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Actualités - CHRONOLOGIE

L’aviation israélienne continue de se déchaîner contre plusieurs régions Massacre à Kaa, violents affrontements dans la région frontalière

La journée d’hier a encore été particulièrement meurtrière pour la population civile, prise sous le feu des avions israéliens qui ont étendu leurs raids à plusieurs régions du pays. Outre le bombardement des ponts du Kesrouan, de Jbeil et de Batroun (voir notre reportage par ailleurs), la journée a été marquée par un nouveau massacre, commis par les chasseurs israéliens à la frontière libano-syrienne, qui a coûté la vie à 40 personnes (bilan officiel et non définitif). Et sur le terrain, le Hezbollah continuait d’opposer au Liban-Sud une résistance tenace face aux incursions de l’armée israélienne, notamment à Taïbé, Aïta el-Chaab et Bint Jbeil. Le raid israélien a visé le bâtiment des douanes à Kaa, tuant et blessant plusieurs personnes, en majorité des ouvriers syriens. Le bilan pourrait s’alourdir encore dans la mesure où des personnes pourraient se trouver ensevelies sous les décombres d’une chambre frigorifique attenante au bâtiment des douanes et qui s’est effondrée, selon les secours. Les blessés ont été évacués vers la Syrie. Le raid est intervenu alors que des ouvriers, libanais et syriens, employés d’une exploitation agricole libanaise, triaient fruits et légumes dans une chambre froide et remplissaient un camion frigorifique stationné près des douanes, selon une source de sécurité. Les avions israéliens ont tiré quatre missiles lors de deux piqués, a précisé la même source. Un premier raid avait auparavant visé l’exploitation agricole elle-même, dans le village de Kaa, et, avant l’aube, la chasse israélienne avait mené six raids sur des routes secondaires menant vers la Syrie. D’autres massacres ont été commis par l’aviation israélienne dans plusieurs villages frontaliers, dont Taïbé et Aïta el-Chaab, où des habitants se sont retrouvés pris sous les ruines d’immeubles visés par les bombardiers. Ainsi, sept personnes ont été tuées et 10 blessées dans le bombardement d’un immeuble de deux étages à Taïbé. Les raids israéliens se sont multipliés dans différentes régions du Liban-Sud et de la Békaa, et des centaines d’obus se sont abattus, notamment sur Tyr, Nabatiyé, Marjeyoun ou le Arkoub, faisant des dizaines de blessés. Auparavant, Israël avait mis ses menaces à exécution : après avoir lâché des tracts jeudi soir sur la banlieue sud, l’aviation a pilonné tard dans la nuit de jeudi à vendredi le secteur d’Ouzaï-Bir el-Abed. Une trentaine de raids, dont certains particulièrement violents, ont été menés, visant un même objectif non identifié, selon les habitants. D’immenses nuages de fumée se sont élevés au-dessus de la zone. Les chasseurs-bombardiers ont en outre franchi le mur du son à basse altitude au-dessus de Beyrouth, semant la panique parmi la population. Les quartiers de Roueiss et Haret Hreik ont également été la cible d’au moins sept raids destructeurs. Un soldat a d’ailleurs été tué dans un bombardement d’une position de l’armée. Les raids ont partiellement détruit les sièges de quatre institutions caritatives chiites. Six raids ont également été effectués contre la centrale électrique Ibrahim Abdel Aal, située à Sohmor, près du Karaoun, et qui dessert le sud de la vallée de la Békaa et une grande partie du Liban-Sud, où le courant a aussitôt été coupé. Parallèlement, l’aviation israélienne a bombardé les abords du poste-frontière de Masnaa. Dans le même temps, la chasse israélienne a mené sept raids dans la région montagneuse de Nahlé, au nord-est de Baalbeck, visant des routes qui mènent à la Syrie, a indiqué la police. Elle a aussi bombardé, pour la seconde fois depuis le début de l’offensive, la route Ouyoun al-Simane-Afqa, au nord-ouest de Baalbeck, qui relie cette région au Kesrouan. Résistance acharnée du Hezbollah Sur le terrain, le Hezbollah a continué hier d’infliger des pertes aux troupes israéliennes sur le terrain, même si l’État hébreu a affirmé, par la voix de son ministre de l’Intérieur, Roni Bar-On, « contrôler au Liban-Sud une zone profonde de trois à huit kilomètres ». La Finul a indiqué que des combats violents opposaient les combattants du Hezbollah dans la zone frontalière aux troupes israéliennes. « De très violents combats se déroulent sans discontinuité dans la région de la Finul depuis 24 heures. Dans certains endroits, l’armée israélienne a pénétré de plusieurs kilomètres à l’intérieur du territoire libanais », précise la Finul dans un communiqué. Elle a précisé que d’intenses bombardements et des échanges de tirs avaient lieu dans plusieurs localités du Liban-Sud, dont Aïta el-Chaab, dans le secteur occidental de la frontière. Des batailles féroces continuaient également de se dérouler à Taïbé, où