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Marée noire - Conférence de presse de Green Line et de l’IUCN « L’écosystème marin est encore plus touché qu’on ne le croyait », déplore un expert international

L’écosystème côtier et marin est encore plus touché qu’on ne l’aurait cru du fait de la marée noire causée par le bombardement israélien, le 14 juillet dernier, des dépôts de fuel de la centrale électrique de Jiyeh. Tel est le constat alarmant de l’expert environnemental Rick Steiner, professeur à l’Université d’Alaska et membre de la commission sur la politique environnementale, économique et sociale de l’IUCN (World Conservation Union). Celui-ci a examiné pendant dix jours la côte libanaise à la demande de l’IUCN et de Green Line, et il agissait également comme conseiller du ministère de l’Environnement. M. Steiner, qui a travaillé sur de nombreux cas de marées noires dans le monde et qui a tenu hier une conférence de presse conjointe avec Green Line, a constaté que, contrairement aux prévisions précédentes concernant l’évolution du phénomène au Liban, il est apparu qu’une grande partie du fuel a coulé et recouvert le sous-sol marin près des côtes, alors qu’une autre partie flotte toujours à la surface, au large, et qu’une troisième partie s’est dirigée vers le nord, jusqu’en Syrie et en Turquie. Une estimation des dégâts environnementaux sera faite dans le cadre d’un programme d’évaluation sur les dégâts des ressources naturelles (NRDA), qui devrait être dirigé par le ministère de l’Environnement et le Centre national pour les sciences marines du CNRS. Pour sa part, M. Steiner a déjà rédigé une première version de la phase 1 de ce NRDA, qui a été approuvé par le ministère. Il a également conçu un plan de nettoyage du fuel qui a lui aussi, selon Green Line, été approuvé par le ministère mardi. Ce plan comprend deux phases : la première, qui s’étend durant le reste du mois d’août, porte sur le nettoyage des plages polluées à Jbeil, Ramlet el-Baïda, Jiyeh et la réserve des Palmiers (Tripoli). À moyen et long terme, c’est-à-dire pour le restant de l’année et jusqu’à l’année prochaine, un nettoyage plus en profondeur des plages et des rochers, notamment, devrait avoir lieu, ainsi que le drainage du maximum de fuel flottant toujours au large et, ce qui est plus difficile, l’extraction des couches pétrolières dans le sous-sol marin. « C’est peut-être la première tentative, dans l’histoire, de l’extraction d’une si importante quantité de fuel sous l’eau, souligne l’expert. Mais non seulement cela apparaît possible, c’est aussi absolument nécessaire. » À souligner que ce phénomène s’est accru dans le cas de la marée noire au Liban parce que la source du déversement des dérivés pétroliers, en l’occurrence les réserves de fuel frappées, se trouvaient sur la côte. Plusieurs techniques devraient être essayées afin de parvenir à un résultat satisfaisant, nous indique Waël Hmaïdane, porte-parole de Green Line. « La priorité à ce stade, poursuit l’expert, est de minimiser les dégâts environnementaux autant que possible par l’extraction du maximum de fuel de l’eau. Il faudra également faire une évaluation globale de l’impact environnemental. Enfin, il faudra concevoir un programme de restauration qui apportera un bénéfice écologique, sur le long terme, à l’environnement marin et côtier du Liban, et de l’est de la Méditerranée. » Pour sa part, Green Line s’est interrogée sur les raisons qui ont empêché le Comité d’urgence national de fonctionner, alors que la création de cet organisme en vue de situations pareilles à celle que vit le Liban aujourd’hui est recommandée par la convention de Barcelone. « De plus, les expertises locales et l’équipement disponible n’ont pas été utilisés, et nous avons besoin de savoir pourquoi », poursuit l’association. Rappelons que Green Line a essayé, avec d’autres ONG, de nettoyer le sable de Ramlet el-Baïda, la semaine dernière, avant de se heurter à un refus du ministère. Waël Hmaïdane assure toutefois à L’Orient-Le Jour que le différend est réglé dorénavant et que le ministère a annoncé qu’il acceptait de coordonner avec les associations dans le cadre de la campagne de nettoyage.
L’écosystème côtier et marin est encore plus touché qu’on ne l’aurait cru du fait de la marée noire causée par le bombardement israélien, le 14 juillet dernier, des dépôts de fuel de la centrale électrique de Jiyeh. Tel est le constat alarmant de l’expert environnemental Rick Steiner, professeur à l’Université d’Alaska et membre de la commission sur la politique...