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Actualités - CHRONOLOGIE

Le bloc chiite de Moqtada Sadr rejette le projet de fédéralisme Saddam Hussein accuse le tribunal de vouloir semer la discorde entre Irakiens

Le président irakien déchu Saddam Hussein a accusé hier le tribunal qui le juge pour génocide de chercher à semer la division entre les Irakiens, à la reprise de son procès sur l’horreur des campagnes antikurdes à la fin des années 80. Parallèlement, le bloc parlementaire du chef radical chiite Moqtada Sadr a rejeté le projet de loi sur le fédéralisme, alors que la violence se poursuivait en Irak, faisant 21 tués. Saddam Hussein et six de ses lieutenants sont jugés depuis le 21 août pour avoir ordonné et mis en œuvre les campagnes de répression Anfal (butin de guerre, selon le titre de la huitième sourate du Coran), qui auraient fait jusqu’à 180 000 morts au Kurdistan en 1987 et 1988. « Le début (des auditions des témoins) a pour objet de créer des divisions en Irak, entre Kurdes et Arabes. Y compris l’affaire du drapeau », a-t-il affirmé à la 4e audience tenue après une suspension de trois semaines. Le procès devant le Haut Tribunal pénal irakien reprendra aujourd’hui. Les autorités régionales kurdes ont annoncé leur refus d’arborer le drapeau irakien, hérité de l’ancien régime de Saddam Hussein, sur les bâtiments publics au Kurdistan. L’ex-dictateur a estimé que les propos des témoins alimentaient le sentiment que les Arabes sont « des racistes ». « Je voudrais adresser un message au peuple irakien : il ne doit pas porter la responsabilité de l’oppression des Kurdes. Je le dis pour l’histoire », a-t-il martelé. Il a ensuite cité des actions en faveur des Kurdes prises par son régime, citant la création de deux bataillons kurdes au moment de la guerre du Golfe en 1991, pour protéger la garde républicaine, ce qui, selon lui, reflète la confiance dans les Kurdes. Il a aussi dit qu’après la fin de la guerre Iran-Irak, en 1988, il avait donné des ordres pour qu’aucun Kurde ne soit arrêté. Dans des accès de colère, l’ancien homme fort de Bagdad a expliqué comment c’était lui qui avait promu l’autonomie des régions kurdes du Nord, le 11 mars 1970. Trois témoins ont défilé à la barre pour raconter les atrocités des campagnes d’al-Anfal, dont une ex-peshmerga, Katherine Élias Mikhaïl, témoignant à visage découvert. Les 6 coaccusés étaient présents, dont Ali Hassan al-Majid, surnommé Ali le chimique pour son rôle dans les bombardements chimiques des zones kurdes. Des incidents ont émaillé la séance : un avocat de Saddam Hussein, un Tunisien, s’est retiré de l’équipe de défense après le refus du juge de lui donner la parole. L’avocat d’un coaccusé a protesté contre l’attitude du procureur, l’accusant de guider les témoins à travers des hochements de tête. Parallèlement au procès, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a affirmé, dans un entretien avec la chaîne CBS, que Saddam Hussein était le responsable des centaines de milliers morts irakiens et iraniens dans la guerre entre les deux pays, bien que les États-Unis l’eurent soutenu à l’époque contre la République islamique. Elle a tenu des propos similaires sur la chaîne Fox, où elle a jugé « extravagante » l’idée que le monde se porterait mieux si Saddam Hussein était encore au pouvoir. D’autre part, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, se rend aujourd’hui en Iran pour une visite officielle de deux jours. En outre, le bloc parlementaire du chef radical chiite Moqtada Sadr, qui fait pourtant partie de la coalition chiite en Irak, rejette le projet de loi sur le fédéralisme qu’elle a présenté, a annoncé hier le chef du bloc, Falah Hassan Chanchal. Le groupe Sadr rejoint ainsi la position des blocs sunnites et laïcs, qui combattent le projet, car ils estiment qu’il risque de mener à l’éclatement du pays. « Nous rejetons ce projet de loi, car la création de régions autonomes sous occupation peut mener à la division et à la partition du pays », a affirmé M. Chanchal. « Partager le pays sur une base identitaire va aboutir à la création de régions kurde, chiite et sunnite. Cela revient à exécuter le plan occidental. En outre, qu’adviendra-t-il des régions où vivent deux communautés, les populations vont-elles être déplacées ? » a-t-il dit. Il a par ailleurs estimé que dans « le climat de tiraillements politiques actuel, une telle loi va creuser le gouffre entre les différentes composantes politiques et sociales ». Entre-temps, Bagdad a été secouée par de nouvelles violences. Un kamikaze, conduisant un véhicule bourré d’explosifs, s’est fait exploser près d’un centre de recrutement de l’armée tuant 14 recrues. Enfin, un groupe d’hommes armés a pris d’assaut et dynamité une mosquée chiite dans un village au nord de Bagdad, tuant 7 gardes et blessant 3 autres.

Le président irakien déchu Saddam Hussein a accusé hier le tribunal qui le juge pour génocide de chercher à semer la division entre les Irakiens, à la reprise de son procès sur l’horreur des campagnes antikurdes à la fin des années 80. Parallèlement, le bloc parlementaire du chef radical chiite Moqtada Sadr a rejeté le projet de loi sur le fédéralisme, alors que la...