Le Liban dont je rêve

Il m’arrive parfois, dans des moments d’espoir, d’envisager mon pays dans un contexte différent de celui que nous avons toujours connu depuis notre enfance. Je rêve d’un Liban essentiellement touristique où tous nos efforts seraient orientés vers un accroissement de nos capacités afin de rendre à ce pays sa vocation première : être essentiellement un pays touristique ouvert à tous, où chaque citoyen, riche ou pauvre, aurait sa place et pourrait profiter de ses bienfaits. Je rêve d’un Liban qui recevrait chaque année plus de 5 millions de visiteurs, autant que sa propre population, et cela peut devenir une réalité si l’on sait puiser aux sources inépuisables que sont nos émigrés, nos amis des pays arabes et des nations francophones et amies. Je rêve que le gouvernement qui nous gouverne, et en qui j’ai pleine confiance, suive une politique essentiellement touristique, basée sur le tourisme de classe, le tourisme médical et le tourisme de groupe. Je signale à ce niveau que l’Université des sciences humaines de l’USJ possède une section pour l’aménagement touristique et culturel qui devrait être encouragée pour fournir un personnel adapté à nos prestations futures. Si cette politique est appliquée à la lettre, je suis certain qu’en très peu de temps le chômage serait complètement résorbé et qu’une ère de tranquillité régnerait sur tout le Liban. Nous avons la chance, depuis que le Liban existe, d’appartenir à cette zone de lait et de miel dont parle la Bible et qui serait le premier pas vers le paradis. Éliminons la politique, éliminons les causes de dissensions, éliminons les trublions qui travaillent pour des intérêts non libanais, laissons enfin les Libanais profiter des bienfaits de leur sol et nous serons le pays le plus heureux de la terre. Il faudrait inclure une petite condition à suivre tous : demander à chaque Libanais sincère de travailler de tout cœur, sans arrière-pensée, pour le bien-être de ce pays, sans penser au gain immédiat à en tirer, et nous aurons ainsi préparé à nos enfants des lendemains tranquilles et heureux. Raymond NAHAS