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MUSIQUE - Le CBGB, un club consacré depuis 30 ans à la découverte de nouveaux talents La scène légendaire du punk ferme ses portes à New York

Après plus de trois décennies consacrées à la découverte de nouveaux talents, la scène new-yorkaise CBGB, havre spirituel du punk américain, a fermé ses portes dimanche dernier, après un dernier concert d’adieu de Patti Smith. Peu après son ouverture en 1973, CBGB, pour « Country, Bluegrass and Blues », était décrit comme un « petit club incroyablement cradingue » par un magazine de musique, ou comme « une petite cave sombre, sale et suintant de bière » par son propre gérant. Mais ses murs recouverts de plusieurs épaisseurs d’affiches l’attestent, il a rapidement gagné une réputation de scène sacrée pour la génération du punk, où Patti Smith et The Ramones, les « parrains du punk », ont fait leurs débuts. Critiqué pour n’avoir pas autant réussi que lors de ses premières années à lancer de nouveaux talents, le club a malgré tout attiré des centaines de fans pour son dernier adieu dimanche soir. Le club, dont le nom officiel est CBGB OMFUG (pour Country, Bluegrass, Blues and Other Music For Uplifting Gormandisers) est contraint de fermer ses portes car il ne peut plus assumer le loyer de 65 000 dollars mensuel réclamé par le propriétaire des locaux, déplore le gérant Hilly Kristal. « Ils veulent que je m’en aille et je ne peux pas payer de toute façon », a-t-il dit à l’AFP. Kristal, aujourd’hui septuagénaire, veut rouvrir le club, peut-être à Las Vegas, mais Patti Smith a d’ores et déjà affirmé qu’elle ne s’y rendra pas. « Nous avions un contrat à Las Vegas il y a quatre ans et nous avions vendu 85 places, (du coup) ils ont annulé le spectacle et j’ai promis que je n’y retournerai jamais », se souvient Patti Smith, avant d’entrer sur la scène de CBGB dimanche soir. Décrivant CBGB comme « un état d’esprit », elle n’est pas inquiète pour l’avenir de la musique « underground » qui a été célébrée dans cette salle. « Les nouvelles générations (...) feront ce que nous avons fait. Ils trouveront un trou à rats et ils joueront dedans », a ajouté la rockeuse qui fêtera ses 60 ans cette année. Pour Hilly Kristal, qui avant d’ouvrir CBGB gérait le club de jazz Village Vanguard, les « émotions sont très mélangées ». « Tu consacres 30 ans de ta vie à quelque chose qui devient ta maison (...) et c’est comme si soudain tu étais viré de chez toi », a-t-il dit. Mais « je pense aux premières années comme les plus mémorables, car c’étaient les plus dures et ce sont celles des plus grandes découvertes ». Un amoureux de cette salle qui a requis l’anonymat a tenu à être présent pour cette dernière représentation. « Nous étions là il y a trente ans et nous sommes ici ce soir pour une dernière fois. C’était une bonne salle qui a duré longtemps et maintenant que cela s’arrête, nous voulons être là avec les gens jusqu’à la fin », a dit ce spectateur assidu ajoutant que comme Patti Smith il n’est pas question d’aller à Las Vegas. « Jamais même dans des millions d’années », a-t-il lancé.
Après plus de trois décennies consacrées à la découverte de nouveaux talents, la scène new-yorkaise CBGB, havre spirituel du punk américain, a fermé ses portes dimanche dernier, après un dernier concert d’adieu de Patti Smith.
Peu après son ouverture en 1973, CBGB, pour « Country, Bluegrass and Blues », était décrit comme un « petit club incroyablement cradingue »...