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Actualités - OPINIONS

L’agression israélienne et ses retombées

Hommage à Siniora J’en ai vu passer durant ma longue existence, et je me suis emballée pour beaucoup d’hommes politiques : Kamal Joumblatt, Pierre Gemayel, Sami Solh, Élias Sarkis, Béchir Gemayel, Chafic Wazzan, Walid Joumblatt. Mais le plus enthousiasmant, et tous les Libanais pensent comme moi, c’est Fouad Siniora qui n’a pas fini de nous étonner. C’est l’homme providentiel. Quelle clairvoyance, quelle modestie, quel courage, quelle abnégation, quelle pondération et quelle courtoisie ! Que Dieu le garde. Marie KHOURY Nous les Libanais Nous les survivants sur une terre sacrée remplie de fleurs d’oranger et d’olivier, nous dénonçons nos souffrances. Nous lançons un cri, plein d’espoir et de rage de vivre une fois pour toutes dans la paix : lâchez vos armes, vous les soldats de la guerre, regardez vers le ciel et admirez la splendeur de l’univers. Débarrassez-vous de toute haine et de toute rancune. Prenez dans vos bras vos enfants désespérés et rendez-leur le bonheur promis au créateur. Anita DADOURIAN Appel au boycott Vu les réactions des Allemands, Anglais, Polonais, Américains, Iraniens, et de tous ceux qui n’ont fait aucune pression, sur l’une ou l’autre partie, pour réclamer un cessez le feu dès les premiers jours, mais qui, au contraire, s’y sont opposés, que ce soient à l’ONU ou à l’UE, je suggère qu’on rompe avec eux les relations diplomatiques. On renvoie ces ambassadeurs chez eux : ils ne servent à rien ici. On rompt les relations commerciales, on boycotte leurs produits. Et lors de la reconstruction, ils n’auront aucun contrat. Pas un seul centime ! S’ils veulent renouer avec nous, ils s’excusent, effacent notre dette de 40 milliards de dollars, paient eux-mêmes la reconstruction. Et que ça saute ! Nada HADDAD Craindre le pire Pourquoi n’a-t-on pas le droit de parler ? Je doute que ma lettre soit publiée, mais j’ai besoin de m’exprimer, de vous dire à quel point sayyed Hassan Nasrallah et son mouvement me font craindre le pire. Sous prétexte d’unité nationale avec laquelle on nous bassine, on veut nous faire dire que nous sommes tous avec la Résistance, que nous la soutenons, même si nous ne sommes pas d’accord avec sa déclaration de guerre inopinée. Nous voulons la paix, plus de milice armée, plus d’armes en dehors de celles de l’État, plus de pouvoir en dehors de celui de l’État. Sayyed Nasrallah nous a dit : « Jamais les armes du Hezbollah ne seront dirigées contre les Libanais », et pourtant, c’est ce qu’il a provoqué indirectement. Il faut que notre avenir soit entre nos mains, et non pas entre les siennes. Maria HAYEK Soutenir Siniora Merci de laisser cette place à tous vos lecteurs. Grâce à leurs réactions, leurs cris de révolte ou leurs propositions, une idée du Liban s’affirme. Du Liban du dialogue, du Liban indépendant, du Liban et des Libanais qui veulent être les acteurs de leur futur... non pas de leur enrichissement personnel, mais celui de notre pays. J’adhère totalement à la suggestion de M. Fakhoury de Grenoble (L’Orient-Le Jour du jeudi 3 août 2006) et lui propose de se rapprocher de tous ceux et celles qui veulent aujourd’hui appuyer l’action de notre chef de gouvernement. Voilà enfin un homme d’État digne de ce nom, respecté par des Libanais de tous bords et par les puissances étrangères... Relayons son action, sa capacité de dialogue, son sens des responsabilités et, comme lui, au lieu de nous glorifier de notre action, sachons rester discrets et ne voir en notre action qu’un germe de blé qui sera semé sur une terre assainie de nos haines et divisions, de nos aveuglements, de nos allégeances. Nada RIZK Pourquoi pas un cessez-le-feu unilatéral ? La folie criminelle d’Israël ne doit pas faire oublier l’irresponsabilité du Hezbollah, à l’origine d’une réaction tout à fait disproportionnée dont il pouvait se douter à l’avance. Le prestige qu’a fait naître son audace auprès des populations arabes qui partagent sentiments d’injustice et d’impuissance, ainsi que l’union des Libanais autour de lui, coûtent un prix très cher au Liban : un millier de morts contre une cinquantaine en Israël, toutes les infrastructures détruites dans un pays qui commençait à renaître par le tourisme, contre très peu de maisons détruites et encore moins de ponts en Israël, ne peut-on pas appeler cela un suicide collectif ? Le Hezbollah, aussi juste qu’ait été sa cause à l’origine, ne devait pas ignorer qu’Israël, soutenu par la première puissance militaire du monde, les États-Unis, serait le plus fort. Ce n’est pas juste et c’est malheureux, mais c’est la réalité. Alors pourquoi ne pas décider un cessez-le-feu unilatéral, plutôt que de continuer à laisser tuer des enfants innocents ? La situation est identique en Palestine et au Liban, les deux seuls