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REVUE DE PRESSE Le Nord pourrait avoir signé son arrêt de mort, estime la presse asiatique

La presse asiatique condamnait unanimement hier l’essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord, les journaux sud-coréens estimant que le régime communiste avait signé là son arrêt de mort. « La Corée, induite en erreur par le mauvais dirigeant, a fait le mauvais choix vers la mort du régime dans un isolement complet de la communauté internationale », écrit ainsi le Korea Herald. Le Hankyoreh veut cependant croire que la diplomatie a encore sa place. « Même si le mauvais calcul fait par la Corée du Nord a vraiment compliqué la situation, il est évident qu’elle ne veut pas un conflit armé avec d’autres pays », selon le quotidien qui souligne que ce que le Nord recherche avant tout est la levée des sanctions financières imposées en 2005 par les États-Unis. La Corée du Nord « a défié la communauté internationale », affirme pour sa part le quotidien chinois en langue anglaise, le China Daily. Estimant que l’essai « a fait l’effet d’une bombe », le journal juge qu’il va « réduire en lambeaux les efforts internationaux de non-prolifération ». Le Straits Times de Singapour se veut, pour sa part, résigné : « Une Corée du Nord puissance nucléaire est un fait avec lequel (les pays directement concernés) peuvent choisir de vivre. » La presse indienne a, de son côté, accusé le Pakistan voisin d’avoir aidé la Corée du Nord à développer des armes nucléaires. « Attraper Islamabad pour punir Pyongyang », annonce en une le quotidien Hindustan Times. L’ancien chef du programme atomique pakistanais Abdul Qadeer Khan avait reconnu en 2004 avoir fourni de la technologie nucléaire à la Corée du Nord, à l’Iran et à la Libye. Le Pakistan a toujours nié toute responsabilité officielle. Seul le quotidien The Hindu juge « un peu culottée » la réaction des autorités indiennes, alors que New Delhi avait fait exploser des bombes atomiques souterraines en 1974 et en 1998. Les principaux journaux américains ont, de leur côté, appelé la Corée du Sud et la Chine à suspendre leur aide à la Corée du Nord pour inciter Pyongyang à faire marche arrière. Séoul et de Pékin fournissent une aide énergétique et alimentaire à la Corée du Nord, craignant que la chute du régime stalinien de Kim Jong-il n’entraîne un afflux de réfugiés dans leurs pays respectifs. « Les deux pays doivent revoir leurs positions », estime le Washington Post. « En l’absence d’options militaires susceptibles de fonctionner, les États-Unis ne peuvent probablement pas forcer la Corée du Nord à abandonner sa bombe, ni renverser le régime. Seules la Corée du Sud et la Chine ont une vraie influence », ajoute le quotidien. « La Corée du Sud et particulièrement la Chine doivent repenser leur politique de conciliation », poursuit le Wall Street Journal, qui estime qu’« un arrêt complet de l’aide énergétique et du soutien international contribuerait à faire pression sur Kim Jong-il ». La presse européenne appelle également la Chine à prendre la tête des efforts diplomatiques pour traiter avec Pyongyang. Le Guardian estime ainsi que « la meilleure chance pour se sortir de cette fuite aveugle vers le nucléaire est que Pékin accepte de jouer un rôle plus important (...) montrant qu’il prend ses responsabilités internationales plus sérieusement que dans le passé ». En France, Le Figaro parle de « fiasco diplomatique » pour Pékin, mais ne croit guère que la Chine « se rallie aux sanctions énergiques qu’espèrent Washington et Tokyo ». Pour Libération, « la Chine, qui se faisait fort de calmer le dragon enragé, (...) est aussi la seule qui pourrait concrètement le pénaliser ». Mais elle « ne fera rien » à moins de « prendre peur ». En Europe, évoquant une « course folle » et le « vertige nucléaire », de nombreux journaux s’inquiètent également des risques de prolifération : « Une Corée du Nord au bord de la banqueroute va-t-elle vendre sa technologie nucléaire à des terroristes aux finances florissantes ? » se demande ainsi le quotidien populaire autrichien Kronen-Zeitung. En Allemagne, le quotidien berlinois Tagesspiegel titre « La bombe atomique nord-coréenne bouleverse le monde » et juge qu’il y a « des parallèles étonnants avec la crise iranienne ». Pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « le Traité de non-prolifération a pris un coup dont il ne se relèvera peut-être jamais » et Pékin est le « grand perdant » de ce dossier. La presse russe s’inquiète tout autant des ambitions nucléaires de Pyongyang : « Le premier essai a eu lieu à 130 kilomètres des frontières de la Fédération de Russie », relève Nezavissimaïa Gazeta. « Comment maintenant Washington peut-il accuser Téhéran d’une quelconque violation quand on voit qui est le vrai auteur de ces violations ? » demande, de son côté, le quotidien des affaires Kommersant.
La presse asiatique condamnait unanimement hier l’essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord, les journaux sud-coréens estimant que le régime communiste avait signé là son arrêt de mort. « La Corée, induite en erreur par le mauvais dirigeant, a fait le mauvais choix vers la mort du régime dans un isolement complet de la communauté internationale », écrit ainsi le...