Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L’ONU prise au piège des exigences contradictoires du Liban et d’Israël

Les Casques bleus de l’ONU chargés de garantir le calme à la frontière libano-israélienne sont pris entre les exigences contradictoires du Liban et de l’État hébreu, qui font des lectures opposées du mandat de cette force, soulignent experts et protagonistes. Et la suspension depuis mardi par Israël du retrait de ses soldats du Liban-Sud, étape majeure de la consolidation de la trêve, a illustré les difficultés que l’ONU peut rencontrer lorsque ces différences d’interprétation restent irrésolues. L’État hébreu a justifié cette suspension par la nécessité, à ses yeux, d’obtenir des assurances que la Finul prendra une part active dans le désarmement du Hezbollah. Cette exigence est fondamentale pour l’État hébreu, qui en avait fait l’objectif stratégique de sa récente offensive au Liban. Ni le Hezbollah ni le gouvernement libanais ne considèrent que le rôle des Casques bleus est de réaliser ce que cette offensive en juillet et août n’a pas accompli : la neutralisation de l’arsenal de la formation chiite. « Vous avez affaire à des populations locales, des gens qui vivent dans la région, et toute tentative de mise en œuvre forcée peut donner le sentiment d’une occupation », avertit Timor Goksel, ancien porte-parole et conseiller politique de la Finul. La résolution 1701 évoque la question du désarmement de la formation chiite mais reste floue sur les mécanismes. Elle stipule que l’armée libanaise et la Finul doivent être les seules forces armées présentes au Liban-Sud, mais, selon le texte, l’armée est chargée d’intercepter les armes du Hezbollah qu’elle verrait, et non de les rechercher. La Finul a, elle, pour mission de « prêter assistance au gouvernement libanais sur sa demande ». Elle est autorisée « quand elle le juge possible, dans les limites de ses capacités, à veiller à ce que son théâtre d’opérations ne soit pas utilisé pour des activités hostiles ». « Les Israéliens doivent accepter le fait que les troupes internationales ne sont pas venues pour se battre, ce n’est pas le rôle d’une force de maintien de la paix », a encore souligné M. Goksel, dans un entretien avec l’AFP. Face au durcissement de la position israélienne, le Liban a lui aussi rappelé ce qu’il considérait être comme la mission primordiale de l’ONU : garantir un retrait israélien des terres libanaises encore occupées, soit dix secteurs le long de la frontière. « L’expérience nous enseigne que les Israéliens n’agissent que sous la pression, a commenté pour l’AFP un haut responsable militaire libanais, parlant sous le couvert de l’anonymat. Il faut une intervention du Conseil de sécurité, sinon il y aura encore plus de problèmes plus tard. » « Le Hezbollah n’est plus déployé avec ses armes et les Israéliens savent que ce dernier s’est engagé à respecter la 1701, a poursuivi ce responsable. Ils cherchent des justifications pour sans doute négocier de nouveaux arrangements de sécurité », a-t-il ajouté.
Les Casques bleus de l’ONU chargés de garantir le calme à la frontière libano-israélienne sont pris entre les exigences contradictoires du Liban et de l’État hébreu, qui font des lectures opposées du mandat de cette force, soulignent experts et protagonistes. Et la suspension depuis mardi par Israël du retrait de ses soldats du Liban-Sud, étape majeure de la consolidation de la...