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« Le patriarche n’est pas contre un cabinet d’union nationale, nous sommes pour le tribunal international », affirme le député du bloc Aoun Kanaan : La polémique entre Bkerké et le CPL est « derrière nous »

Le député du Courant patriotique libre (CPL), Ibrahim Kanaan, a affirmé hier que le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, n’était pas hostile à un gouvernement d’union nationale, tout comme le CPL et le général Aoun ne sont pas contre le tribunal international. Le député a souligné que toute cette affaire était déjà « derrière nous ». M. Kanaan, qui a été reçu par Mgr Sfeir à Bkerké, a indiqué que sa visite avait été une occasion de discuter avec le prélat maronite des différentes questions d’actualité de l’étape actuelle. « Il s’agissait d’une rencontre sincère de concertations, pour mettre en exergue le rôle de Bkerké en tant que référence nationale, qui est nécessaire et essentielle dans le cadre des efforts visant à l’édification d’un État démocratique et juste, respectant la démocratie et la Constitution. Tout le monde sait que Bkerké, ceux qui possèdent une pensée politique libre au Liban et nous avons fait un long chemin pour en arriver là. Nous devons dire tout ce que nous avons à dire à Bkerké. Nous devons également nous mettre d’accord sur l’avenir et être conscients du caractère délicat de la situation actuelle à tous les niveaux », a indiqué le député à l’issue de l’audience. Ibrahim Kanaan a précisé qu’il n’avait pas transmis de message spécifique du général Michel Aoun au patriarche Sfeir avant le meeting du 15 octobre. « Il n’est nul besoin de messages entre le général et le patriarche. Le contact est permanent, continu. Il était nécessaire de rencontrer le patriarche à l’étape actuelle pour discuter avec lui. Le 13 octobre est une occasion symbolique très importante pour les Libanais et pour nous. Le message principal est le sacrifice et le don de soi, qui ont eu lieu ce jour-là pour qu’il n’y ait pas de tutelle sur le Liban », a-t-il affirmé. Et de poursuivre : « À l’époque, l’histoire était falsifiée, et l’on parlait d’insurrection, de rébellion contre la légalité. Aujourd’hui, cette date est redevenue symbole d’indépendance et de souveraineté. C’est pourquoi nous appelons les Libanais à ne pas se laisser impressionner par l’instant qu’ils vivent. Qu’ils aient une vision à long terme, des nerfs d’acier et qu’ils réfléchissent à l’avenir. Si nous avons attendu 15 ans pour écrire la version correcte de l’histoire, nous n’attendrons pas autant pour corriger toutes les déviations au Liban. » « Le patriarche a assuré que Bkerké n’était pas contre un gouvernement d’union nationale, tout comme le Bloc parlementaire du changement et de la réforme, le général Aoun et le Courant patriotique libre ne sont pas contre le tribunal international. Nous sommes donc d’accord sur l’avenir et réclamons la consolidation de la démocratie au Liban. Nous sommes contre l’utilisation de Bkerké. Nous étions et nous sommes toujours pour la protection de cette autorité nationale », a poursuivi Ibrahim Kanaan. Le « nuage » s’est dissipé Cela veut-il dire que « le nuage » qui était venu s’installer dans la relation entre Bkerké et le général Aoun avait disparu ? À cette question, Ibrahim Kanaan a répondu : « Je pense que le communiqué et la réponse du général et les positions qui ont été exprimées sont désormais clairs pour le patriarche et pour nous. Comme je l’ai déjà affirmé, le patriarche n’est pas contre un gouvernement d’union nationale, qu’il réclame depuis 15 ans. Nous ne sommes pas contre le tribunal international que nous avions été les premiers à réclamer. Toute cette affaire est derrière nous. Nous regardons vers l’avenir, qui sera riche, je l’espère. Le contact, les concertations et l’entente entre Bkerké et le général resteront. Ils sont tous les deux unis par un sentiment national et par l’engagement en faveur d’un Liban souverain, libre, démocratique. Nous poursuivrons ce chemin ensemble. » Interrogé sur l’optimisme qui règne dans les milieux politiques depuis le retour du président de la Chambre, Nabih Berry, d’Arabie saoudite, Ibrahim Kanaan a indiqué : « Ce que nous faisons doit émerger de nous-mêmes. Cette action que nous menons aujourd’hui avec le patriarche, elle émane de nous. Nous n’avons vu aucun vent d’optimisme venir de nulle part. Nous souhaitons qu’il y ait des initiatives positives, surtout sur la scène interne, parce que nous estimons que le Liban, et plus précisément les Libanais, doivent s’habituer à prendre eux-mêmes leurs décisions et à s’entendre entre eux en toute sincérité et transparence. Il faut lier la situation libanaise à la scène interne, aux constantes et aux principes libanais. Tel est le véritable sens du grand sacrifice que les martyrs ont fait le 13 octobre. Il nous faut à présent sortir de cette commémoration pour qu’une aube nouvelle se lève sur un Liban indépendant, souverain et démocratique, parce que sans démocratie, il n’y a pas de souveraineté au Liban, et vice-versa. » Interrogé par ailleurs sur les divisions dans les milieux chrétiens, le député du CPL a indiqué : « Il n’y a pas de dispersion dans les rangs chrétiens. Il existe une culture démocratique qu’il faut consolider dans les milieux libanais. Les chrétiens sont des démocrates, et nous devons comprendre le sens de la diversité, dissocier entre diversité et conflit et s’unir dans le cadre des constantes libanaises et d’un programme national. Nous présenterons très bientôt, en tant que CPL, une vision nationale à discuter. Le rôle chrétien sera effectif et efficace. Il est le partenaire au sein de ce système, qui deviendra réalité. » Ibrahim Kanaan a enfin souhaité que le discours du CPL le 15 octobre suscite des réactions positives au plan national. Le patriarche maronite a par ailleurs accordé audience à l’ancien député Nassib Lahoud, qui a jugé inacceptable la polémique suscitée autour du rôle national de Bkerké. M. Lahoud a également salué les efforts accomplis par le gouvernement pour mettre un terme à la guerre, estimant qu’il ne fallait pas que ce dernier soit la cible « de ceux-là mêmes qui lui ont rendu hommage pour sa résistance politique et diplomatique ». Selon M. Lahoud, il existe actuellement trois priorités : l’application totale de la résolution 1701, la reconstruction des régions détruites et l’accord sur le tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri. Il a également estimé qu’il fallait soutenir les efforts déployés par M. Berry en faveur de l’accalmie politique. Mgr Sfeir s’est en outre entretenu avec l’ancien député Gebrane Tok, le nouvel ambassadeur d’Italie Gabriele Checchia, et la nouvelle ambassadrice de Grande-Bretagne Frances Mary Guy.
Le député du Courant patriotique libre (CPL), Ibrahim Kanaan, a affirmé hier que le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, n’était pas hostile à un gouvernement d’union nationale, tout comme le CPL et le général Aoun ne sont pas contre le tribunal international. Le député a souligné que toute cette affaire était déjà « derrière nous ».
M. Kanaan, qui a été...