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Première décision de cette nature depuis trois ans Le Conseil des ministres approuve un train de nominations diplomatiques de première importance

Un événement en soi. Le Conseil des ministres a approuvé hier, pour la première fois depuis trois ans, un train de nominations et de permutations diplomatiques de première importance. Ce train comprend 59 ambassadeurs, dont 18 ont été promus de la seconde à la première catégorie, et sept choisis hors cadre (cinq sunnites, un Arménien et un alaouite). Le débat sur ce train de nominations, qui a failli s’enliser dans des objections à base régionaliste, confessionnelle et personnelle, a été interrompu par les présidents Lahoud et Siniora, qui en ont souligné le caractère global et consensuel. « Il s’agit, a dit M. Lahoud, d’un package deal à prendre ou à laisser. » Ce qui a mis fin aux discussions. Le succès de ce train de nominations et de permutations est dû à des consultations préalables entre le président de la République et le président du Conseil, parachevés par un tête-à-tête précédant immédiatement le Conseil des ministres. La nomination de cinq ambassadeurs hors cadre sunnites s’explique par la nécessité de trouver un équilibre numérique satisfaisant la règle de parité confessionnelle entre chrétiens et musulmans, parmi les fonctionnaires de la première catégorie. C’est le Premier ministre qui a choisi les cinq ambassadeurs, un choix que le président Lahoud a approuvé. Un Arménien, un alaouite La nomination d’un ambassadeur arménien et d’un autre, alaouite, obéit au principe de la représentation de toutes les communautés. « Il ne s’agit, en aucun cas, d’un choix clientéliste », a affirmé le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, rendant compte des travaux du gouvernement. Ce train de nominations doit dynamiser la diplomatie libanaise, après des vacances regrettables à certains postes-clés, notamment à Washington. « Nous avons fait de notre mieux pour que le train respecte les critères de compétence, d’ancienneté et d’équilibre en vigueur au sein du corps diplomatique », a dit le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, qui y a ajouté aussi « l’engagement national et moral ». Deux ministres, Jean Oghassabian et Mohammad Safadi, ont objecté contre les nominations. Le premier parce que l’ambassadeur nommé appartient au parti Tachnag, le second parce que son avis n’avait pas été sollicité au sujet de la nomination d’un ambassadeur originaire de Tripoli, Khaled Ziadé, alors même qu’il est député du Liban-Nord. La candidature de l’ambassadeur arménien a toutefois été fermement défendue par le ministre de la Défense, Élias Murr. Avant de se rallier à l’avis du chef du gouvernement, le ministre de l’Industrie, Pierre Gemayel, a objecté pour sa part à la nomination de l’ambassadeur du Liban à Washington, Antoine Chédid. Pour sa part, le ministre Mohammad Fneich a proposé la création d’un Institut supérieur de la diplomatie, qui effectuerait à l’avenir des choix sur des critères moins personnels. Recul de la tension politique Commentant la réunion, M. Aridi a ajouté : « Je crois que vous notez, comme le font tous les Libanais, que l’âpreté du discours politique est en recul, que la tension politique est en baisse. Il s’agit là d’une chose utile et très importante qui influe positivement sur la vie politique et même sur le cycle économique. N’oublions pas que les Libanais ont vécu des journées de grande inquiétude, durant les dernières semaines, que ce soit au Liban ou à l’étranger. Beaucoup s’attendaient à quelque chose, à l’issue de ces journées de jeûne. Tous ceux qui cherchaient à empoisonner l’atmosphère ont pu le faire. Mais je ne pense pas que ce qui s’est passé était dans l’intérêt du Liban, notamment sur les plans économique et financier. Le climat positif propice au dialogue ne signifie pas que nous nous sommes entendus sur tout (...) mais nous ne pouvions continuer à séduire l’opinion avec des insultes, des accusations, un discours politique décadent dont les effets étaient de réveiller les instincts confessionnels et sectaires ainsi que les attaques personnelles. » M. Aridi a souligné en particulier que les relations entre la présidence de la République et la présidence du Conseil n’ont jamais été rompues et que les rencontres entre MM. Lahoud et Siniora sont planifiées toutes les fois que la nécessité l’impose. Le ministre de l’Information a ajouté que les rapports entre M. Saad Hariri et le secrétaire général du Hezbollah « n’ont jamais été rompus, sur le plan personnel », et insisté sur « la nature politique des différends entre les deux hommes ». La « surprise » promise Le climat de détente politique s’est conforté, au sortir de la réunion, par toutes sortes de commentaires sur la « surprise » promise par le président de la Chambre, Nabih Berry, pour la fête du Fitr : rencontre entre Saad Hariri et Hassan Nasrallah ? Visite de Siniora à Damas ? Mais ni les ministres ni le Premier ministre n’ont paru être dans le secret. M. Siniora s’est contenté de dire : « Je brûle, comme vous, du désir de savoir ce que sera cette surprise. » Signalons qu’en début de séance, le chef de l’État a commenté le chiffre, fourni par une étude américaine, de 660 000 personnes tombées en Irak depuis le début de l’invasion américaine. M. Lahoud en a profité pour mettre en garde contre « le grand complot » que constitue, à ses yeux, le « nouveau Moyen-Orient » voulu par Washington. Un « nouveau Moyen-Orient » où la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, cherche à introduire le Liban. Le train de nominations, a prévenu, pour sa part, le Premier ministre, sera suivi de nouvelles nominations, notamment dans les mohafazats et les directions générales, à commencer par l’Électricité et le ministère de l’Agriculture. Des appels à candidatures ont été lancés.
Un événement en soi. Le Conseil des ministres a approuvé hier, pour la première fois depuis trois ans, un train de nominations et de permutations diplomatiques de première importance. Ce train comprend 59 ambassadeurs, dont 18 ont été promus de la seconde à la première catégorie, et sept choisis hors cadre (cinq sunnites, un Arménien et un alaouite).
Le débat sur ce train de...