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Des Saoudiens soignent les corps pour gagner les cœurs des Libanais

L’Arabie saoudite ne se contente pas d’assister financièrement le Liban : à la lisière de l’hippodrome de Beyrouth, le Croissant-Rouge saoudien a installé un immense hôpital de campagne où il prodigue des soins gratuits aux Libanais, rapporte Haro Chakmakjian de l’AFP. « J’adore les courses de chevaux, mais je n’ai même pas le temps d’appeler ma famille », affirme Saoud al-Omani, un chirurgien diplômé de l’Université d’Édimbourg, en Écosse, qui dirige une équipe de 115 médecins et infirmiers assistés par 40 membres du corps médical libanais. « Bien sûr, tout le monde est payé » par la monarchie pétrolière, affirme-t-il. Des patients sont assis dans un coin ombragé face à 18 conteneurs sur roues, des « cliniques » équipées d’air conditionné, aux couleurs blanches frappés du croissant rouge, attendant leur tour. À l’intérieur, des praticiens donnent des consultations et peuvent même opérer, le complexe étant équipé d’un bloc chirurgical. Les équipes médicales sont opérationnelles depuis le 5 août, trois semaines après le début de l’offensive israélienne contre le Hezbollah. Ryad a fourni une aide de plus de 500 millions de dollars au Liban et a déposé auprès de la Banque centrale un milliard de dollars pour soutenir la livre. Le roi Abdallah a en outre décidé de prendre en charge les frais de scolarité de l’ensemble des élèves des écoles publiques pour l’année scolaire 2006-2007. Déjà, après les accords de Taëf, l’Arabie saoudite avait octroyé une aide financière importante pour la reconstruction du pays. Les médecins, en blouses orange fluorescent et turquoise, ont déjà traité 50 000 patients de toutes les confessions. Les patients peuvent être admis pour un maximum de 24 heures, que les équipes médicales espèrent prolonger jusqu’à trois jours. « Nous ne demandons pas aux patients d’où ils viennent. Nous leur demandons leur nom, âge et sexe », affirme le Dr Omani, 47 ans, qui a déjà participé à des missions humanitaires au Kosovo, en Iran et en Irak. « Nos patients peuvent avoir été victimes indirectement de la guerre, ou cela peut être juste une consultation. Il ne faut pas oublier que l’infrastructure a été gravement touchée au Liban, où la médecine est chère », a ajouté le chirurgien, qui porte un appareil acoustique depuis qu’il a été blessé durant la guerre du Golfe de 1991. L’hôpital de campagne traite aussi des cas psychiatriques, en particulier d’enfants. Il est équipé d’une unité de soins intensifs, d’un service postopératoire, d’une pharmacie, d’une salle de prière, de cinq ambulances et d’ordinateurs. « Nous pouvons traiter 100 cas d’urgence par jour, et nous avons pratiqué plus de 700 opérations jusqu’à aujourd’hui », affirme le docteur Omani. Le nombre de patients a nettement diminué par rapport au chiffre initial de 1 300 par jour, et le mois de jeûne du ramadan a limité les heures d’ouverture. « Dieu merci, ils nous reçoivent, car même si on est mourant, le gouvernement ne nous admettra dans aucun hôpital si on n’a pas d’argent », affirme Majida Habash, une habitante de la banlieue sud. « Nous n’avons pas reçu d’aide du Hezbollah, peut-être parce que notre maison n’a pas été détruite », ajoute cette femme de 32 ans.

L’Arabie saoudite ne se contente pas d’assister financièrement le Liban : à la lisière de l’hippodrome de Beyrouth, le Croissant-Rouge saoudien a installé un immense hôpital de campagne où il prodigue des soins gratuits aux Libanais, rapporte Haro Chakmakjian de l’AFP.
« J’adore les courses de chevaux, mais je n’ai même pas le temps d’appeler ma famille », affirme Saoud...