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Obésité : une pandémie mondiale qui nécessite une action rapide et immédiate

Les gouvernements doivent tirer les leçons de la lutte contre le tabagisme et accentuer le combat contre l’épidémie mondiale d’obésité, a estimé le Pr Robert Beaglehole, directeur à l’OMS des maladies chroniques, au cours de la cérémonie de clôture du dixième Congrès international sur l’obésité dont les travaux ont été tenus à Sydney, en Australie. Signalant en ce sens «qu’il ne faut pas attendre cinquante ans» pour agir, le Pr Beaglehole a appelé les autorités de santé publique à «harceler» et éduquer les ministres qui douteraient encore de la gravité et de l’urgence du problème. Le monde compte désormais plus d’obèses que de personnes souffrant de malnutrition, ont rappelé les experts réunis une semaine durant à Sydney dans le cadre du congrès, signalant qu’un milliard d’habitants sont victimes d’excès pondéral, tandis que 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. Appelant à une refonte complète des politiques agricoles, qui encouragent actuellement une surproduction d’aliments gras et sucrés, les experts ont également insisté sur la nécessité de proscrire les publicités pour les en-cas gras et sucrés. Et cela, dans le but de lutter plus efficacement contre l’obésité, particulièrement chez l’enfant. «Personne ne peut contester le lien qui existe entre le marketing alimentaire et les enfants accusant un surpoids», a ainsi estimé Gerard Hasting, le porte-parole de l’Université écossaise de Stirling dans une conférence en marge du colloque. Les spécialistes qui incriminent les réclames pour les confiseries, boissons sucrées, biscuits et autres en-cas appellent à des mesures concrètes et à un cadre international pour combattre l’obésité qui a atteint des proportions pandémiques, selon les experts. «S’attaquer au problème de l’obésité chez l’enfant est la meilleure façon d’y parvenir», a jugé Neville Rigby, responsable d’une organisation de lutte contre l’obésité qui a mis en garde contre le nombre croissant d’enfants atteints de diabète de type 2. En effet, cette forme de diabète est de plus en plus fréquente même chez les jeunes et les enfants en raison de la forte augmentation de l’obésité due à un régime alimentaire trop riche en graisse animale et en sucre. Des études présentées dans le cadre du congrès ont montré par ailleurs que l’obésité frappe doublement les femmes, plus enclines à développer des maladies et davantage ostracisées que leurs égaux masculins. «Être une femme et obèse est la pire chose qui soit», a ainsi remarqué Berit Heitmann, conseillère auprès du gouvernement danois en matière de recherche médicale et de nutrition, expliquant que les femmes victimes d’un surpoids font l’amère expérience de la discrimination dès l’enfance, rejetées par leurs pairs dès l’âge de trois ans. Concrètement, ce préjudice se traduit dans le système éducatif par un nombre plus faible de bourses scolaires octroyées aux femmes obèses. Il se prolonge ensuite dans le monde du travail où «l’apparence et la taille semblent liées au fait de conserver emploi et salaire», a estimé l’experte. Et de résumer: «Les femmes obèses sont privées d’amis, de relations intimes, de liens sociaux, d’éducation, de salaires et de respect.» Mais cette inégalité se retrouve également au plan physiologique. À masse corporelle égale, diabète, hypertension et maladies cardio-vasculaires touchent davantage les femmes. «Le risque pour un homme de développer un diabète de type 2 est moitié moindre que pour une femme obèse», a indiqué Mme Heitmann.
Les gouvernements doivent tirer les leçons de la lutte contre le tabagisme et accentuer le combat contre l’épidémie mondiale d’obésité, a estimé le Pr Robert Beaglehole, directeur à l’OMS des maladies chroniques, au cours de la cérémonie de clôture du dixième Congrès international sur l’obésité dont les travaux ont été tenus à Sydney, en Australie. Signalant en ce sens...