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Actualités - CHRONOLOGIE

Le redressement économique tributaire des conditions politiques L’après-guerre laisse un Liban en crise

En évacuant le Liban-Sud, les Israéliens laissent derrière eux un pays qui a payé un lourd tribut économique à la guerre et qui traverse une crise politique profonde. Tous les indicateurs économiques ou presque sont au rouge : exportations et tourisme en baisse, pertes et baisse d’activité à l’aéroport et au port de Beyrouth, poumons économiques du pays, chute des revenus de l’État et hausse des dépenses. « 57 % des jeunes Libanais de 20-24 ans envisagent leur avenir à l’étranger », estime un sondage réalisé au lendemain de la guerre pour le mensuel économique libanais Le Commerce du Levant d’octobre qui consacre un dossier à l’après-guerre. Pour 2006, le FMI prévoit une récession de 3,2 % contre une croissance de 3 % prévue avant l’offensive israélienne. La Bank Audi estime que la croissance sera nulle au meilleur des cas cette année, alors que les prévisions la chiffraient à 5 %. Les dégâts matériels directs infligés au pays ont été estimés à 3,6 milliards de dollars, mais des chiffres plus alarmants sont publiés chaque jour. La Banque mondiale, qui vient d’accorder 70 millions de dollars en soutien aux efforts de reconstruction, a prévenu que « le Liban est un des pays les plus endettés du monde, avec une dette publique (38,6 milliards de dollars) au-dessus de 180 % de son PIB ». « Le pays ne peut supporter d’emprunter encore plus pour reconstruire », affirme la Banque mondiale, alors que le déficit budgétaire total devrait doubler à 3,85 milliards de dollars cette année par rapport à 2005. En outre, prévient l’économiste Kamal Hamdane, dans un entretien à l’AFP, « il ne suffit pas de reconstruire alors que les circuits de production demeurent bloqués ». « Le redressement économique ne peut être limité à la seule reconstruction. Il ne faut pas revenir à la situation d’avant-guerre, mais arriver à lancer le processus de réformes institutionnelles et économiques, déjà envisagé avant guerre, pour établir la croissance et utiliser les aides à bon escient », ajoute-t-il. « À défaut, le Liban risque de s’enfoncer dans la crise économique, ce qui aura pour effet de renforcer les conflits internes et de recréer un terrain proprice aux interventions extérieures », souligne M. Hamdane. « La reconstruction et le redressement économique nécessitent le retour de la confiance des investisseurs, et cette confiance est tributaire de conditions politiques internationales et locales », ajoute-t-il. En attendant, les défis socio-économiques s’amoncellent, tandis qu’une partie seulement de l’aide d’urgence (près de 1,8 milliard de dollars) promise par les donateurs pour la reconstruction est disponible, selon les experts interrogés par l’AFP.
En évacuant le Liban-Sud, les Israéliens laissent derrière eux un pays qui a payé un lourd tribut économique à la guerre et qui traverse une crise politique profonde.
Tous les indicateurs économiques ou presque sont au rouge : exportations et tourisme en baisse, pertes et baisse d’activité à l’aéroport et au port de Beyrouth, poumons économiques du pays, chute des revenus de...