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Actualités - CHRONOLOGIE

Mostra de Venise Resnais et Verhoeven talonnent Frears dans la course au Lion d’or

The Queen de Stephen Frears, grand favori à mi-parcours de la 63e Mostra de Venise, était talonné hier dans la course au Lion d’or par le mélancolique Cœurs du Français Alain Resnais, le polémique Zwartboek du Néerlandais Paul Verhoeven et le touchant film tchadien Daratt. Le jury, présidé par la comédienne française Catherine Deneuve, doit trouver un successeur à Brokeback Mountain, western gay du Taïwanais Ang Lee couronné l’an dernier. Parmi les 21 films en lice, c’est The Queen, portrait irrévérencieux de la famille royale britannique par le cinéaste Stephen Frears, qui a fait exploser l’applaudimètre, avec 15 minutes d’ovation après sa projection au palais du cinéma du Lido samedi soir. Le film était en outre le favori du public, selon les échos du festival, et le nom d’Helen Mirren, qui incarne avec une vérité saisissante Élisabeth II, était déjà évoqué pour le prix d’interprétation (Coupe Volpi). Mais d’autres œuvres suscitaient elles aussi un grand intérêt, à commencer par Cœurs d’Alain Resnais (84 ans), comédie mélancolique et onirique sur le thème de la solitude. Ovationné par le public du palais du cinéma, Cœurs, dont la délicate poésie a été unanimement saluée, était le favori de la critique, 45 ans après L’année dernière à Marienbad, couronné d’un Lion d’or en 1961. Parmi les autres films remarqués, Zwartoek (Le livre noir), de Paul Verhoeven, chronique en clair-obscur des turpitudes commises par la résistance néerlandaise à la fin de l’occupation nazie, déchaînait les passions, certains adorant le film et d’autres, à l’instar du quotidien Corriere della Sera, l’accusant de révisionnisme. Le cinéaste néerlandais a affirmé avoir voulu, avec Zwartboek, « corriger » ce qu’il exprimait dans son film Soldaat Van Oranje en 1977, dans lequel « on ne voit que le côté héroïque de la guerre ». Dans celui-ci, « on ne voit que le côté sombre », a-t-il dit. Le Tchad, représenté à Venise avec Daratt (Saison sèche), de Mahamat-Saleh Haroun, a également marqué la Mostra, qui accueille pour la première fois en compétition officielle un long-métrage de ce pays. Daratt raconte la poignante histoire d’Atim, jeune garçon de 16 ans que son grand-père envoie, muni d’une arme à feu, abattre celui qui a tué son père pendant la guerre civile qui a ravagé le Tchad depuis 1965. Atim quitte son village à la recherche de l’ancien criminel de guerre qui, profitant de l’amnistie décrétée par le gouvernement, est devenu un respectable boulanger. Le film a beaucoup touché le public.
The Queen de Stephen Frears, grand favori à mi-parcours de la 63e Mostra de Venise, était talonné hier dans la course au Lion d’or par le mélancolique Cœurs du Français Alain Resnais, le polémique Zwartboek du Néerlandais Paul Verhoeven et le touchant film tchadien Daratt.
Le jury, présidé par la comédienne française Catherine Deneuve, doit trouver un successeur à Brokeback...