Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Tromperie

Lorsque la guerre a éclaté au Liban et que Hassan Nasrallah appelait, au nom de tous les Libanais, à résister à Israël et à faire la guerre à un État aussi fort, je m’étais dit qu’il était fou et qu’Israël allait exterminer cette milice en quelques jours. Force est de constater que cette milice résiste toujours et qu’Israël ne visait en aucune façon le Hezbollah, mais le Liban. Ce piège machiavélique dans lequel le Hezbollah est tombé en enlevant les deux soldats israéliens ne cache-t-il pas un plan diabolique pour détruire notre petit pays qui concurrence Israël depuis toujours? Nous avons tous été leurrés, Libanais et Français, par les Américains et les Israéliens qui nous ont faire croire qu’il fallait appliquer une certaine résolution 1559. L’État hébreu veut de force faire appliquer cette résolution, mais qu’en est-il des autres résolutions, comme, par exemple, celle concernant le retour aux frontières de 1967? Et qu’en est-il de la passivité de la communauté internationale face à cette destruction, cet anéantissement de notre pays? Nous, simples citoyens que pouvons-nous faire, à part pleurer, crier, et nous indigner? Il ne nous reste que les mots pour nous révolter. Nous avons été trompés, manipulés, souillés... Et moi, malgré mon côté pacifiste, je suis devenue terroriste dans ma tête et je crois maintenant que les vrais terroristes, ce sont les Israéliens. Dans cette guerre, il ne devrait plus y avoir de confessions ou de partis pris, mais une seule force, celle de tous les Libanais unis au sein de la patrie pour mettre fin à tous cela. Parce que notre ennemi est celui qui a détruit notre pays; parce que Israël aurait pu, comme il l’a fait dans le passé, négocier avec le Hezbollah pour récupérer ses deux soldats. Ne soyons plus dupes et reconnaissons qu’Israël a détruit le Liban et non le Hezbollah. Pour moi, il n’y aura pas de gagnant dans cette guerre; il ne me restera qu’un goût amer, parce que au fond, nous sommes les victimes, et le grand gagnant est le cow-boy qui joue au Risk, ou plutôt qui est à la tête de je ne sais quel projet de reconquête du monde arabe. Pour le Liban, comme le souligne Arendt Lijphart*, le confessionnalisme politique au Liban aurait dû en 1975 «contribuer à renforcer la solidarité nationale et non la faire éclater, même si la part déterminante des interventions étrangères dans l’implosion du système politique libanais ne fait aucun doute,l’analyse ne peut s’arrêter là, car la crise libanaise fut une crise civile, celle d’une société et de son système politique». Alors de grâce, cette fois-ci, nous, Libanais, restons unis et ne retombons pas dans un deuxième 1975. Que Dieu nous protège tous. Valérie AZHARI * Arendt Lijphart : Democracy in Plural Societies, Yale University Press, New Haven, 1977. pp. 147-157.
Lorsque la guerre a éclaté au Liban et que Hassan Nasrallah appelait, au nom de tous les Libanais, à résister à Israël et à faire la guerre à un État aussi fort, je m’étais dit qu’il était fou et qu’Israël allait exterminer cette milice en quelques jours. Force est de constater que cette milice résiste toujours et qu’Israël ne visait en aucune façon le Hezbollah, mais le...