Rechercher
Rechercher

Actualités

Le nouveau cabinet d’union nationale palestinien pourrait reconnaître Israël, selon les proches des islamistes Fin de règne pour le gouvernement Hamas

Le gouvernement palestinien contrôlé par le Hamas vit ses derniers jours dans l’attente de la mise en place d’un cabinet d’union nationale, après une période de 6 mois marquée par un boycott de la communauté internationale et une crise politique interne. Pour sortir de cette impasse diplomatique, le nouveau gouvernement, qui serait également dirigé par un Premier ministre membre du Hamas, pourrait reconnaître l’État d’Israël, même si l’organisation radicale ne le fait pas elle-même. Le gouvernement palestinien sortant a annoncé que ses ministres avaient mis leurs portefeuilles « à la disposition » du Premier ministre Ismaïl Haniyeh, qui sera reconduit à la tête du cabinet d’union, pour lui donner toute aptitude à composer la nouvelle équipe ministérielle, à laquelle se joindront notamment des membres du parti Fateh. Les spéculations vont bon train sur les noms des futurs détenteurs des portefeuilles, la composition du nouveau cabinet étant loin d’être arrêtée, a indiqué à l’AFP le porte-parole du bloc du Hamas au Parlement, Salah al-Bardawil, prévoyant des négociations ardues avec le Fateh. Selon toute vraisemblance, plusieurs postes-clés du gouvernement d’union – comme les Finances, les Affaires étrangères ou l’Intérieur – devraient échoir à des responsables du Fateh ou à des indépendants afin de rassurer les partenaires internationaux, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste. Les Palestiniens espèrent qu’un tel cabinet permettra une reprise des aides des donateurs internationaux, suspendues depuis l’entrée en fonctions du gouvernement Hamas fin mars, laissant les territoires palestiniens exsangues économiquement. Si les Européens ont envoyé des signaux positifs quant à une éventuelle levée du boycott, Israël et les États-Unis se sont montrés plus circonspects sur le respect de toutes les conditions posées par la communauté internationale : reconnaissance explicite de l’État hébreu, des accords internationaux et renonciation à la violence. « Il est clair que le gouvernement d’union nationale ne respectera pas la condition de l’arrêt des violences et du terrorisme, essentielle pour obtenir une légitimité internationale », a affirmé la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, en visite à Washington. « Nous sommes convaincus que les principes du quartette représentent le consensus de la communauté internationale sur le moyen de progresser entre Israël et les Palestiniens », a déclaré de son côté la secrétaire d’État US, Condoleezza Rice. Pour lever ces doutes, le gouvernement d’union palestinien pourrait reconnaître l’État d’Israël même si le Hamas ne le fait pas lui-même, a déclaré hier Ahmad Youssef, conseiller politique de M. Haniyeh. « Si Israël accepte de se retirer de la bande de Gaza, de Cisjordanie et de Jérusalem, libère les prisonniers et permet le retour des réfugiés, nous pourrons envisager de reconnaître cet État », a-t-il dit. Le programme du cabinet d’union ne prévoit pas la reconnaissance d’Israël, mais satisfait à d’autres revendications. Le Hamas s’emploie depuis quelques jours à faire le distinguo entre ses positions en tant que mouvement et les positions qui seront celles du nouveau gouvernement. Cette démarche vise à donner un visage plus présentable au cabinet d’union. « La marge de manœuvre sera plus grande pour le gouvernement d’union que pour le Hamas », a précisé M. Youssef. « C’est ce que nous espérons, parce que si cela échoue, c’en sera fini de l’Autorité palestinienne tout entière. Le nouveau gouvernement est celui de tous les Palestiniens et le Hamas n’en représente qu’une partie », a-t-il conclu. En visite à Ramallah, le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, a appelé la communauté internationale à réévaluer sa politique « en matière d’aide et de contacts » vis-à-vis du prochain cabinet palestinien pour donner une impulsion nouvelle au processus de paix. Mme Livni a déclaré aussi qu’Israël continuerait de traiter avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, mais elle l’a invité à rester ferme envers le Hamas. M. Abbas a dépêché hier l’ancien Premier ministre Ahmad Qoreï en Syrie. M. Qoreï n’a pas exclu la possibilité de rencontrer le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, ainsi que des représentants d’autres mouvements palestiniens basés à Damas. Enfin, le parquet militaire israélien a fait appel de la libération de 18 officiels du Hamas ordonnée par un tribunal militaire. L’appel sera examiné lundi. Parallèlement, 7 cadres du Hamas ont été arrêtés par l’armée à Bethléem.
Le gouvernement palestinien contrôlé par le Hamas vit ses derniers jours dans l’attente de la mise en place d’un cabinet d’union nationale, après une période de 6 mois marquée par un boycott de la communauté internationale et une crise politique interne. Pour sortir de cette impasse diplomatique, le nouveau gouvernement, qui serait également dirigé par un Premier ministre membre du...