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Actualités - CHRONOLOGIE

Aide psychoaffective, programme d’animations ludiques et récréatives… Le Conseil supérieur pour l’enfance au secours des réfugiés

Plus de 180 000 enfants répartis sur quelque 730 centres de réfugiés ont perdu en moins de vingt-quatre heures toute l’insouciance qui devrait marquer cette période de la vie. Contraints à abandonner leurs maisons en compagnie des leurs pour fuir les bombes, ces enfants se sont retrouvés soudainement exposés à un environnement étranger et déstabilisant sur le plan affectif, nécessitant rapidement un suivi psychologique. La mobilisation ne s’est pas fait attendre. En effet, dès les premiers jours de l’exode, le Conseil supérieur pour l’enfance a constitué une cellule de crise pour venir au secours de ces milliers d’enfants et de leurs familles. « Notre activité est répartie sur quatre axes que nous estimons importants, explique M. Élie Mekhaël, secrétaire général du Conseil supérieur pour l’enfance. Notre premier souci demeure celui d’apporter une aide psychologique et sociale aux enfants et à leurs familles. Nous collaborons dans ce cadre avec des psychiatres, psychologues et sociologues, pour prévenir et détecter les traumas chez les enfants, comme pour sensibiliser les parents au meilleur comportement à adopter avec les plus petits en période de guerre. Également dans le cadre de ce programme, nous formons les travailleurs sociaux à reconnaître les symptômes d’un trouble psychologique ou d’un trauma chez les enfants pour qu’ils soient pris en charge par les spécialistes le plus tôt possible. » Parallèlement, le Conseil supérieur pour l’enfance a mis au point un programme d’animations ludiques, éducatives et sportives pour divertir les enfants et leur faire oublier autant que possible leur malheur. « Nous avons formé à cet effet des groupes d’animation qui ont pour mission d’organiser à l’intention des enfants des activités culturelles, récréatives, artistiques et sportives susceptibles de contribuer à leur développement social, physique et psychoaffectif, souligne M. Mekhaël. De même, en encourageant les enfants à s’exprimer par divers moyens, nous arrivons à évaluer l’impact de la guerre sur eux. Dans le cadre du programme, nous distribuons également aux enfants des contes et organisons des sessions de lecture, ainsi que des rencontres avec des artistes. » « Ces activités sont organisées en collaboration avec l’Unicef, des ONG locales et internationales, le ministère des Affaires sociales, ainsi que des associations spécialisées en animation », ajoute M. Mekhaël, qui remarque par ailleurs que seuls 35 % des centres bénéficient à l’heure actuelle de ces activités. « Notre but est de couvrir tous les centres, précise-t-il. C’est la raison pour laquelle nous lançons un appel aux volontaires, aux associations de scouts et à toute autre association qui désireraient nous aider pour créer le plus grand nombre de groupes d’animation. » De plus, le Conseil supérieur pour l’enfance a développé un « programme d’incitation et de pression » en collaboration avec les associations locales et des ONG internationales. Il s’agit d’une plate-forme d’urgence à l’adresse www.atfalouna.gov.lb « qui expose la situation actuelle des enfants réfugiés ». « Nous voulons mettre l’accent sur la guerre menée contre les enfants du Liban et sur la violation de leurs droits à la vie, à l’éducation, à la sécurité, à la stabilité affective et à la santé, insiste M. Mekhaël, sans oublier bien sûr l’impact des offensives sur la vie psychoaffective des enfants avec ce qui s’ensuit comme anxiété, peur et conflits psychiques. » Et de poursuivre : « Nous avons aussi mis au point un plan de développement des compétences destiné aux intervenants auprès des enfants en situation de guerre. Ce plan a pour but d’améliorer les capacités des associations qui dirigent les centres d’accueil des déplacés et de sensibiliser les déplacés et la communauté locale à des questions aussi importantes que l’hygiène, l’alimentation et la gestion du quotidien. » Sur le long terme, le Conseil supérieur pour l’enfance s’inquiète pour l’année scolaire. « Nous nous efforçons de trouver des alternatives pour permettre aux enfants de poursuivre leurs études scolaires », conclut M. Mekhaël. Nada MERHI

Plus de 180 000 enfants répartis sur quelque 730 centres de réfugiés ont perdu en moins de vingt-quatre heures toute l’insouciance qui devrait marquer cette période de la vie. Contraints à abandonner leurs maisons en compagnie des leurs pour fuir les bombes, ces enfants se sont retrouvés soudainement exposés à un environnement étranger et déstabilisant sur le plan affectif,...