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Les Libanais réfugiés en Syrie préparent leur retour au pays

Logés dans des écoles, hébergés par des familles ou dans des hôtels, des milliers de déplacés libanais en Syrie s’apprêtaient hier à retourner rapidement au Liban malgré les destructions et leur doute sur un respect par Israël de la cessation des hostilités, rapporte Lamia Radi, de l’AFP. Petit, les cheveux gris coupés à ras du crâne, un œil embué par la cataracte, Ahmad Chahla, 75 ans, irradie en parlant de son « prochain retour au Liban ». Originaire de la Békaa, il a fui les bombardements israéliens avec ses trois filles et ses « innombrables » petits-enfants. Logé depuis 20 jours dans un centre de réhabilitation pour malvoyants à Damas, il attend le feu vert du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. « Dès que sayyed Hassan nous dira de retourner, nous rentrerons immédiatement. C’est lui que nous croyons et non pas l’ONU », affirme-t-il. Comme de nombreux déplacés, M. Chahla est « certain » que Hassan Nasrallah « reconstruira les maisons détruites, comme il l’a promis ». « Une promesse faite par sayyed Hassan est une promesse tenue », renchérit Jawad Toufaily, 33 ans, de Nabatiyeh. Selon les estimations du Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), « la Syrie a accueilli 180 000 déplacés libanais » depuis le début de l’offensive israélienne, le 12 juillet. Dans une salle de classe du centre transformée en logement, Nadia Moussaoui a « commencé à préparer ses valises ». « Si je retrouve ma maison détruite, je planterai une tente. La terre est à nous, nous la reconstruirons, et c’est à l’occupant israélien de partir », affirme cette femme enceinte. « Nous pouvons tout supporter : les pénuries d’eau, de courant ou de nourriture, mais l’essentiel, c’est de revenir la tête haute et prouver aux Israéliens qu’ils n’ont pas pu nous briser », ajoute Nadia dont les frères sont restés dans la Békaa. Sa nièce, Zeinab Moussaoui, 13 ans, n’est pas sûre de retrouver son école. Mais, « pas de problème ! Perdre une année, apprendre en plein air ou à la maison, l’essentiel c’est de rentrer », lance-t-elle. Hatoum Droubi, 43 ans, préfère attendre que « la situation se stabilise », surtout que sa ville, Rayak, a été bombardée il y a trois jours. « Nous sommes prêts à partir immédiatement, mais je ne fais pas confiance aux Israéliens. Ils ne respectent pas les résolutions et pourraient reprendre les bombardements », déclare-t-elle. Dans la région de Homs, les déplacés attendent que la fin des hostilités se concrétise malgré « leur hâte de retrouver le pays ». « Jusqu’à présent, il n’y a pas de demande de départ et les gens attendent pour rentrer », indique le coordinateur médiatique du comité pour le logement des déplacés, Ali Ahmad. Selon lui, Homs et sa région ont accueilli 40 000 déplacés. Dans un hôtel cinq étoiles de Damas, de nombreux déplacés issus de la bourgeoisie aisée célébraient hier autour de la piscine leur « prochain retour ». « Je n’en peux plus, je veux revoir Beyrouth et rentrer à la maison », dit Chantal, 20 ans. L’arrêt des combats n’impressionne cependant pas Tony, 33 ans. Ce cadre de banque a déjà déposé sa demande d’immigration vers le Canada. « Assez ! Nous ne pouvons pas recommencer à zéro chaque quelques années. Le Liban était plein d’espoir, recommençait à renaître après la guerre civile. Qui peut me garantir que cette guerre est la dernière ? » demande-t-il.
Logés dans des écoles, hébergés par des familles ou dans des hôtels, des milliers de déplacés libanais en Syrie s’apprêtaient hier à retourner rapidement au Liban malgré les destructions et leur doute sur un respect par Israël de la cessation des hostilités, rapporte Lamia Radi, de l’AFP.
Petit, les cheveux gris coupés à ras du crâne, un œil embué par la...