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Actualités - CHRONOLOGIE

Éclairage - Le Venezuela soutient la candidature à la présidentielle d’Ortega à coup de pétrodollars Le Nicaragua, nouveau terrain d’affrontement entre Chavez et les États-Unis

Un vieux cargo nord-coréen a accosté en septembre dans le port de Corinto, sur la côte pacifique du Nicaragua. Pendant que les grues déchargeaient 8 000 tonnes d’engrais, les paysans attendaient sur le quai d’acquérir cette précieuse cargaison à des prix inférieurs de plusieurs dollars aux cours du marché. Cet engrais a été expédié par le président vénézuélien Hugo Chavez, qui espère faire du Nicaragua une nouvelle conquête de sa « révolution bolivarienne » pour contrer l’influence des États-Unis en Amérique latine. Chavez a donc choisi de soutenir de tout son poids, et de tous ses pétrodollars, la candidature de Daniel Ortega à l’élection présidentielle du 5 novembre. L’ancien dirigeant des années 1980 a face à lui un conservateur soutenu par les États-Unis, Eduardo Montealegre. Avec Chavez derrière Ortega et Washington derrière Montealegre, le Nicaragua redevient un terrain d’affrontement idéologique, les armes en moins, 20 ans après la rébellion Contra soutenue par les États-Unis contre le pouvoir sandiniste d’Ortega. Ce dernier est en tête dans les intentions de vote, mais sa victoire est loin d’être acquise en cas de second tour. Son succès permettrait en tout cas à Chavez d’étendre son alliance antiaméricaine dans la région, après le Cuba de Fidel Castro et la Bolivie d’Evo Morales. Il a en revanche échoué en juin au Pérou, avec l’élection du président proaméricain Alan Garcia. En avril, Chavez a accueilli Ortega dans son émission télévisée hebdomadaire, donnant l’accolade à l’ancien dirigeant révolutionnaire du Nicaragua. « Je ne devrais pas dire que je souhaite ta victoire, parce qu’ils m’accuseront de fourrer mon nez dans les affaires intérieures du Nicaragua, avait dit Chavez, mais je souhaite ta victoire. » Le président vénézuélien a livré en octobre à tarif préférentiel plusieurs centaines de milliers de barils de fioul au Nicaragua à la suite d’un accord conclu avec Ortega. Il a adressé un autre geste aux classes populaires en finançant un programme permettant à des milliers de patients d’aller subir gratuitement à Cuba une intervention chirurgicale aux yeux. Le Venezuela a effectué des propositions similaires à de nombreux pays d’Amérique latine. Au Nicaragua, certains pensent qu’un gouvernement sandiniste renforcerait cette coopération, ce qui joue en faveur d’Ortega. Les États-Unis, qui pensaient s’être débarrassés d’Ortega avec sa défaite électorale en 1990, multiplient les réunions au siège de leur ambassade à Managua pour tenter d’unir les candidats de droite. Leur ambassadeur, Paul Trivelli, a prévenu que les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays pâtiraient d’une victoire d’Ortega. Les États-Unis avaient imposé de lourdes sanctions au pouvoir sandiniste durant la guerre civile.

Un vieux cargo nord-coréen a accosté en septembre dans le port de Corinto, sur la côte pacifique du Nicaragua. Pendant que les grues déchargeaient 8 000 tonnes d’engrais, les paysans attendaient sur le quai d’acquérir cette précieuse cargaison à des prix inférieurs de plusieurs dollars aux cours du marché.
Cet engrais a été expédié par le président vénézuélien...