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Quel « nouvel ordre » ?

Le dernier millénaire a connu cinq guerres majeures et dévastatrices entre Israël et les États arabes voisins. Le Liban et Israël ont signé un accord d’armistice en 1949. Depuis, tous les spécialistes s’accordent sur le fait que le Liban ne présente aucun danger militaire pour l’État hébreu. Et pourtant, depuis la création de celui-ci, en 1948, c’est le Liban qui a saigné le plus durant les guerres israélo-arabes. Pourquoi cet acharnement à détruire encore et encore le pays du Cèdre ? Le Liban est un « message universel » pour l’humanité et nous devons le préserver. C’est avec ces mots que le pape Jean-Paul II avait défini le Liban. Les Libanais ont démontré, une fois de plus, leur attachement à leur terre, à leur unité et à leur fraternité face à l’inhumanité des bombardements aveugles et barbares, et à la destruction de leur pays par cette nouvelle et sixième guerre déclarée par l’État d’Israël à un Liban militairement inoffensif. Historiquement, cette terre du Liban fut le refuge des minorités qui, à travers les siècles derniers, surent se forger un « modèle » de cohabitation entre les 17 communautés religieuses que compte le système parlementaire de ce pays. Aujourd’hui, les technocrates et stratégistes américains et israéliens en ont décidé autrement. Les dirigeants israéliens se sont engagés dans le projet de « chaos constructif » pour un « Nouveau Moyen-Orient » en négligeant purement et simplement les relations de bon voisinage, ce qui les conduira indéniablement à risquer l’existence paisible, voire l’existence tout court de leur pays dans cette région. La preuve, M. Shimon Pérès a déclaré que cette guerre était une question de vie ou de mort pour son pays. Sayyed Hassan Nasrallah, pour sa part, l’a qualifiée de guerre pour l’honneur de la « oumma ». À entendre l’un et l’autre, il s’agirait plutôt d’un « chaos suicidaire », puisque ce projet ne respecte pas une simple maxime : Liberté, Égalité, Fraternité. En tant que Libanais, je considère que nous avons la lourde tâche de promouvoir notre « message universel ». Je propose un « Nouveau Moyen-Orient » en commençant par remettre dans un « nouvel ordre constructif » les valeurs sur lesquelles ont été fondées la France et les démocraties occidentales, celles de « liberté, égalité, fraternité ». C’est seulement dans le cadre de cet ordre que nous devons envisager l’avenir pour pouvoir bâtir les démocraties du Moyen-Orient. Si vraiment les Israéliens souhaitaient faire partie intégrante de ce « Nouveau Moyen-Orient », s’ils veulent coexister en paix avec la population arabe (musulmane et chrétienne), alors ils auraient pu, depuis la création de leur État, relever le défi de la fraternité, aspirer à l’égalité et la liberté par le courage et non pas par la suprématie, la domination et la force. Au siècle dernier, les leaders et citoyens du monde avaient découvert une grande personnalité arabe, le président égyptien et martyr de la paix, Anwar Sadate, qui avait visité Israël pour signer le premier accord de paix entre son pays et cet État. Mais depuis ?... Les Israéliens et les juifs ailleurs dans le monde laisseront-ils un pas les séparer d’une paix durable basée sur la fraternité, l’égalité et la liberté ? Je me demande, en tant que citoyen libanais et citoyen du monde, si je peux encore croire à un arrêt immédiat et inconditionnel des hostilités pour épargner les vies innocentes et la destruction totale de mon pays. Raja F. KHATTAR
Le dernier millénaire a connu cinq guerres majeures et dévastatrices entre Israël et les États arabes voisins. Le Liban et Israël ont signé un accord d’armistice en 1949. Depuis, tous les spécialistes s’accordent sur le fait que le Liban ne présente aucun danger militaire pour l’État hébreu. Et pourtant, depuis la création de celui-ci, en 1948, c’est le Liban qui a saigné le...