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Sciences Le Russe Perelman refuse le « Nobel des mathématiques »

Le mathématicien russe Grigori Perelman a refusé d’accepter la médaille Fields, considérée comme le « Nobel des mathématiques », qui lui a été octroyée hier à Madrid, ainsi qu’à trois autres lauréats, ont indiqué les organisateurs. « Nous avons le regret d’annoncer qu’il a refusé d’accepter la médaille », a déclaré un porte-parole du Congrès mondial des mathématiciens qui s’est ouvert avec la cérémonie de remise de ces médailles par le roi Juan Carlos. L’énigmatique savant russe, qui a trouvé une solution au fameux problème mathématique dit de la « conjecture de Poincaré », considéré comme l’un des sept problèmes du millénaire, n’était pas présent hier à Madrid. Il avait laissé prévoir ce refus dans une interview au magazine américain The New Yorker, où il qualifiait cette récompense de « sans intérêt ». « Il a travaillé chez nous pendant des années, mais il a démissionné le 1er janvier. Pourquoi ? Parce qu’il en avait envie. Peut-être voulait-il être libre pour faire ses recherches », déclarait récemment à l’AFP Natalia Stepanovna, de l’Institut de mathématiques Steklov de Saint-Pétersbourg, où Grigori Perelman était chercheur. Une auréole de mystère plane depuis sur ce « génie » de 40 ans, qui se serait retiré loin des hommes dans sa région natale de Saint-Pétersbourg. « Gricha (diminutif de Grigori) a commencé à étudier ce problème et m’a informé de ses principaux axes de recherche dès 1992 », selon Sergueï Novikov, un responsable de l’Institut Steklov, cité la semaine dernière par le quotidien Gazeta. « Mais dans la mesure où des signes étranges ont commencé à apparaître dans son caractère, je pensais qu’il ne réaliserait jamais ses idées », confessait le responsable de l’institut. Une des rares photographies de lui le montre la chemise boutonnée jusqu’en haut disparaissant dans une épaisse barbe, les sourcils noirs broussailleux. Natalia Stepanovna se réjouit de la reconnaissance de son ancien collègue, loin, selon elle, du mythe de l’ermite génial décrit par une presse dont Grigori Perelman fait peu de cas, déclinant toute demande d’interview et ne communiquant avec le monde extérieur que par courrier électronique. « Il était gentil, pas insociable, mais pas très bavard non plus », ajoute la scientifique russe, qui ne lui connaît ni femme ni enfants. Né le 13 juin 1966 dans l’ancienne Léningrad, il fait ses études jusqu’à son doctorat de mathématiques et se spécialise en topologie, l’étude de l’espace. En 1982, il remporte les Jeux olympiques des mathématiques, organisés à Budapest, avec la note maximale. Il a 16 ans. La médaille Fields, une prestigieuse distinction octroyée tous les 4 ans, a été décernée hier à Perelman, ainsi qu’au Français Wendelin Werner, à l’Australien Terence Tao et à un autre Russe, Andrei Okounkov.

Le mathématicien russe Grigori Perelman a refusé d’accepter la médaille Fields, considérée comme le « Nobel des mathématiques », qui lui a été octroyée hier à Madrid, ainsi qu’à trois autres lauréats, ont indiqué les organisateurs. « Nous avons le regret d’annoncer qu’il a refusé d’accepter la médaille », a déclaré un porte-parole du Congrès mondial...