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Les lecteurs ont voix au chapitre

Un plan Marshall national La guerre terminée, les économistes en sont aux bilans les plus défaitistes. Les citoyens, sidérés, sont, eux, à la déprime la plus totale. Plus personne ne veut investir. Beaucoup veulent partir. Bref, c’est la face sombre du tableau. Objectivement, qu’en est-il ? Des dizaines de milliards de dollars sont placés dans les banques libanaises. La diaspora continue de transférer des fonds au pays. Une majorité d’émigrés refuse de considérer son éloignement comme définitif et ne rêve que de retour. Quelles sont les conclusions à tirer ? Pour les émigrés, il faut impérativement qu’ils continuent à investir au pays, à aider les parents restés sur place, ceux-ci étant les gardiens de leurs racines, de leurs rêves. Quant aux résidents, les plus aisés d’entre eux, surtout ceux qui possèdent des biens, ils doivent comprendre que la valeur de ceux-ci sera dérisoire dans un pays dépeuplé ou vieillissant. Leur choix est simple : consommer, en sachant que cet acte, par un effet de boomerang, va créer de la richesse, donc des emplois, des investissements et enfin une plus-value de leur patrimoine. Les Libanais, ces bâtisseurs qui par leur savoir-faire participent au développement de nombreux pays, ne doivent-ils pas réagir, retrouver confiance en eux-mêmes au moment où tant de nations de par le monde se décident à leur envoyer des aides matérielles et surtout ce qu’elles ont de plus cher : leurs propres jeunesses. Ce qui est en soi un acte de confiance dans la pérennité du pays du Cèdre. Philippe EL-DAHER À propos d’un sondage Je tiens d’abord à vous féliciter pour votre excellent sondage dont le sérieux se reflète bien dans les résultats publiés (L’Orient-Le Jour du lundi 28 août 2006). Cette expérience très concluante devrait vous encourager à la renouveler plus fréquemment. Ce qui m’a le plus marquée dans ces résultats, c’est qu’il semble bien que les 80 % d’électorat favorable que revendique le général Aoun ne semblent plus le suivre dans ses idées. En effet, d’après les résultats de ce questionnaire, il semble que 77 % des chrétiens sont pour que le Hezbollah rende ses armes, de même que 15 % seulement de cette même communauté ne sont pas du tout d’accord avec la gestion de M. Siniora durant cette crise. Or, tout partisan aouniste digne de ce nom aurait nécessairement répondu par la négative à ces deux questions. De ce fait, pouvons-nous en déduire que les vrais partisans de Aoun – c’est-à-dire ceux qui le suivent aveuglément – ne seraient plus que 15 à 20 % de la communauté chrétienne ? Vu la voie que le général continue de suivre, s’acharnant sur un gouvernement déjà fortement malmené par les conséquences d’une guerre imposée, affichant systématiquement des positions qui ne servent que la Syrie et ses alliés, critiquant continuellement la France et l’ONU, qui s’efforcent pourtant de trouver une issue salvatrice à ce conflit, on peut légitimement prévoir que sa popularité auprès de la communauté chrétienne continuera de décroître sensiblement. Tracy ABBOUD Paris Il y a urgence Le général Aoun s’égare, aveuglé par son ambition présidentielle. C’est triste de le voir s’époumoner à défendre l’indéfendable et à critiquer ceux qui nous gouvernent. Lorsqu’il était Premier ministre, notre général n’a pas fait mieux que de multiplier les destructions dans notre pays. Sous sa houlette, en quelques mois, notre pays aura terriblement souffert alors qu’il n’a pas su saisir les opportunités d’union nationale qui se sont présentées, grâce d’ailleurs à certaines de ses initiatives comme celle de la fermeture des ports illégaux. Si je devais voter aujourd’hui pour une présidentielle libanaise, c’est bien à Fouad Siniora qu’irait ma voix de chrétien maronite, puisqu’il faut encore parler comme cela dans mon pays. Il est temps qu’une nouvelle génération prenne le destin du Liban en main et qu’elle crée enfin un État moderne et laïc digne de ce nom. C’est dans la laïcité que s’épanouiront les différentes composantes de la société libanaise. C’est dans le cadre de cette laïcité que nous briserons