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Washington commence à afficher son impatience à l’égard des dirigeants irakiens Saddam Hussein expulsé du tribunal sur ordre du nouveau juge
le 21 septembre 2006 à 00h00
La dixième audience du procès de Saddam Hussein, accusé de génocide contre les populations kurdes, s’est ouverte hier à Bagdad dans une ambiance mouvementée sous la présidence d’un nouveau juge, qui a ordonné au président déchu de quitter la salle, alors que le procès a été ajourné à lundi 25 septembre. Par ailleurs, Washington commence à afficher son impatience à l’égard des dirigeants irakiens.
Mohammad al-Oreibi al-Majid al-Khalifa, un chiite qui avait été l’adjoint du président du tribunal Abdallah al-Amery, a présidé les débats du procès après la révocation mardi de son prédécesseur par le gouvernement, pour partialité. Abdallah al-Amery, qui a 25 ans d’expérience et a occupé les fonctions de juge sous l’ancien régime, a provoqué un tollé contre lui dans les communautés kurdes et chiites pour avoir nié que Saddam Hussein soit un dictateur lors d’un échange amical jeudi dernier. Cette décision, qui nuit à la crédibilité de la cour alors que le gouvernement clame haut et fort vouloir respecter l’indépendance de la justice, a été justifiée par le souci de « préserver la neutralité du tribunal », dans un communiqué diffusé hier par le porte-parole Ali al-Dabbagh.
Hier, lors de l’audience, Saddam Hussein a interpellé le nouveau juge, lui disant : « Votre père était un garde de sécurité. » Le juge a aussitôt réagi en ordonnant : « Saddam, hors de la salle du tribunal », et l’ancien dictateur a alors été escorté dehors par des gardes.
Les avocats de la défense avaient peu avant protesté contre la révocation d’Abdallah al-Amery et annoncé leur retrait de l’audience.
Deux coaccusés de Saddam Hussein ont demandé de quitter la salle après son départ, mais le juge leur a ordonné de rester.
Par ailleurs, devant le peu de progrès observés sur le terrain, Washington commence à afficher son impatience à l’égard des dirigeants irakiens, critiqués pour leur incapacité à stabiliser l’Irak. Le président George W. Bush les a ainsi appelés à être « à la hauteur » s’ils veulent continuer à bénéficier du soutien des États-Unis. Le président américain a tenu des propos similaires à l’issue d’entretiens bilatéraux avec son homologue irakien Jalal Talabani, confirmant le soutien des États-Unis « aussi longtemps que le gouvernement irakien continue à prendre les décisions difficiles et nécessaires pour que la paix l’emporte ».
Le ton était également à l’impatience lors de la conférence de presse mardi de la commission américaine composée de cinq démocrates et cinq républicains chargés de fournir une évaluation « réaliste et franche » de la situation en Irak pour aider à formuler la politique des États-Unis dans ce pays.
« Le temps est compté, le niveau de violences est élevé. La marge d’erreur est étroite. Le gouvernement d’Irak doit agir. Le gouvernement d’Irak doit montrer à ses citoyens et aux citoyens des États-Unis qu’il mérite un soutien prolongé », a déclaré l’ancien élu démocrate Lee Hamilton, qui copréside cette commission avec l’ex-secrétaire d’État républicain James Baker.
Le New York Times s’est fait l’écho de l’impatience des autorités américaines en publiant hier en une un article intitulé « Les doutes s’accroissent sur la solidité du Premier ministre d’Irak ».
La dixième audience du procès de Saddam Hussein, accusé de génocide contre les populations kurdes, s’est ouverte hier à Bagdad dans une ambiance mouvementée sous la présidence d’un nouveau juge, qui a ordonné au président déchu de quitter la salle, alors que le procès a été ajourné à lundi 25 septembre. Par ailleurs, Washington commence à afficher son impatience à...
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