Plus de la moitié des personnes âgées ne bénéficient pas d’une couverture médicale Les soins palliatifs, une discipline qui attend d’être développée au Liban

La Maison Notre-Dame est la première maison à être transformée au Liban en une institution privée pour la gériatrie et les soins palliatifs. Toute exemplaire soit-elle, cette réalisation des sœurs des Saints-Cœurs ne reflète malheureusement pas la situation réelle de la prise en charge des personnes âgées ou en fin de vie, qui demeure déficiente au Liban. En fait, plus de la moitié des personnes du troisième âge ne bénéficient pas d’une couverture médicale. À cela s’ajoutent les activités et services entrepris par les institutions qui accueillent des personnes âgées et qui « tiennent compte beaucoup plus de l’hébergement de cette classe que de ses besoins ou attentes ». Sur le plan médical, les personnes en fin de vie continuent à subir des traitements disproportionnés, parce que, d’une part, certains médecins refusent d’abandonner un traitement, considérant « que la mort marque leur échec » et parce que, d’autre part, les familles « n’acceptent pas un pronostic défavorable et réagissent en s’adressant à un autre médecin supposé plus compétent ». Pour ne pas tomber dans le piège de l’euthanasie, « une tendance très développée en Europe et aux États-Unis », il est essentiel de « renoncer à l’acharnement thérapeutique » et de penser « à développer une médecine raisonnable ». Cela ne signifie pas pour autant « vouloir la mort du malade », mais accepter que sa situation nécessite des soins différents que ceux offerts par la médecine curative. Tel un leitmotiv, ces appels à recourir à une médecine raisonnable et à privilégier les soins palliatifs « qui s’adressent au patient en tant que personne humaine » ont été repris par des spécialistes étrangers dans le cadre du premier congrès de la Maison Notre-Dame organisé à la veille du conflit israélien. Plusieurs interviews sur ce sujet ont été recueillies par « L’Orient-Le Jour ». Nada MERHI