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Unique à défaut d’être uni

À l’école, la première leçon politique qu’on nous enseigne est que le Liban est un pays démocratique. Et depuis, jour après jour, tous les discours de nos politiciens nous le confirment. Quelle idée veulent-ils nous infiltrer dans la tête quand ils nous disent que la démocratie s’applique d’une façon unique au Liban où il s’agit d’une «démocratie consensuelle»? Drôle de concept... Comment peut-on se permettre d’autant dévier une définition reconnue partout dans le monde? Bizarrement, à l’université, les professeurs d’économie confirment à leurs étudiants que même au niveau de l’économie, le Liban est un pays à part, vu qu’aucune théorie, aucune expérience mondiale ne s’applique au cas libanais. Revenons à la démocratie. On se rappelle que sous le «mandat» syrien, nous subissions le monopole du «Bi Amrak Sido». Plus tard, nous sommes passés d’un monopole à l’autre, d’un slogan à l’autre, d’un «Zay Ma Hiyé» à un «el-Balad Machi». La situation actuelle diffère quelque peu puisqu’on remarque l’émergence d’un duopole: d’un côté, le Hezbollah, le CPL et la majorité des forces qui gouvernaient le pays avant le meurtre de Rafic Hariri et qui n’ont pas suivi le «trend» antisyrien; de l’autre, le Courant du futur et les forces du 14 Mars, dont la majorité des membres faisaient partie du gouvernement prosyrien de naguère et qui, par simple analyse des événements en cours, sont devenus ceux qui réclament la liberté et l’avènement d’un nouvel État libanais. Quelques-uns sont sincères dans leurs revendications, mais l’histoire nous a appris qu’on ne peut pas croire tout le monde et, comme dit le proverbe chinois: «Pardonnez toujours à vos ennemis, mais n’oubliez jamais leurs noms.» À cela s’ajoute un crescendo de discours agressifs et impolis, des discours qui blessent l’ouïe, qui font oublier que ces politiciens sont censés «être de bonne famille», comme on dit chez nous, et qui, pour la grande majorité d’entre eux, ont fréquenté les « bonnes écoles ». Comment inculquer à nos enfants les bonnes manières si tous les jours ils sont confrontés dans la rue, les radios et les télévisions à des propos injurieux? Il devient urgent de se rappeler la devise «l’union fait la force» ou encore l’exemple du fagot de roseaux (un seul roseau est facile à rompre, mais le fagot ne peut l’être). Et là, encore une fois, le cas libanais est unique, puisque ce fagot de roseaux se transforme en paquet d’allumettes : il suffit qu’une seule s’allume pour que tout s’enflamme. Mémoire courte ou occupés par d’autres considérations, les Libanais continuent à vivre dans l’espoir d’avoir un jour un pays dirigé d’une façon honnête et vraiment démocratique par un gouvernement qui respecte le citoyen. Mais comment aboutir à un gouvernement qui mette tout le monde d’accord et qui est en accord avec tout le monde ? Ils sont trop nombreux ceux qui veulent être califes à la place du calife et il y a si peu de sièges à pourvoir. Unique, notre démocratie, unique, notre économie, unique, notre résistance... Trouvera-t-on dans le proche futur cette unique solution? Johnny FENIANOS
À l’école, la première leçon politique qu’on nous enseigne est que le Liban est un pays démocratique. Et depuis, jour après jour, tous les discours de nos politiciens nous le confirment.
Quelle idée veulent-ils nous infiltrer dans la tête quand ils nous disent que la démocratie s’applique d’une façon unique au Liban où il s’agit d’une «démocratie...