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Actualités - REPORTAGE

Une étude réalisée par Ipsos pour « L’Orient-Le Jour » L’opinion publique se prononce enfin sur la crise

La guerre barbare menée par Israël contre le Hezbollah, et, par voie de conséquence, contre le Liban tout entier, est terminée, même si ses effets se font toujours ressentir au quotidien. Il en sera d’ailleurs probablement ainsi pendant plusieurs mois encore, sinon plusieurs années, le temps que le processus de reconstruction soit réellement mis en branle et que le pays retrouve une certaine stabilité politique, économique et sociale. Massacres, chaos, ruines, pollution... Cette guerre ressemble certainement à toutes les autres. Elle comporte autant d’absurdité et de sauvagerie que d’habitude. Cependant, par-delà la sémantique de la violence et de ses dérivés que nous avons vécue au jour le jour durant un mois, plusieurs éléments positifs, lumineux, se sont ainsi imposés à nous. L’on dit souvent que des ténèbres les plus effrayantes, là où tout semble à jamais perdu, là où la fatalité semble régner en maîtresse absolue, peut émerger la plus douce, la plus belle des lumières. Il y a par exemple eu ces images humaines de solidarité avec les réfugiés dans les différentes régions, ou encore cette détermination, dès que les sinistres vrombissements des chasseurs ont cessé, de la population civile à regagner les villages en désolation. Des images de résistance, la plus grande, la plus honorable, celle des civils face à la guerre dans toute son horreur. Mais, aussi belle que tout cela, bien plus même quelque part, une opinion publique a émergé du pire. À l’heure où, ailleurs, dans des contrées bien plus sinistres, l’on eût été obligé de s’aligner comme des automates sur un seul discours, sur une seule opinion monochrome et monolithique, compte tenu des circonstances, le Liban, fidèle à ses racines et en dépit de toutes ses tares congénitales, a prouvé qu’il était bel et bien né sous le signe de la démocratie, du pluralisme et de la diversité. Il a prouvé, par la très vaste palette de points de vue qui ont été exprimés en l’espace d’un mois dans les différents milieux socio-culturel et politique, qu’il ne céderait jamais à la tentation totalitaire, de quelque nature qu’elle soit et d’où qu’elle vienne. Cette diversité est une preuve d’une incommensurable richesse, dans la mesure où elle combat l’aridité culturelle qui flétrit et permet d’entretenir le débat public, principal moteur de l’évolution historique d’un pays, puisqu’à partir du moment où l’on cesse de se remettre en question, l’on cesse d’avancer et l’on meurt. C’est en voulant un peu rendre à César ce qui appartient à César, loin des chefs politiques qui ont tenu le devant de la scène l’espace d’un mois, que L’Orient-Le Jour, en collaboration avec Ipsos, a souhaité solliciter sous la forme d’un sondage les citoyens, ceux qui n’ont peut-être pas eu l’occasion de dire ce qu’ils pensent durant cette guerre, même s’ils ont été les premiers à en subir les conséquences. Cinq questions directement liées à la guerre ont été posées entre le 14 et le 17 août (c’est-à-dire juste au lendemain de l’arrêt des combats) à 600 hommes ou femmes âgés de plus de quinze ans sur l’ensemble du territoire libanais. L’étude a été réalisée sous la forme d’entretiens téléphoniques par des enquêteurs spécialement formés, sous le contrôle et la supervision de directeurs à plein temps. L’échantillon choisi était représentatif de la population libanaise, les critères établis pour les besoins de l’étude étant l’âge, le sexe, la région d’origine et l’appartenance communautaire. Les questionnaires ont été vérifiés, codés et saisis dans une base de données spécialement conçue pour les besoins de l’étude. Michel HAJJI GEORGIOU
La guerre barbare menée par Israël contre le Hezbollah, et, par voie de conséquence, contre le Liban tout entier, est terminée, même si ses effets se font toujours ressentir au quotidien. Il en sera d’ailleurs probablement ainsi pendant plusieurs mois encore, sinon plusieurs années, le temps que le processus de reconstruction soit réellement mis en branle et que le pays retrouve une...