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BASKET-BALL - La sélection libanaise s’incline devant l’Argentine lors du deuxième match de la Coupe du monde 2006 Victoire historique pour le Liban face au Venezuela

Jamais l’expression « tel le Phénix qui renaît éternellement de ses cendres » n’aura été aussi d’actualité dans l’histoire du sport libanais. Jamais peut-être Fady el-Khatib ne s’était autant dépensé, et n’avait aussi bien joué, et fait jouer les autres. Jamais Joe Vogel n’aurait autant mérité la nationalité libanaise que ce jour-là. Enfin, et pour tout résumer en deux mots, jamais victoire n’aura été aussi belle. Pourtant, personne n’aurait parié même une dîme sur les chances du Liban avant son premier match du Mondial 2006 de basket-ball face au Venezuela. Non pas que ce dernier soit un ogre de la discipline, loin de là : deux participations à des phases finales de Coupe du monde, agrémentées de deux victoires obtenues face à l’Angola en 1990 (88-78), et contre l’Algérie plus récemment à Indianapolis (98-83). Non, ce n’était pas tant l’adversaire, mais le contexte dans lequel s’était trouvée la sélection avant le coup d’envoi de cette rencontre, qui ne donnait pas cher de la peau du Liban. Déjà le simple fait de se retrouver au Japon a été salué, même dans la presse étrangère, comme étant un exploit à part entière, vu la situation politique et surtout militaire qui prévalait dans le pays à quelques jours à peine du début de la compétition. « L’important est de participer » Malgré un déluge de bombes (on dit même qu’il se serait abattu au Liban plus d’obus durant cette guerre que pendant l’invasion américaine en Irak), des milliers de morts et de blessés, plus d’un million de déplacés, quelque 30 000 appartements réduits à l’état de gravats, des centaines d’usines dévastées, un blocus maritime, aérien et terrestre, une pénurie de carburants, la Fédération libanaise de basket-ball a quand même décidé d’envoyer le Liban au Japon, au dernier moment, contre vents et marées, dans le but de montrer au monde entier un autre visage du pays que celui meurtri par les bombes. Personne, dans ce contexte, ne se souciait des résultats que les joueurs allaient obtenir. On en était revenu au célèbre axiome de M. de Coubertin, « l’important est de participer ». Personne, sauf les joueurs eux-mêmes. Dès l’entame de la rencontre, ils se déchaînaient sur le terrain, à tel point qu’ils confondaient le plus souvent entre vitesse et précipitation. Les Vénézuéliens profitaient de ce jeu brouillon pour se détacher 19-10 après quelques minutes de jeu, mais Paul Coughter rééquilibrait immédiatement sa défense en faisant rentrer Roy Samaha dans l’axe, ce qui permettait à la sélection de boucler le premier quart-temps à son avantage (23-20). Le match basculait durant le deuxième quart. Le « vieux » roublard Diaz (38 ans) faisait parler son expérience en marquant de loin et, surtout, en coupant court aux velléités offensives libanaises. Les Vénézuéliens refaisaient leur retard et atteignaient même la mi-temps avec quatre points d’avance au tableau d’affichage (40-36). Premier succès en Coupe du monde La rencontre changeait complètement de physionomie après la pause qui sonna en même temps le réveil de Fady el-Khatib et Joe Vogel. Intenable en attaque, impérial en défense, Khatib ne se contentait pas seulement de (bien) jouer, mais il transcendait par sa classe ses partenaires, les obligeant à se surpasser. Croyant dur comme fer à la victoire, même dans les moments de flottement de l’équipe, Khatib, tel Maradona lors de la Coupe du monde de football en 1986, portait à lui seul la sélection sur ses épaules. Auteur de 35 points, sa confiance rejaillissait sur tous ses équipiers, à l’image de Joe Vogel (26 points) qui occupait le rôle de leader lorsque Fady reprenait son souffle. Si le troisième quart était assez équilibré dans son ensemble, Khatib et Vogel, en état de grâce, faisaient parler la poudre dans les dix dernières minutes et assuraient une victoire historique pour le Liban (82-72), la première en phase finale de Coupe du monde. La défaite plus qu’honorable d’hier face à un adversaire d’un autre calibre, les champions olympiques argentins (107-72), n’y changeait rien, au contraire. Les Libanais n’ont jamais eu la prétention de remporter la Coupe du monde. Leur seul objectif était d’y participer pour prouver, au monde entier, ainsi qu’à eux-mêmes, que le Liban, tel le légendaire Phénix, renaît éternellement de ses cendres, en dépit des catastrophes qui s’abattent sur lui. Et sur ce plan, Khatib, Vogel, Béchara, Fahed, Fakhreddine, Samaha, Balaa, Abdel-Nour, Tawbe, el-Turk, Féghali, Mahmoud et tout le staff technique de la sélection y sont largement parvenus. Tony HAYEK
Jamais l’expression « tel le Phénix qui renaît éternellement de ses cendres » n’aura été aussi d’actualité dans l’histoire du sport libanais.
Jamais peut-être Fady el-Khatib ne s’était autant dépensé, et n’avait aussi bien joué, et fait jouer les autres.
Jamais Joe Vogel n’aurait autant mérité la nationalité libanaise que ce jour-là.
Enfin, et pour tout résumer...