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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef du CPL répond au Premier ministre et déplore la position de Bkerké Aoun : « Le Liban n’aura de repos que lorsque Siniora s’en ira »

Le chef du Bloc parlementaire du changement et de la réforme, le général Michel Aoun, a poursuivi hier ses attaques contre le gouvernement, répondant avec virulence aux propos du Premier ministre Fouad Siniora qui avait indiqué jeudi qu’il était réconforté par le fait que le chef du CPL ne fait pas partie du cabinet. Le général Aoun a également adressé une salve de critiques à Bkerké. Accompagné d’une délégation de députés appartenant à son bloc, Michel Aoun a inspecté hier les travaux en cours dans la circonscription de Kesrouan-Jbeil pour rebâtir les ponts détruits par l’armée israélienne durant la guerre. Michel Aoun a immédiatement enchaîné dans un discours prononcé à l’occasion sur la marginalisation des régions de Kesrouan et de Jbeil par les gouvernements successifs durant les seize dernières années. « Depuis septembre 2005, nous avons œuvré pour que ces régions ne soient plus marginalisées. Mais il semble que le gouvernement soit déterminé à marginaliser ces deux cazas et à ignorer les droits des citoyens, dans un processus similaire à la déclaration ministérielle, dont les promesses étaient des mensonges qui sont restés à l’état de paroles. Nous mettons le Premier ministre devant ses responsabilités, puisqu’il semble n’avoir conscience que de celles qui le lient à Solidere. C’est comme si (...) l’État se limitait à deux kilomètres carrés dans le centre-ville », a indiqué le général Aoun. « Cette situation est intolérable, et nous ne pouvons plus l’admettre désormais. Surtout lorsque nous voyons des routes comme celles de Faraya et de Laqlouq ou de Jbeil, qui ont besoin d’être réhabilitées. Il (Siniora) nous promet toujours et ne tient jamais ses promesses. C’est comme lorsqu’il a promis de payer aux déplacés de la Montagne lundi dernier. Il leur a payé avec des promesses. Dieu ait l’âme de ceux qui croient aux promesses du Premier ministre et du gouvernement », a-t-il poursuivi. En réponse aux propos de M. Siniora, selon qui les Libanais sont satisfaits des prestations du gouvernement, Michel Aoun a répondu : « Ils sont contents de son bonheur. Il a dit plus que cela, affirmant qu’il était réconforté par mon absence du gouvernement. Il est certain qu’il est réconforté au sein du gouvernement actuel. Pourrait-il l’être s’il avait au sein du cabinet un homme comme moi qui lui rappelle ses devoirs nuit et jour et qui lui attire l’attention sur les vols ? Il a également dit que je souhaitais ouvrir les dossiers du passé et actuels. Il est normal que ceux qui ont honte de leur passé n’osent pas ouvrir les dossiers du passé. Il est certain qu’il sera reposé par mon absence du gouvernement parce que je suis fatigant. Je suis là pour fatiguer les responsables et non pour fatiguer les gens qui m’ont accordé leur confiance. Il est certain que je fatiguerai Siniora et que je ne le laisserai pas se reposer. Je lui assure aussi que le Liban ne sera réconforté que lorsqu’il ne sera plus là. » Évoquant ensuite le lien fait par Bkerké entre la revendication d’un cabinet d’union nationale et le danger du sabotage du tribunal international, Michel Aoun a affirmé : « J’ai lu le communiqué avec beaucoup de regrets. Je déplore le fait qu’une instance comme Bkerké et les évêques puissent s’abaisser au niveau de positions fondées sur des données fausses et des rumeurs mensongères. Il semble que certains adolescents en politique aient tiré des conclusions données et les aient considérées comme une réalité. Cela est malheureux. J’ai été personnellement le premier à parler du tribunal international mixte, puis le Bloc du changement et de la réforme a soutenu la formation du tribunal international pour statuer dans les crimes qui ont été commis. Cependant, ce tribunal dont ils parlent, nous ne savons pas encore quels en sont les statuts pour en parler. » Et d’ajouter : « Fonder sa position sur des rumeurs constitue une grave erreur, aussi importante que l’instance qui en est à l’origine. Nous aurions souhaité qu’on nous pose la question, d’autant qu’ils ont la possibilité de le faire. Nous ne sommes ni le Hezbollah ni des Syriens. Nous sommes le Bloc du changement et de la réforme. » « Nous avions été les premiers à réclamer un remaniement ministériel et la formation d’un cabinet d’union nationale pour qu’il assume le fardeau de la guerre et rassure le peuple. Tant que le gouvernement actuel est là, il n’y aura pas d’assurance et les vols se poursuivront sans limites. Les dossiers resteront en suspens. Lorsqu’ils demandent au général Aoun d’ouvrir les dossiers, cela veut dire que le procureur général s’est désisté de ses prérogatives. Le gouvernement est obligé de coopérer avec nous pour trouver une solution à ces dossiers corrompus. De toute façon, le temps de la reddition de comptes n’est pas venu. Nous avons placé ce dossier entre les mains de l’opinion publique et nous pensons qu’elle est le juge et qu’elle est à même de revendiquer ses droits », a estimé le général Aoun. Le chef du CPL a estimé qu’il appartenait à Bkerké de rectifier sa position. « Mais, en politique, les procès d’intention qui sont à la base des positions sont mauvais », a-t-il souligné, déplorant que l’Assemblée des évêques n’ait pas plutôt évoqué le dossier problématique des déplacés. Concernant la campagne pour la chute du gouvernement, Michel Aoun a indiqué : « Il y a eu de nombreuses positions appelant à attendre la fin du ramadan. Sayyed Hassan Nasrallah a demandé que le mois du ramadan soit une période de réflexion et de méditation pour le cabinet. Mais il apparaît jour après jour que le gouvernement est déterminé à rester ad vitam æternam. Moi je leur affirme qu’ils ne pourront pas se maintenir éternellement », a-t-il conclu.

Le chef du Bloc parlementaire du changement et de la réforme, le général Michel Aoun, a poursuivi hier ses attaques contre le gouvernement, répondant avec virulence aux propos du Premier ministre Fouad Siniora qui avait indiqué jeudi qu’il était réconforté par le fait que le chef du CPL ne fait pas partie du cabinet.
Le général Aoun a également adressé une salve de critiques à...