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Actualités - OPINION

L’agression israélienne et ses retombées

Génocide au pays du Cèdre Le porte-parole officiel d’Israël a déclaré que son pays voulait punir les autorités libanaises pour n’avoir pas désarmé le Hezbollah. Et pour ce faire, il n’a eu qu’à s’inspirer de la définition du génocide – « l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : a) meurtre de membres du groupe ; b) atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; d) mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; e) transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe » – en s’appliquant à combiner tous les actes mentionnés ci-dessus pour garantir les résultats. En un mois, le XXIe siècle est venu enrichir la bibliographie macabre du XXe siècle. Au lendemain de la résolution de l’ONU, les bulletins d’information s’inquiètent principalement de la catastrophe écologique et des conséquences de la marée noire causée par les bombardements israéliens. Notre religion est une religion de pardon et de tolérance, d’amour et de partage. Dans cet esprit de partage, j’espère de tout cœur que les 18 pays bordant la Méditerranée souffriront conjointement des conséquences de cette catastrophe et je regrette vraiment que, pour des raisons géographiques, les États-Unis ne puissent participer à cette bonne action. Lina MAVROUDI Thessalonique, GRÈCE Trait d’union Tout le monde veut parrainer le Liban : de l’Iran à la Syrie et de la Russie aux États-Unis : ils proposent leur solution, leur résolution et leur intervention. Que saint George nous en garde. Il est impératif que la Finul se compose de nations francophones et arabes (voire arabe et francophone à la fois) ; il est fondamental que nous réalisions que si nous sommes libanais, nous sommes aussi arabes et européens (Grecs, Romains, croisés, Français, Italiens…), musulmans et chrétiens : nous sommes le trait d’union. Du phénicien est né le grec et l’araméen. Du grec est venu le latin et le français ; de l’araméen est venu l’arabe. Nul doute que nous devons assumer pleinement notre double paternité. D’autant plus que nous n’avons pas de pétrole. Aussi, pour que le Liban redevienne la Suisse, de la Méditerranée et du Moyen-Orient (avec ses trois communautés linguistiques, ses montagnes et ses banques), il faudra bien aligner des avantages économiques absolus : être ce fameux et unique trait d’union. Un proverbe court dans le monde des affaires qui dit que si l’on jette un Libanais dans la mer, il ressort avec un poisson dans la bouche. Si je déconseille l’expérience pour l’heure depuis nos rivages, je constate que depuis la nuit des temps, depuis la Phénicie, notre vocation s’exprime dans notre audace dans les efforts et non dans l’exploitation stérile de nos particularismes et sous-communautarisme. On doit être unis pour être ce trait d’union, sinon nous resterons le terrain de jeux de ces nations qui nous veulent du bien. Nicolas ZAHAR À vos côtés Juste un petit message d’un Français qui connaît le Liban pour y être venu il y a quinze ans et qui garde un souvenir inoubliable du peuple libanais. Alors, en ce temps d’épreuve, je veux juste vous dire qu’avec mes amis, ici en France, nous nous sentons aux côtés du peuple libanais et nous prions pour que la paix revienne et que le Liban retrouve son calme et sa quiétude. C’est pas grand-chose que ce petit message, mais il vient du fond du cœur et ici, en France, les gens sont, en grande majorité, très touchés par ce qui se passe et se sentent proches du peuple libanais. Gardez espoir et courage ; même si ça n’empêche pas la peur et la souffrance. Sachez qu’il y a des gens à des milliers de kilomètres qui pensent à vous et sont à vos côtés. Jean LOUIS LYON Trop, c’est trop Je vis à Paris depuis des années. J’y suis née et je m’y sens chez moi. Mais le Liban a toujours fait partie de ma vie. Quand je suis née, il était en guerre et je ne l’ai pas beaucoup connu. J’ai appris à l’aimer, à aimer sa population, ses paysages, ses richesses, comme ses blessures de guerre. Depuis, j’y reviens au moins deux fois par an. Et j’adore. Et je parle du Liban toute l’année à l’étranger. Je m’efforce de faire aimer ce