Rechercher
Rechercher

Actualités

Terrorisme - Les autorités britanniques réclament la prudence, la presse multiplie les révélations Une nouvelle tentative d’attentat demeure « fortement probable » en Grande-Bretagne, avertit Reid

La presse britannique faisait hier assaut de révélations sur le complot terroriste présumé déjoué contre des vols transatlantiques, contrastant avec la discrétion des autorités et le scepticisme d’une partie de l’opinion publique et de la communauté musulmane. De son côté, le secrétaire au Home Office, John Reid, a déclaré hier qu’une nouvelle tentative d’attentat demeure « fortement probable » en Grande-Bretagne. Trois jours après l’alerte, qui a eu un retentissement mondial au point d’inciter nombre de pays à renforcer leurs mesures de sécurité, 23 des 24 personnes interpellées jeudi en Grande-Bretagne restaient en garde à vue, mais la police n’a pas livré d’élément permettant d’étayer ces soupçons. Aucun de ces ressortissants britanniques, âgés de 17 à 35 ans, n’a été inculpé et seuls 19 noms ont été publiés par la Banque d’Angleterre qui a fait bloquer leurs comptes. De son côté, le ministre de l’Intérieur John Reid a de nouveau estimé hier que la police avait interpellé « les principaux suspects concernant ce complot en particulier », mais a rappelé qu’il était « impossible de le garantir à 100 % », dans un entretien à la BBC. « Il est fortement probable qu’il y ait une autre tentative terroriste. Le risque d’un attentat terroriste au Royaume-Uni demeure très élevé », a-t-il dit. Il a annoncé qu’« au moins quatre complots terroristes majeurs » avaient été déjoués depuis les attentats du 7 juillet 2005 dans les transports publics de Londres (56 morts, 700 blessés). Samedi, il avait fermement demandé aux journaux de se « réfréner » dans leur couverture du complot présumé, dans un communiqué commun avec l’attorney général, lord Peter Goldsmith, estimant que l’enquête en cours risquait d’être perturbée par des reportages trop « sensationnels ». Enfin, aux doutes exprimés par certains représentants de la communauté musulmane s’ajoute le scepticisme croissant d’une partie de l’opinion, échaudée par de précédentes vraies-fausses opérations antiterroristes, comme le raid dans le quartier londonien de Forest Gate, en juin – au cours duquel un homme innocent avait été blessé –, et la mort du Brésilien Jean-Charles de Menezes, le 22 juillet 2005. Mais la presse dominicale fourmillait hier de détails imputés à des « sources de sécurité » sur le complot présumé visant à faire exploser en vol six à 17 avions de ligne entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. Ainsi, écrit le Sunday Times, le chef du réseau terroriste el-Qaëda en Grande-Bretagne, « personnage majeur du réseau terroriste britannique qui compte des cellules cachemiries, nord-africaines et irakiennes », figurerait parmi les 23 personnes arrêtées. Son nom n’est pas indiqué « pour des raisons juridiques », précise le journal. L’hebdomadaire se fait également l’écho de l’inquiétude des services de sécurité qui craignent que davantage de suspects ne soient en cavale, dont « au moins deux » auraient réussi à échapper au coup de filet de la police dans la nuit de mercredi à jeudi. L’Observer et The Independent affirment de leur côté qu’une vingtaine d’enquêtes antiterroristes sont en cours en Grande-Bretagne. Le Sunday Express assure que la police a interrogé un couple de Walthamstow (est de Londres) sur le rôle éventuel de son bébé de six mois dans le complot, parlant de « mission-suicide familiale ». Le biberon de l’enfant aurait servi à dissimuler des explosifs liquides, selon le journal. Enfin, News of The World identifie Matiur Rehman, « une figure de premier plan d’el-Qaëda », comme étant le « cerveau » de ce complot au Pakistan, pays d’où sont parties les informations ayant incité la police britannique à intervenir plus tôt que prévu contre le groupe qu’elle surveillait. L’alerte de jeudi continuait de peser sur le trafic aérien, en particulier à Londres-Heathrow où un tiers des vols étaient annulés hier. Nombre de grands aéroports dans le monde ont renforcé leurs mesures de sécurité, suivant l’exemple britannique, limitant les bagages à main au strict nécessaire pour les vols à destination de la Grande-Bretagne, des États-Unis et parfois d’Israël.
La presse britannique faisait hier assaut de révélations sur le complot terroriste présumé déjoué contre des vols transatlantiques, contrastant avec la discrétion des autorités et le scepticisme d’une partie de l’opinion publique et de la communauté musulmane. De son côté, le secrétaire au Home Office, John Reid, a déclaré hier qu’une nouvelle tentative d’attentat...