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Actualités - CHRONOLOGIE

Un spécialiste français dépêché au Liban déplore une « certaine lenteur » au niveau politique Avec les bons moyens, la dépollution des côtes pourrait être traitée en « deux mois »

L’universitaire brestois Bernard Fichaut, spécialiste du traitement des pollutions maritimes par hydrocarbures, estime qu’avec des moyens appropriés, la pollution des côtes libanaises, provoquée par le bombardement de la centrale électrique de Jiyé à la mi-juillet, pourrait être traitée dans un délai d’environ deux mois. Détaché par l’Éducation nationale française jusqu’à début novembre pour aider l’ONG Mer-Liban à mettre en œuvre, dans les zones polluées, des techniques éprouvées en France lors des marées noires de l’Erika ou du Prestige, l’universitaire indique ainsi que « si le plan de nettoyage était appliqué maintenant, vu qu’il n’y a que 20 à 30 km de côtes polluées, ça pourrait être terminé en deux mois. Beaucoup d’équipements sont occupés pour la reconstruction de ponts et de routes bombardés. Quand on a deux bulldozers, c’est bien. Si on n’en a qu’un, on fait avec. Dès jeudi, je vais commencer à traiter une plage de galets de un km de long. Avec les moyens locaux, on en a au moins pour 7 ou 8 jours. Avec des moyens plus importants, on pourrait la terminer en 48 heures », a-t-il souligné, interrogé par l’AFP, précisant que les Américains travaillent au nord de Beyrouth où la société Seacor, associée à un consortium pétrolier, a emporté le marché, et que lui s’occupe de la partie sud, conjointement avec le Centre de recherches sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE), basé à Brest. Prié de dire s’il utilise les mêmes procédés qu’en Bretagne, Bernard Fichaut a répondu : « Globalement oui. Quand une marée noire arrive à la côte, il faut toujours respecter un ordre de travail. Ramasser d’abord tout le pétrole liquide qui flotte sur la côte, puis retirer ce même pétrole dans les cordons de galets. La troisième étape consiste à traiter les plages de sable, et enfin on lave les rochers, les murs. Des plongeurs ont retiré à la main 170 tonnes de polluants collés au fond. Tout le pétrole liquide a été enlevé. De son côté, le gouvernement libanais aidé par le CEDRE a nettoyé deux ports, dont l’un à Beyrouth où il y avait beaucoup de pétrole flottant », a-t-il précisé. Et concernant les plages, il a évoqué la méthode du surf-washing qui utilise l’énergie de la mer pour libérer le polluant piégé entre les grains et les galets. Enfin, interrogé sur les limites de son intervention, le spécialiste français a affirmé qu’il est en mesure, « avec peu de moyens, de nettoyer tout ce qui est pétrole liquide, les plages de galets et les plages de sable où il y a des vagues. Mais pas les rochers et les plages abritées. Cela nécessite un travail au karcher, des techniques et des procédés mis en place par des entreprises très spécialisées ». Il a également déploré que le plan de nettoyage souffre également « d’une certaine lenteur dans la prise de décision au niveau politique ».
L’universitaire brestois Bernard Fichaut, spécialiste du traitement des pollutions maritimes par hydrocarbures, estime qu’avec des moyens appropriés, la pollution des côtes libanaises, provoquée par le bombardement de la centrale électrique de Jiyé à la mi-juillet, pourrait être traitée dans un délai d’environ deux mois.
Détaché par l’Éducation nationale française...