les carcans étouffants de notre société féodale pour mener notre pays vers la modernité et la prospérité. Il y a urgence, car comment ne pas comprendre tous ces jeunes qui ne croient plus en l’avenir de leur pays et qui ne demandent qu’une chose : partir, partir loin de ce gâchis, afin de se créer un futur et pouvoir enfin rêver. Et nous, les exilés qui avons gardé tous nos liens avec notre pays, qui rêvions de rentrer y vivre nos vieux jours, nous doutons. Allons messieurs qui nous gouvernent, faites enfin passer l’intérêt du Liban au-dessus de vos petites ambitions personnelles. Jean-Louis ASSOUAD Les raisons du général (suite) Le général Aoun est libanais, c’est ce qui le différencie des autres. Il veut un État, alors que les autres veulent des mini-États. Et en plus il n’est ni pro-israélien ni prosyrien. Le général n’est pas un allié du Hezbollah ; il a conclu avec celui-ci un document d’entente qui pourrait englober d’autres parties. Quant à son « ambition présidentielle », s’il l’avait voulue, il aurait pu devenir président dès 1989. Le général Aoun est-il prosyrien, est-il pro-israélien. À cela, je réponds : ni l’un ni l’autre. Un dernier point : comment certains peuvent-ils juger qu’il n’est pas nécessaire de former un gouvernement d’union nationale, alors qu’il s’agit ni plus ni moins que d’appliquer l’accord de Taëf dont le premier point comporte la mise en place d’une telle équipe. L’autre raison, bien plus importante, est que quand on est en guerre ou qu’on sort d’une guerre, on forme un cabinet d’union nationale comme dans tous les pays civilisés. Joseph HAJAL Jiyeh, dimanche 3 septembre 2006... Quelques plages ont osé rouvrir. Pour ceux qui ont voulu retrouver un petit quelque chose de cette saison sinistrée, la déception est d’autant plus grande que les côtes souillées par le mazout depuis bientôt deux mois sont toujours désespérément laissées à l’abandon. Un novice saurait qu’il faut commencer à nettoyer à la source. Sachant que le courant est du Sud et que Jiyeh est l’origine de la marée noire, nettoyer au Nord reviendrait à commencer à laver un escalier par le bas. Trois semaines après l’arrêt des combats, les plages du Liban se meurent un peu plus chaque jour et personne ne bouge. Pourtant, nombreuses sont les bonnes volontés prêtes à aider au nettoyage. Il suffirait que le ministère de l’Environnement se ressaisisse, mette en place un plan d’action rapide, fasse appel aux volontaires. Et chaque minute compte avant l’arrivée de l’hiver et l’inversion des courants, qui risque d’entraîner la marée noire jusqu’aux belles plages de Tyr. Le problème est simple : soit le nettoyage se fait tout de suite, avant l’hiver et dans le bon sens, soit la mer se chargera toute seule de recracher des tonnes de mazout pendant des mois, voire des années, où bon lui semble. Et je ne pense pas que le Liban puisse se payer le luxe de compromettre une troisième saison d’été pour cause de négligence, mollesse ou manque d’organisation... Georges BOUSTANY Zeinab de Cana Chère Zeinab Petite fille à la main tendue vers le ciel De mon cœur je t’envoie « Salamati » Je ne peux oublier ton histoire Ni ton enfance Ni tes rires Ni ton visage Ni ton corps figé dans la mort Du haut de tes six ans Tu es magnifique, Zeinab Zeinab de Cana Petite fille à la main tendue vers le ciel Donne-la moi pour que je l’embrasse Pour que ma bouche s’imprègne de ton innocence Ton éternelle enfance Tu auras toujours six ans Lève-toi de tes cendres Et regarde Regarde. Ton pays a vaincu l’ennemi Regarde. La Résistance t’as vengée Tu peux aujourd’hui avec tes cousins danser au paradis Rire et jouer comme vous le faisiez à Cana Avant ce dimanche 30 juillet 2006 Le jour où du haut de tes six ans, tu as éternisé ton innocence. Zeinab Trad HAMADÉ
Un plan Marshall national

La guerre terminée, les économistes en sont aux bilans les plus défaitistes.
Les citoyens, sidérés, sont, eux, à la déprime la plus totale. Plus personne ne veut investir. Beaucoup veulent partir. Bref, c’est la face sombre du tableau. Objectivement, qu’en est-il ?
Des dizaines de milliards de dollars sont placés dans les banques libanaises. La diaspora...