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À Ramallah, le secrétaire général de l’ONU appelle à un arrêt immédiat de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza « La souffrance du peuple palestinien ne doit pas être oubliée », déclare Annan

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan ont plaidé hier pour la création d’un État palestinien, indispensable à leurs yeux pour la « sécurité et la stabilité » au Proche-Orient. « La sécurité et la stabilité seront instaurées seulement en garantissant le recouvrement par les Palestiniens de leurs droits légitimes, l’application des résolutions internationales, l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain avec Jérusalem comme capitale et le règlement du problème des réfugiés », a déclaré M. Abbas dans une conférence de presse avec M. Annan à Ramallah. Il a annoncé qu’il soulèverait le problème du conflit israélo-palestinien « dans son intégralité » lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU en septembre à New York et qu’il y présenterait une nouvelle initiative destinée à parvenir à un « règlement permanent ». Il a affirmé vouloir capitaliser sur le fait que la communauté internationale réalise désormais « que la force et la poursuite de l’occupation des territoires palestiniens n’amèneront pas la paix ». Le secrétaire général de l’ONU a exprimé son plein accord avec la position du dirigeant palestinien. « Le président Abbas et moi-même sommes pleinement d’accord sur le fait que la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien vivant côte à côte avec Israël sont la clé pour résoudre les problèmes de cette région troublée », a-t-il dit. « La souffrance du peuple palestinien ne doit pas être oubliée alors que nous œuvrons à la paix au Liban », a ajouté M. Annan, qui a effectué des visites au Liban et en Israël avant de se rendre à Ramallah. « Le bouclage de la bande de Gaza doit être levé. Les points de passage doivent être ouverts pour permettre l’entrée et la sortie de marchandises », a-t-il également affirmé. Mais, a-t-il insisté, « les problèmes les plus pressants sont ceux de la vie quotidienne, et j’entends vie littéralement car 200 Palestiniens ont été tués depuis fin juin ». Sur un ton ferme, il a appelé Israël à cesser son offensive dans la bande de Gaza : « Cela doit cesser immédiatement et j’ai fait connaître ma position à ce sujet lors de mes discussions avec les responsables israéliens. » M. Annan a aussi appelé à la fin des tirs de roquettes artisanales sur Israël depuis la bande de Gaza, à l’arrêt de « toutes les incursions israéliennes, la libération de députés et d’officiels (du Hamas) récemment arrêtés par Israël » et l’application de toutes les résolutions de l’ONU. M. Abbas a également insisté aussi sur la libération des ministres du Hamas, affirmant qu’ils étaient « tout aussi importants (pour les Palestiniens) que l’est le soldat israélien pour les Israéliens ». Plus tôt, le président palestinien avait également une nouvelle fois appelé à l’arrêt des tirs de roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza, affirmant que ces engins entraînent « mort et destruction » pour les Palestiniens. Mort d’un chef du Jihad islamique Face à l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, M. Annan a enfin émis l’espoir qu’une rencontre entre M. Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert ne « tardera pas » à se tenir. Car si aucune solution n’est trouvée, a-t-il dit, « une stagnation continue ne fera que renforcer le radicalisme et ceux qui prônent la violence ». Une violence qui était toujours de mise sur le terrain. Neuf Palestiniens ont été tués hier dans la bande de Gaza, alors que le chef de la branche armée du Jihad islamique en Cisjordanie, Hossam Jaradat, blessé dans une tentative d’assassinat israélienne le 23 août, est décédé. Au total, au moins 204 Palestiniens, en majorité des civils, et un militaire israélien ont péri dans les opérations militaires israéliennes lancées le 28 juin dans la bande de Gaza pour récupérer un soldat israélien enlevé, Gilad Shalit, et mettre fin aux tirs de roquettes contre le sud d’Israël. L’armée israélienne a, par ailleurs, fait exploser un tunnel, découvert lundi dans la bande de Gaza. Creusé à 13 mètres de profondeur et long de 150 mètres, il menait au terminal de Karni, entre la bande de Gaza et Israël, par où transitent les marchandises. Le chef du Shin Beth, les services de sécurité intérieure israéliens, Yuval Diskin, a indiqué mardi à la commission parlementaire israélienne des Affaires étrangères et de la Défense que la bande de Gaza pourrait devenir un deuxième Liban-Sud dans les « trois à cinq ans » en raison de la contrebande d’armes. Selon des propos rapportés mercredi par la presse, 15 000 armes, 4 millions de balles, 2 300 pistolets, 38 roquettes, 15 tonnes de TNT, 400 RPG antichars et une dizaine de roquettes Katioucha ont transité entre le Sinaï et la bande de Gaza depuis le retrait israélien du territoire achevé en septembre 2005.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan ont plaidé hier pour la création d’un État palestinien, indispensable à leurs yeux pour la « sécurité et la stabilité » au Proche-Orient.
« La sécurité et la stabilité seront instaurées seulement en garantissant le recouvrement par les Palestiniens de leurs droits...