pays arabes, en dehors de la Somalie, où une milice peut constituer un État dans l’État. François DUHAMEL Morale et vertu En juillet 2006, j’ai tourné la page sur la conscience du monde. J’ai fini par comprendre son inexistence. La motivation première des grands étant la politique et les élections. Mais qu’a-t-on fait de la morale et des vertus en laissant des enfants signer les bombes destinées à d’autres enfants ? Qu’a-t-on donc fait pour qu’une femme qui vient de perdre ses enfants lève la tête et nargue le monde sans aucune autre forme d’émotion : « Ils peuvent les tuer, nous en ferons d’autres... » La protection parentale ne s’apprend pas. C’est un instinct qui n’est même pas le privilège des seuls humains. Une mère prête à toutes les guerres pour protéger ses enfants, voilà une règle bien naturelle. Faire des enfants pour faire la guerre ? Je prie que cela ne soit que l’exception qui la confirme. Maggie ATTIEH-ORLOSSI Les vrais responsables Je suis Libanaise ayant toujours vécu en Europe, je suis venue au Liban il y a deux ans. Imaginez ce que je découvre : intolérance, discrimination, corruption. Puis les attentats, le départ des Syriens et le spectacle désolant de ces hommes politiques qui ne représentent qu’eux-mêmes, incapables de trouver une solution à quoi que ce soit. Messieurs, vous êtes responsables de ce qui arrive aujourd’hui. Si vous aviez pensé davantage à votre peuple plutôt qu’à vos poches et à votre image télévisée, nous n’en serions pas là. À force de vouloir à tout prix vous rapprocher des pays occidentaux, vous êtes devenus et vous avez fait du peuple les pantins des Américains. Aujourd’hui au lieu de râler parce que le ticket de bus a augmenté de 100 livres, on râle car notre pays est de nouveau en guerre. Et demain quoi ? On recommence ? On s’en met plein les fouilles sur le dos de toutes ces personnes assassinées ? Ce pays, je l’aime et si je n’y ai pas grandi c’est bien à cause de votre incompétence à nous fidéliser. Il est temps que les choses changent. Hala MOUBARAK Israël se déshonore Je lis chaque jour les articles de votre journal. Il y a de quoi pleurer de rage en voyant la destruction systématique de ce Liban qui nous est si cher. Est-ce que cela ne s’arrêtera que quand plus rien ne subsistera ? Et à présent, c’est la montagne qui est ravagée, alors que le Hezbollah n’y avait pas de bases. Israël se déshonore. Jean-Marie MATZINGER Et si l’État négociait avec le Hezbollah ?... Alors que toutes les chances de résolution pacifique du conflit s’amenuisent et tandis que l’escalade des violences et des destructions semble ne plus avoir de terme ; face à la bêtise, à la cruauté et à l’absurdité de la stratégie israélienne, d’étranges idées viennent à l’esprit. J’en livre une, qui me paraît surréaliste autant qu’irréalisable, et dont je ne mesure pas les conséquences possibles et probables. Et si, alors que la guerre fait rage, les représentants de la nation libanaise négociaient avec le Hezbollah pour que les combattants du Hezbollah intègrent l’armée nationale tout de suite, et si c’était au cœur même de la violence que pouvait s’effectuer l’intégration de la branche armée de ce parti à l’armée ? Ce serait dès lors l’armée libanaise qui défendrait la nation libanaise. Moyen d’affirmer, c’est-à-dire quasiment en l’occurrence de créer la souveraineté de l’État libanais en même temps que de montrer, s’il en était besoin, que c’est le Liban qui est attaqué et qui se défend. Le Hezbollah, à défaut d’accepter les compromis (inacceptables) proposés par les brouillons de résolution occidentale, serait-il prêt à affirmer dans les faits son dévouement à la cause du Liban et de tous les Libanais ? Les chefs de l’armée et le président de la République seraient-ils prêts à soutenir cette unification des forces libanaises aux dépens de l’allégeance à une puissance voisine, quelque fraternelle qu’elle soit ? Les autres acteurs politiques pourraient-ils juger qu’il y aurait là sinon l’amorce d’une résolution du conflit, du moins l’amorce d’un changement dans les données du problème et, partant, passer outre leurs différends pour encourager une telle entreprise ? Et concrètement, pratiquement, est-elle si folle cette idée ? Je préfère toujours faire partager mes élucubrations plutôt que mes analyses rationnelles et raisonnables. N’hésitez pas à réagir, même violemment, à ma quête de miracle, même par la voie militaire que je cherche habituellement à éviter à tout prix. Laure GUIRGUIS
Hommage à Siniora

J’en ai vu passer durant ma longue existence, et je me suis emballée pour beaucoup d’hommes politiques : Kamal Joumblatt, Pierre Gemayel, Sami Solh, Élias Sarkis, Béchir Gemayel, Chafic Wazzan, Walid Joumblatt. Mais le plus enthousiasmant, et tous les Libanais pensent comme moi, c’est Fouad Siniora qui n’a pas fini de nous étonner. C’est l’homme providentiel....