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États-Unis - Bush apporte son soutien à Hastert L’affaire Foley, un scandale à exploiter avec précaution par les démocrates

Le scandale sexuel qui déchire la majorité du président Bush est un atout providentiel pour l’opposition, à un mois des élections parlementaires du 7 novembre. Mais c’est une affaire qu’elle doit manier avec précaution, préviennent les experts. Dès la démission du parlementaire Mark Foley, le 29 septembre, à la suite de la révélation de ses conversations électroniques scabreuses avec des lycéens travaillant au Congrès, la chef de l’opposition Nancy Pelosi a réclamé l’ouverture d’une enquête interne, pour savoir s’il avait bénéficié d’une indulgence coupable de sa hiérarchie. Depuis lors, l’état-major démocrate est resté largement silencieux, laissant les responsables républicains s’emmêler dans leurs explications et se défausser les uns sur les autres. Pour le politologue Larry Sabato, de l’Université de Virginie, il s’agissait d’appliquer « un vieil axiome en politique : ne t’occupe jamais de tes adversaires quand ils sont en train de se suicider ». Aussi pendant plusieurs jours l’affaire Foley n’a-t-elle été mentionnée que par une poignée de candidats en campagne. Mais avec l’annonce jeudi que le président républicain de la Chambre Dennis Hastert n’avait aucune intention de démissionner, et qu’il se contentait d’une enquête parlementaire interne et de réformes aux contours vagues, la stratégie démocrate a d’un coup monté en intensité. Surtout que le président George W. Bush a appelé jeudi soir Dennis Hastert pour lui exprimer son total soutien. « Ce Congrès républicain a maintenant complètement trahi le peuple américain », a ainsi sermonné le chef de l’opposition au Sénat Harry Reid. Pour M. Sabato, de telles attaques sont prévisibles, mais risquent d’être contre-productives : L’opposition « n’a aucun intérêt à entrer dans le débat, mais ils ne peuvent pas résister », regrette-t-il. Le risque, c’est que si les démocrates choisissent de donner libre cours aux attaques, « ils risquent d’être considérés comme trop négatifs » par l’électorat, estime Eric Davis, professeur à Middlebury College. Et puis s’ils en font trop, « la question se pose : est-ce que ce n’est pas plutôt par opportunisme qu’au nom des principes ? » souligne David Corbin, de l’Université du New Hampshire. Certains républicains tentent d’ailleurs de jeter le soupçon sur la date qui aurait été délibérément choisie pour faire éclater le scandale : « On a de la chance que les messages électroniques au contenu sexuel explicite aient été mis au jour, mais la date à laquelle ils ont été publiés est pour le moins un sujet d’inquiétude », a ainsi écrit le chef de la majorité républicaine John Boehner.

Le scandale sexuel qui déchire la majorité du président Bush est un atout providentiel pour l’opposition, à un mois des élections parlementaires du 7 novembre. Mais c’est une affaire qu’elle doit manier avec précaution, préviennent les experts.

Dès la démission du parlementaire Mark Foley, le 29 septembre, à la suite de la révélation de ses conversations...