La Bourse de Beyrouth fait les frais des déboires politiques

La Bourse de Beyrouth a évolué en baisse la semaine dernière sur des ventes bénéficiaires et de lassitude sur fonds d’inquiétudes relatives à la situation politique intérieure très décourageante. Plusieurs courtiers ont estimé que la polémique virulente sur l’opportunité d’un changement gouvernemental et la formation d’une minorité de blocage au sein du nouveau cabinet ministériel a entretenu une ambiance peu favorable aux initiatives pour les placements en actifs libanais. Des experts ont estimé aussi que les dégâts subis par l’économie libanaise après l’offensive israélienne contre le Hezbollah semblent intimider les investisseurs potentiels dans les projets envisagés par certaines sociétés du Golfe dans le centre-ville de Beyrouth. Cela d’autant que le Hezbollah refuse toujours de désarmer et déclare qu’il est parvenu à renouveler son arsenal militaire peu après la cessation des hostilités. Autre facteur défavorable, le retrait incomplet d’Israël du Liban-Sud effectué au début de la semaine dernière, laissant craindre que la page de la guerre avec le Hezbollah ne soit pas tournée malgré le déploiement de l’armée libanaise et des troupes de la Finul renforcée dans cette région. Ces développements impromptus ont donc incité les opérateurs à la retenue la semaine dernière, surtout que les fondamentaux de l’économie libanaise ne sont pas suffisamment solides pour faire face à d’éventuelles turbulences provoquées par tout bras de fer entre le gouvernement et ses détracteurs, ainsi qu’entre Israël et le Hezbollah. Et comme les mauvaises surprises restent toujours possibles, préviennent plusieurs observateurs neutres, nombre d’intervenants ont préféré « naviguer à vue » et opérer « au jour le jour », engrangeant les gains que leur procure toute hausse des cours et procédant à des achats à bon compte à chaque occasion qui se présente. Dans ce contexte, Solidere, la société la plus représentative de l’évolution de la cote libanaise, a opéré des hauts et des bas la semaine dernière avant de l’achever en baisse de 3,95 % sur ses actions A et de 3,14 % sur ses actions B, lesquelles ont fléchi de 18,24 $ à 17,52 $ et de 18,13 $ à 17,56 $ respectivement. Ce mouvement s’est produit dans des volumes relativement étoffés avec la négociation de 538 043 actions des deux catégories d’une valeur de 9 532 014 $, représentant 64,05 % de l’ensemble du marché, contre 221 026 actions A et B d’une valeur de 3 838 392 $, représentant 37,35 % du marché, pendant la même période. Pour ce qui est des valeurs bancaires, qui ont représenté 35,10 % de la cote la semaine dernière avec 288 410 titres négociés d’une valeur de 5 224 009 $ contre 60,95 % de la cote pendant la semaine qui l’a précédée avec 738 659 titres négociés d’une valeur de 6 262 949 $, elles ont été diversement orientées. Du côté des gagnants, les certificats GDR de la BLOM Bank ont progressé de 70,70 $ à 71 $ (+0,42 %), et les actions ordinaires de cette même banque de 70,50 $ à 71,05 $ (+0,78 %), ainsi que les actions ordinaires et prioritaires de la Byblos Bank de 1,85 $ à 1,89 $ et de 1,86 $ à 1,90 $ respectivement (+2,15 %). Du côté des perdants, on a relevé la baisse des actions ordinaires de la banque BEMO de 4,15 $ à 4 $ (-3,61 %) et des actions préférentielles de la Byblos Bank de 105 $ à 101,50 $ (-3,33 %), alors que les certificats GDR de la Bank Audi et les actions préférentielles de la Bank of Beirut se sont maintenus à 66,10 $ et à 25 $ respectivement. Aux industrielles, les actions du cimentier Holcim se sont repliées de 2,24 $ à 2,23 $ (-0,44 %) et celles de Uniceramic de 1,30 $ à 0,91 $ (-30 %). En effet, l’indice BLOM des valeurs libanaises a reperdu d’une huitaine à l’autre 1,33 % à 1 312,67 points, dans des échanges un peu plus nourris. Ceux-ci ont porté la semaine dernière sur 889 453 titres d’une valeur de 14 881 769 $, contre 1 020 928 titres d’une valeur de 9 532 014 $ pendant la semaine qui l’a précédée. Élie KAHWAGI