Israël craint un transfert de technologie de la Corée du Nord à l’Iran

Israël a exprimé hier la crainte d’un transfert de technologie nucléaire de la Corée du Nord à l’Iran, après l’annonce d’un essai nucléaire par le régime de Pyongyang. « Il y a un risque sérieux de transfert de technologie nucléaire, d’autant que la Corée du Nord a déjà fourni des missiles balistiques à l’Iran, la Syrie et l’Irak, dans le passé », a déclaré à l’AFP un haut responsable gouvernemental, qui a requis l’anonymat. Il a indiqué que le Premier ministre Ehud Olmert doit procéder « cette semaine, avec les responsables des renseignements, à un examen des menaces iraniennes sur Israël, à la lumière de ces nouveaux développements ». Le chef des renseignements militaires israéliens, le général Amos Yadlin, a estimé récemment que « les Iraniens pourraient parvenir à se doter d’un armement nucléaire d’ici à trois ans ». « L’annonce par la Corée d’un essai nucléaire rend encore plus nécessaires des pressions économiques sur l’Iran pour l’empêcher de suivre la même voie », a ajouté ce responsable. Il a estimé que des sanctions économiques sur l’Iran seraient bien plus efficaces que sur la Corée, vu la « dépendance de l’Iran du marché mondial du pétrole », alors que la Corée s’est « coupée du monde depuis 50 ans ». « Il faut frapper économiquement. C’est l’hésitation à infliger des sanctions économiques qui ouvre la voie à des actions militaires », a renchéri le vice-Premier ministre Shimon Peres dans une interview à la radio militaire. M. Peres, considéré comme le père du programme nucléaire israélien, a réaffirmé qu’Israël dispose d’une « option nucléaire » tout en maintenant le flou et rappelant que l’État hébreu « n’a jamais reconnu avoir la bombe nucléaire ». Selon des experts militaires étrangers, Israël dispose d’un arsenal nucléaire de plus de 200 ogives. Ce pays refuse de signer le Traité de non-prolifération nucléaire et de soumettre notamment sa centrale de Dimona (Sud) à un contrôle international.