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WEB CULTURE - Informer, agir et reconstruire : telles sont les priorités de Bibliban Un blog au secours des bibliothèques libanaises

Juillet-août 2006. Alors que les avions israéliens s’acharnent à démolir les ponts et l’infrastructure du Liban, de nombreux Libanais relèvent le défi de construire des passerelles. Des passerelles virtuelles qui prennent souvent la forme d’un blog, parfait outil de communication national et international, surtout en temps de blocus tous azimuts. Parmi les initiatives à retenir et qui continuent aujourd’hui à porter leurs fruits, Bibliban, http://bibliban.over-blog.com/ un blog créé par un groupe de bibliothécaires libanais et français dans le but de rassembler les informations sur les dégâts causés par les attaques israéliennes contre les infrastructures culturelles, et plus particulièrement les bibliothèques. Ce blog se propose aussi de rassembler les initiatives privées ou publiques destinées à réhabiliter et développer ces centres de lecture et de documentation. «Créé dans l’urgence, durant la période de guerre qu’a vécue le Liban, ce blog était notre initiative militante à nous. Il se proposait au début de sensibiliser aux dégâts causés par les opérations militaires israéliennes contre les infrastructures culturelles libanaises et de devenir un instrument de communication pour les bibliothèques détruites, notamment pour les besoins en aide qu’elles requièrent», précise Marie-Hélène Bastianelli, experte française mise à disposition du ministère de la Culture et une des signataires de Bibliban. Le collectif compte également parmi ses membres: Hala Bizri (Bibliothèque nationale du Liban), Ismaïl Chahine (Bibliothèque de Hermel), Sawsan el-Habre (Lebanese American University), Hilda Nassar (Saab Medical Library, American University of Beirut, IFLA / RSCAO Information Coordinator), José de Raulin (Bureau du livre, ambassade de France au Liban), Maud Stephan (Université libanaise) et Elsa Zakhia (Institut français du Proche-Orient). «Le blog a reçu un accueil qui a dépassé nos espoirs. De nombreux messages de solidarité et des offres de soutien nous sont parvenus», indique Maud Stephan. Un dossier, comprenant une estimation financière des dommages et des besoins et l’élaboration d’un projet de réhabilitation et de réactivation des bibliothèques touchées par l’agression, est actuellement mis en ligne. On apprend ainsi que 33 (sur 70) bibliothèques ou Clac (centres de lecture et d’animation culturelle) ont été fermés ou détruits. Le blog mentionne aussi que les bibliothèques épargnées ont eu un rôle social clef: «La bibliothèque est alors devenue un lieu privilégié pour passer le temps, tant pour les déplacés que pour les habitants eux-mêmes. Certaines bibliothèques ont connu un nombre record de visiteurs pendant cette période (trois fois plus que d’habitude) et aussi un nombre record de prêts à domicile (multiplié par 4). Les ouvrages les plus demandés étaient les romans, les livres politiques, les ouvrages concernant les religions, ainsi que des livres de culture générale.» Certaines sont devenues «des centres d’informations», d’autres ont entrepris des «activités diverses» en faveur des enfants notamment. En plus d’une carte des lieux sinistrés, le blog lance un cri d’alarme aux congressistes de l’IFLA (qui s’est tenu à Séoul du 20 au 24 août). Dans le message envoyé aux congressistes, Maud Stephan indique que «le Liban connaissait depuis l’année 2000 une dynamique pour la création et l’animation de bibliothèques publiques avec un réseau de soixante-dix bibliothèques. Aujourd’hui, 30 bibliothèques publiques sont fermées ou détruites. Sans compter les bibliothèques scolaires et universitaires, ainsi que les écoles elles-mêmes, abandonnées, détruites ou transformées en refuges pour les familles déplacées. Des centres culturels et de documentation, mémoire du pays, ont été bombardés et détruits. «La Bibliothèque nationale du Liban a connu déjà les ravages de 16 années de guerre. Tous les efforts pour remettre sur pied cette institution risquent aujourd’hui de s’avérer inutiles et l’équipe risque de se disperser, les contrats de travail ayant été suspendus.» Le collectif Bibliban invite ainsi leurs collègues ou autres mécènes à manifester leur solidarité morale et matérielle avec les bibliothèques du Liban «qui peuvent constituer un instrument précieux pour la paix et la tolérance». M.G.H.
Juillet-août 2006. Alors que les avions israéliens s’acharnent à démolir les ponts et l’infrastructure du Liban, de nombreux Libanais relèvent le défi de construire des passerelles. Des passerelles virtuelles qui prennent souvent la forme d’un blog, parfait outil de communication national et international, surtout en temps de blocus tous azimuts.
Parmi les initiatives à retenir et...