pays qui peut faire peur, de par son histoire et sa position. Aujourd’hui je suis triste pour le Liban, pour ses enfants, pour mes parents. Je sais que je vais repartir même si ça va être un déchirement encore plus grand que d’habitude. Je sais aussi que ma famille va rester quoi qu’il arrive. C’est leur pays. C’est ici qu’ils reconstruisent depuis dix ans. Ils ont cru dans ce pays comme nos 4 millions de compatriotes. Et aujourd’hui ? Les routes, les ponts, les maisons, les ports tombent comme des cartes. Quand j’écoute les Libanais autour de moi, une idée se dégage : cette guerre n’est pas la nôtre. Non, c’est sûr. Mais cette guerre, nous la vivons, qu’on le veuille ou non. Et de l’autre côté de la frontière, le sentiment doit être le même. Cette guerre, dès qu’elle a commencé, on n’en a pas voulu. On s’efforce de comprendre les arguments des uns et des autres, mais, franchement, toute cette violence, toute cette douleur, toute cette catastrophe, est-ce bien nécessaire ? Le plus grand drame de la guerre, c’est sa perpétuelle répétition à travers les âges. À croire que l’homme n’apprend rien du passé. Cette nouvelle guerre du Liban en est un triste exemple. Stéphanie BAZ Votre passé, notre avenir Je suis une Libanaise de 16 ans.Tout ce que je peux faire pour mon pays, c’est le regarder se faire détruire de jour en jour. Si ça me fait mal ? Bien sûr ! C’est de mon pays que l’on parle. Le pays dans lequel je suis née, dans lequel j’ai grandi, dans lequel j’ai peu à peu bâti tous mes souvenirs et toute mon enfance. Et j’aimerais continuer à grandir dans mon pays. Cela fait déjà un an et demi que nous nous sommes battus pour toutes ces personnes que nous avons perdues, que nous aimons et respectons, et nous n’avons pas arrêté de nous battre depuis. Maintenant, je n’arrive plus à me taire. J’ai besoin de crier ma révolte, ma douleur, mon désespoir. Où sont ils tous ces gens que nous écoutions, la place des Martyrs, le 14 Mars, et lors de toutes les autres manifestations ? Ils sont des milliers d’autres jeunes qui sont concernés, tout comme moi, et nous avons peur pour notre pays. C’est votre passé et notre avenir que nous voyons démolir. Ne laissons pas cela se produire. Nous avons besoin de vous. Soraya HATEM Fait divers Si un jour une personne venait à lire l’histoire suivante, dans la rubrique des faits divers d’un journal : « Un homme âgé de 58 ans a tué son voisin, la famille du voisin qui le suppliait de l’épargner, puis a détruit et brûlé l’appartement du malheureux, parce que l’un des fils du feu voisin lui a volé 2 biscuits. » La personne (et toute autre personne normale) serait émue, choquée, et se dirait, entre autres, que cet homme de 58 ans est fou, que sa place est à l’asile, qu’il devrait être jugé et condamné unanimement par la société, que sa réaction n’a rien de proportionné, et que l’on devrait faire en sorte que ça ne se reproduise plus. De même que lors de son procès, les jurés et le juge ne feraient montre d’aucune compassion et condamneraient à une peine sévère le meurtrier psychopathe, qui de plus serait hué par la foule en colère qui tenterait de le lyncher. Je ne vois pas pourquoi la communauté internationale traite Israël d’une manière différente. Pierre ZEIDAN Et si c’était vrai? Et si c’était vrai qu’après avoir survécu À ces combats acharnés Nous serions dans tous les cas condamnés À figurer sur la liste des disparus Pour avoir continué à inhaler L’air libanais contaminé, Cet air essoufflé et intoxiqué Par les tonnes d’obus largués. Y aura-t-il quelqu’un pour dénoncer L’extermination de toute une race, La détermination de n’en laisser aucune trace? Ou la fera-t-on sombrer dans l’oubli forcé, Par devoir d’hospitalité envers le nouvel « implant » ? Et si c’était vrai, permettez-moi de croire Qu’à défaut pour nous d’être là, les livres d’histoires Se chargeront de nous mentionner inlassablement… Joëlle CATTAN
Génocide au pays du Cèdre

Le porte-parole officiel d’Israël a déclaré que son pays voulait punir les autorités libanaises pour n’avoir pas désarmé le Hezbollah. Et pour ce faire, il n’a eu qu’à s’inspirer de la définition du génocide – « l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national,...