts bonifiés et d’autres formes de crédit non rentables. Bruxelles veut par ailleurs que la Chine laisse jouer les forces du marché dans les échanges de matières premières et de produits énergétiques. De son côté, la Commission s’engage à « un effort majeur pour aider les entreprises européennes à faire des affaires en Chine », particulièrement les PME. Elle va notamment lancer une étude de faisabilité sur l’ouverture, en 2007 à Pékin, d’un « centre européen » et prolongera au-delà de 2010 le programme de formation permettant aux cadres de l’UE d’apprendre le mandarin.
L’Union européenne ne fermera pas ses portes à une concurrence chinoise « loyale », mais demande à Pékin d’appliquer intégralement les engagements pris à l’OMC afin de garantir la réciprocité dans les échanges avec son premier partenaire commercial.
La Commission européenne développe cet argumentaire dans une note d’orientation politique qu’elle rendra publique demain à...