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Melhem Khalaf ou la contagion civique

Avocat, Melhem Khalaf (43 ans) enseigne le droit du monde arabe à l’Université Saint-Joseph. Mais le jeudi soir venu, cet homme de bureau et de prétoire se métamorphose en ce qu’il est véritablement : un passionné de la solidarité, un homme aux convictions civiques contagieuses, un Libanais à plein temps. Melhem Khalaf, qui n’a qu’un mot à la bouche, Liban, s’est engouffré sans retour, dès la fin de l’adolescence, dans ce type d’action. Son association, Offre-Joie, existe depuis une vingtaine d’années. La restauration des prisons les plus sordides, c’est lui ; les prières en commun des musulmans et des chrétiens de tous rites, sur le perron du musée de Beyrouth, c’est encore lui. L’intervention dans le quartier le plus pauvre du Liban, Bab el-Tebbané, à Tripoli, c’est lui encore. Du Nord au Sud et d’Est en Ouest, du Akkar à Nakoura et de Zahlé à la prison des femmes de Beyrouth, il organise des opérations dont l’efficacité, pour être réelle, reste secondaire par rapport à ce qu’il recherche véritablement : créer un espace de solidarité où les Libanais qui ne se connaissent pas se rencontrent, fraternisent et s’oublient pour être ce qu’ils sont, des compatriotes. Mais la solidarité humaine, concrète, palpable, rapide, ce n’est pas rien non plus. Offre-Joie reste une association aux moyens modestes. Son fond annuel de roulement s’élève à environ 20 000 euros venus d’Offre-Joie France, grâce à un réseau de solidarité français lié à sœur Emmanuelle. Le reste ainsi que les dons en nature, ce sont les bénévoles qui les apportent. Le temps et les bras Les bénévoles donnent leur temps et leurs bras (de quelques jours à quelques semaines, voire à quelques mois), leur cœur et leur élan. Les dons en nature viennent, eux, dans la gratuité et la transparence la plus totale. Le ciment – 50 tonnes –, les vitres, les tuiles et le bois sont venus cette fois, et comme chaque fois, sur des coups de téléphone. Quand ils sont sûrs de la destination finale de leurs dons, les hommes, en général, ont le geste qu’il faut. Ces dons finissent par chiffrer. Pour Qaouzah, l’apport est de quelque 20 à 25 000 dollars, ce qui n’est pas négligeable, mais reste naturellement inférieur aux besoins. Le fonctionnement de l’aide est tout aussi simple : après consultation de professionnels, d’architectes, d’ingénieurs bénévoles, les volontaires exécutent les tâches qui leur sont confiées sous la direction de maîtres artisans – tous payés – qui exécutent les tâches techniques, enduit, boiserie, construction de murs. À toutes les étapes, les habitants sont impliqués dans ce travail bénévole, l’essentiel étant, aux yeux d’Offre-Joie, d’éviter que les personnes aidées deviennent des « personnes assistées ».
Avocat, Melhem Khalaf (43 ans) enseigne le droit du monde arabe à l’Université Saint-Joseph. Mais le jeudi soir venu, cet homme de bureau et de prétoire se métamorphose en ce qu’il est véritablement : un passionné de la solidarité, un homme aux convictions civiques contagieuses, un Libanais à plein temps. Melhem Khalaf, qui n’a qu’un mot à la bouche, Liban, s’est engouffré...