Nucléaire - La réunion entre Larijani et Solana reportée à aujourd’hui Ahmadinejad veut débattre avec Bush, qui n’est « rien » face à la volonté de Dieu

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a réagi hier à une violente attaque verbale du président américain George W. Bush, en affirmant qu’il n’était « rien » au regard de la volonté de Dieu, mais en lui proposant un débat à l’Assemblée générale de l’ONU pour régler les problèmes du monde. «Le président d’un des pays à qui j’ai envoyé une lettre a affirmé que je l’avais menacé, en affirmant qu’il était dans son intérêt de répondre », a dit le président Ahmadinejad lors d’une conférence religieuse à Téhéran. « Le président Ahmadinejad a voulu répondre directement aux propos d’hier soir de M. Bush », a déclaré à l’AFP l’un de ses proches. « Je lui dis (à Bush) : Le monde entier vous menace car il prend le chemin de la religiosité et de la divinité », a ajouté M. Ahmadinejad. « Ce flot va de l’avant et vous n’êtes rien au regard de la volonté de Dieu », a-t-il ajouté à l’adresse du président américain. « Mon voyage à New York pour participer à l’Assemblée générale de l’ONU est une bonne occasion pour organiser un débat public (avec le président Bush) pour que tout le monde, en particulier les Américains, puisse le regarder sans qu’il soit censuré », a déclaré un peu plus tard le président iranien, selon un communiqué reçu par l’AFP. « Nous sommes prêts à participer à ce débat, même si la partie américaine (le président Bush) veut venir avec ses conseillers au débat », a-t-il dit. « J’espère qu’ils (les Américains) ne se déroberont pas, car un tel débat est le meilleur moyen de réaliser la paix », a-t-il ajouté. « Nous sommes prêts à faire des propositions pour mieux diriger le monde pour instaurer la justice, le calme, le bien-être, la paix, l’amitié et la gentillesse, et détruire le climat violent, les menaces et la mauvaise humeur », a déclaré le président, en ajoutant qu’il était contre « les méthodes des grandes puissances, en particulier les États-Unis et la Grande-Bretagne, pour gérer le monde ». M. Bush a attaqué la veille le président iranien avec une virulence rarement atteinte, en déclarant que « l’Amérique ne s’inclinera pas devant les tyrans ». Il a élevé l’Iran au niveau de menace aussi dangereuse qu’el-Qaëda et affirmé la nécessité d’empêcher ce pays de disposer d’armes prohibées. « Si vous (Bush) croyez gouverner le monde depuis vos palais de verre, vous vous trompez », a répliqué M. Ahmadinejad lors d’une conférence tenue avant la célébration de l’anniversaire du 12e imam Mahdi de l’islam chiite, samedi. Les musulmans chiites, majoritaires en Iran et en Irak, croient que l’imam Mahdi, disparu il y a 12 siècles, reviendra sur terre pour sauver le monde. « Le développement du monde se dirige vite vers (l’instauration) du gouvernement de l’islam pur de Mohammad », a-t-il poursuivi. Cette querelle verbale entre les deux présidents survient alors qu’un bras de fer oppose l’Iran à l’Occident, dont les États-Unis, au sujet de ses activités nucléaires sensibles. Téhéran refuse de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, comme l’exige l’ONU. Une réunion entre le chef des négociateurs iraniens Ali Larijani et le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, prévue pour ce mercredi à Vienne pour tenter de trouver une solution, a été reportée à aujourd’hui.