l’armée israélienne aurait pénétré, et Bint Jbeil. Toujours selon la Finul, Israël a renforcé ses troupes dans plusieurs endroits, dont le village de Maroun al-Rass, près de Bint Jbeil, où l’armée israélienne avait pénétré avant de se retirer. Le porte-parole de la Finul, Milos Strugar, a indiqué que l’armée israélienne menait sept incursions en territoire libanais. Trois soldats israéliens ont été tués et deux blessés, dont un grièvement, dans les combats dans le secteur de Markaba. La mort de ces trois soldats porte à 44 le nombre de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive israélienne au Liban. L’armée israélienne avait dans un premier temps fait état de deux soldats tués et deux autres blessés, dont un grièvement. Le troisième militaire, dont la mort a été annoncée en dernier, était un officier, a précisé le porte-parole. Les trois soldats faisaient partie des corps d’élite israéliens, selon le quotidien Haaretz. Selon l’armée israélienne, les soldats tués faisaient partie d’un groupe de fantassins qui ont essuyé des tirs de roquettes antichars du Hezbollah. Pour sa part, le Hezbollah a affirmé avoir détruit huit chars israéliens, dans les secteurs de Taïbé et de Maroun al-Rass, affirmant que l’armée israélienne avait tenté plusieurs fois d’évacuer ses blessés de la zone, mais avait été à chaque fois contrainte de faire marche arrière. Cela n’a cependant pas empêché le ministre israélien de l’Intérieur d’affirmer, dans un entretien accordé à la première chaîne publique de télévision israélienne : « Nous contrôlons une zone profonde de trois à huit kilomètres, selon la topographie du terrain, et nous la ratissons pour éloigner la menace du Hezbollah, notamment ses roquettes. » Il a précisé que les forces israéliennes engagées dans ces opérations « comptaient six régiments », soit environ 10 000 hommes. M. Bar-On a indiqué qu’il pensait que le secrétaire général du Hezbollah ne paraissait plus être « le même personnage arrogant qu’il y a quatre semaines ». De son côté, le général Udi Adam, commandant de la région militaire nord, s’est déclaré « satisfait de la progression » de ses forces au Liban-Sud, estimant une fois de plus que « les opérations au Liban pouvaient se poursuivre encore plusieurs semaines ». Selon l’armée israélienne, « sept hommes armés du Hezbollah » auraient été touchés durant les combats, mais le porte-parole de Tsahal n’a pu dire s’ils étaient morts ou blessés. La télévision israélienne a enfin diffusé des images de combattants les yeux bandés, affirmant qu’il s’agissait de combattants du Hezbollah fait prisonniers par Israël. Les tirs de roquettes se poursuivent Le Hezbollah a par ailleurs poursuivi ses tirs de roquettes sur différentes localités israéliennes. Trois civils israéliens ont été tués dans le nord du pays. Selon le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld, « 195 roquettes ont été tirées depuis le Liban sur le nord d’Israël » jusqu’à 15h30 GMT seulement. Outre les trois tués, ces engins ont fait huit blessés, dont deux grièvement atteints. Une personne a été tuée par des roquettes qui sont tombées sur la localité arabe israélienne de Majd al-Kroum et une autre dans le village arabe voisin de Bouana. Une troisième personne, une Arabe israélienne, a péri dans la localité de Mghar. Ces morts portent à 30 le nombre de civils israéliens tués par des roquettes du Hezbollah depuis le début du conflit. Par ailleurs, selon une source militaire israélienne, plusieurs roquettes tirées par le Hezbollah se sont écrasées sur les secteurs contrôlés respectivement par Israël et la Syrie dans la ville de Quneitra, sur le plateau occupé du Golan. Le Hezbollah a précisé que la cible de ses tirs étaient une base du commandement de l’artillerie israélienne. En soirée, une salve de missiles à moyenne portée tirée à partir du Liban est tombée dans le secteur de la ville de Migdal Haemek, à une soixantaine de km de la frontière libanaise, faisant deux blessés légers. Toujours en soirée, d’autres missiles seraient tombés sans faire de victimes dans des agglomérations situées au sud de Haïfa, notamment à Zikhron Yaacov, Byniamina et Pardes Hanna. Trois missiles se sont enfin abattus sans faire de blessés à Hadera, à quelque 40 km au nord de Tel-Aviv, a indiqué la chaîne 10 privée de la télévision israélienne. Le Hezbollah a pour sa part indiqué qu’il avait pris pour cible la base aérienne de Ramat David située à 47 kilomètres de la frontière.

La journée d’hier a encore été particulièrement meurtrière pour la population civile, prise sous le feu des avions israéliens qui ont étendu leurs raids à plusieurs régions du pays.
Outre le bombardement des ponts du Kesrouan, de Jbeil et de Batroun (voir notre reportage par ailleurs), la journée a été marquée par un nouveau massacre, commis par les chasseurs israéliens à la...