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EXPOSITION - Jusqu’au 10 novembre, à la salle d’exposition du CCF Annie Kurkdjian au pays des merveilles

Des corps distordus, des visages déformés ; mi-hommes, mi-bêtes, les portraits croqués par Annie Kurkdjian semblent sortir directement du roman de Lewis Caroll. Ils sont affichés jusqu’au 10 novembre à la salle d’exposition du CCF. Les toiles sont sombres, à la monochromie oppressante et aux figures hallucinantes, contrairement à l’artiste dont la jeunesse et les cheveux en bataille, couleur feu, prêtent à l’optimisme. Annie Kurkdjian, qui en est à sa seconde exposition personnelle, présente, en trente-huit toiles, les caractères d’une ville imaginaire qu’elle considère comme la capitale du péché. Graphiques, pastels, acryliques, huiles ou techniques mixtes; sur toile ou papier kraft, tout support est bon pour exprimer l’univers délirant qui sommeille dans l’esprit de cette artiste. «Je ne peins pas pour plaire à la rétine. Mon travail va au-delà du visuel», dit-elle. Pas de linéarité dans les toiles ni de compassion pour les yeux, où le tiraillement, l’agressivité et le désamour traduisent l’oppression et la frustration du genre humain. Un genre dont l’identité confuse et hybride est traduite par la palette monochrome de l’artiste. Dualisme ou dualité? Il est vrai que ces figures convulsionnées par la laideur et que ces corps qui se voûtent ou dissimulent leur face dans un seau ne sont pas pour plaire à tout le monde. Que cette forme humaine porte les signes de bestialité. Et que les effets produits par l’encre mélangée à de l’eau nous projettent dans la vallée des ombres. Alice au pays des merveilles ou Divine comédie. Qu’importe? Pour Kurkdjian, l’essentiel de l’art est d’amener le regard très loin et de l’introduire dans le monde du fantasque. Avec ses diplômes de gestion, de théologie et de psychologie, qui ont contribué à donner à son art une touche particulière, Annie Kurkdjian s’emploie à exprimer la dualité de la personnalité humaine. Dans son introspection déroutante, où le cadre spatio-temporel est bouleversé, tout repère disparaît laissant la place à cette folie sous-cutanée qui se camoufle dans le tissu humain. Pour cela, elle dit avoir évité les couleurs, s’étant limitée aux seuls noir et blanc et aux couleurs neutres de la terre. «Pour que l’idée soit dénudée du lyrisme des couleurs et qu’elle porte loin», confie l’artiste. Et de conclure: «Mon travail ne change pas, il évolue.» Colette KHALAF
Des corps distordus, des visages déformés ; mi-hommes, mi-bêtes, les portraits croqués par Annie Kurkdjian semblent sortir directement du roman de Lewis Caroll. Ils sont affichés jusqu’au 10 novembre à la salle d’exposition du CCF.

Les toiles sont sombres, à la monochromie oppressante et aux figures hallucinantes, contrairement à l’artiste dont la jeunesse et les cheveux en...