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Actualités - CHRONOLOGIE

Le «nouveau roman indien» en tête d’affiche

La guerre des gangs à Bombay, l’audacieux voyage d’une jeune provinciale dans une mégapole, la face cachée du cinéma de «Hollywood»: le roman indien en anglais – en pleine mutation dans son contenu et son style – est la tête d’affiche de la Foire du livre de Francfort. «L’Inde est un immense paradoxe: à la fois changeante et immuable, moderne et encore enracinée dans ses traditions. Et notre littérature a beaucoup à dire sur cela. C’est un grand moment d’histoire», estime la romancière Namita Gokhale, invitée à la 58e Foire du livre. Quelque 70 écrivains, comme Vikram Seth, Vikram Chandra ou Shashi Tharoor, devraient être à Francfort cette semaine où l’Inde est l’invitée d’honneur du plus grand événement mondial de l’édition. «La littérature indienne n’est plus considérée comme quelque chose d’exotique. Elle est même devenue banale en Grande-Bretagne et aux États-Unis», explique Thomas Abraham, patron de Penguin India, l’un des plus gros éditeurs du pays. L’intérêt à l’étranger pour la littérature indienne en langue anglaise n’est pas nouveau. Déjà en 1997, The God of Small Things (Le Dieu des petits riens), le premier roman d’Arundhati Roy, avait été salué comme un événement littéraire dans tout le monde anglophone. Son auteur, une scénariste de cinéma, avait gagné le prestigieux prix littéraire Booker. Dix ans après, c’est Vikram Chandra qui devrait voler la vedette avec son roman-fleuve de 900 pages Sacred Games, publié en septembre et déjà convoité par l’éditeur américain Harper Collins. Sacred Games – avec pour toile de fond le milieu mafieux de Bombay, la capitale économique indienne – se présente à la fois comme un roman d’espionnage, un thriller, une histoire d’amour et une fresque politique. Vikram Chandra, 45 ans, appartient à une génération d’écrivains indiens parvenus à percer à l’étranger, comme Amitav Ghosh, Amit Chaudhuri et surtout Rana Dasgupta, un Indo-Britannique de 35 ans, grâce à son roman Tokyo, Cancelled (Tokyo: vol annulé) dans lequel des passagers bloqués à l’aéroport de New Delhi se racontent, chacun à son tour, une histoire extraordinaire. «Ces écrivains rompent avec les traditions», estime la romancière Shobhaa De. «Le contenu de leurs œuvres n’est pas spécifiquement lié à l’Inde et c’en est fini de l’écriture classique influencée par l’école britannique», analyse l’auteur à succès de Spouse, The Truth about Marriage (Époux, la vérité sur le mariage). «Ces écrivains ont été assez courageux pour couper les ponts», conclut-elle.
La guerre des gangs à Bombay, l’audacieux voyage d’une jeune provinciale dans une mégapole, la face cachée du cinéma de «Hollywood»: le roman indien en anglais – en pleine mutation dans son contenu et son style – est la tête d’affiche de la Foire du livre de Francfort.
«L’Inde est un immense paradoxe: à la fois changeante et immuable, moderne et encore enracinée dans ses...