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Cuba - Raul, le frère cadet du président, est toujours « invisible » La Havane s’efforce de rassurer sur la santé de Fidel Castro

Privée depuis une semaine de son chef historique Fidel Castro, la direction provisoire cubaine, autour de son frère Raul, toujours « invisible », s’efforce de rassurer et prévenir toute déstabilisation. Tour à tour, trois des six responsables cubains désignés par Fidel Castro pour assurer l’interim ont répété ces derniers jours le même message : le chef de l’État cubain se remet « favorablement » de son opération, le pays est stable et sous contrôle, et la passation des pouvoirs s’est déroulée sans accroc, dans les termes fixés par la Constitution. Seul « couac », lundi, un membre du Conseil d’État (gouvernement) chargé de la Culture, Roberto Fernandez Retamar, a parlé de « plusieurs mois » avant le retour aux affaires de Fidel Castro. Le vice-président Carlos Lage venait d’affirmer quant à lui à Bogota que le chef de l’État reprendrait ses fonctions « dans quelques semaines, comme il (Castro) le dit lui-même ». Ces déclarations n’ont pas été rendues publiques à Cuba où, lundi, la presse officielle s’est contentée de publier le témoignage d’un « ami » du président, qui affirmait lui avoir rendu visite et se disait « impressionné » par la manière dont il se remettait de son opération. En l’absence de nouveau communiqué médical en une semaine, la divergence des propos officiels pourrait relancer les spéculations sur l’état réel du patient qui a fait de sa santé un « secret d’État ». On ignore toujours où il était soigné. À La Havane, la communauté diplomatique se plaint de n’avoir aucune information particulière de la part des autorités. Ce week-end, une source diplomatique généralement bien informée affirmait pourtant que Fidel Castro avait pu se lever et s’asseoir vendredi pour prendre un petit déjeuner, fait d’une soupe et d’un peu de pamplemousse. Selon cette source, l’opération du chef de l’État, annoncée lundi dernier, aurait eu lieu le vendredi 28 juillet, deux jours après sa dernière apparition en public pour la fête nationale. La date de son opération n’a toujours pas été révélée officiellement. Le numéro trois du régime, Ricardo Alarcon, 69 ans, président du Parlement, a affirmé que Fidel Castro était un homme qui « sait bien comment fonctionnent les médias ». À son chevet lundi après l’opération, il a assuré : « Nous avons parlé de ce que cela allait provoquer quand cela sortirait dans la presse. Nous avons parlé de tout ça et nous avons beaucoup ri. Fidel a bien ri », a raconté l’ancien représentant de Cuba à l’ONU pendant 12 ans. « J’imagine qu’il doit bien s’amuser de toutes les choses qu’il lit », a-t-il ajouté à l’AFP, avant de démentir tout « vide du pouvoir » à Cuba. Quant à Raul Castro, frère cadet et ministre de la Défense, toujours aux abonnés absents, « il s’adressera au peuple de Cuba quand il le jugera utile », a déclaré pour sa part M. Retamar. Le régime n’en a pas moins annoncé lundi que « plus de trois millions de travailleurs » ont été mobilisés la semaine dernière à travers tout le pays à l’occasion de 80 000 meetings de soutien aux frères Castro. Dans les plantations sucrières, 100 000 d’entre eux seront conviés dimanche à célébrer les 80 ans de Fidel Castro, a annoncé Granma, l’organe officiel du PC cubain, bien que le président ait reporté au 2 décembre sa célébration. Le ton martial des médias cubains la semaine dernière a toutefois laissé place lundi à des accents plus modérés, Granma soulignant que la consigne était à « la lutte, l’unité et au travail ». Et tandis que le président George W. Bush affirmait lundi que c’était aux Cubains de Cuba de décider de l’avenir de l’île, tempérant les ardeurs des exilés à Miami, sept prix Nobel, familiers des pétitions en faveur de Cuba, ont signé un appel exigeant des États-Unis le respect de la souveraineté de Cuba.

Privée depuis une semaine de son chef historique Fidel Castro, la direction provisoire cubaine, autour de son frère Raul, toujours « invisible », s’efforce de rassurer et prévenir toute déstabilisation.
Tour à tour, trois des six responsables cubains désignés par Fidel Castro pour assurer l’interim ont répété ces derniers jours le même message : le chef de l’État cubain se...